RFI – 27/11/2011 – Les derniers touristes étrangers ont quitté Tombouctou ce samedi 26 novembre. Ils ont été évacués par avion, après l’enlèvement vendredi de trois hommes dans cette ville du nord du Mali. Un quatrième homme a été tué. C’est le deuxième rapt en l’espace de 48 heures dans cette région du pays. La veille, deux Français avaient été enlevés à Hombori.
Rien qu’en 48 heures, cinq personnes ont été prises en otages et une autre a été tuée d’une balle dans la tête par des assaillants. Le président malien, Amadou Toumani Touré, en déplacement dans le sud-est de Bamako, a fermement condamné, samedi 26 novembren ces attaques et appelé à l’unité du pays.
Le ministère allemand des Affaires étrangères a confirmé que la personne qui a été tuée vendredi d’une balle dans la tête alors qu’il résistait à son enlèvement, s’agissait bien d’un de ses ressortissants. Les ravisseurs ont kidnappé trois autres touristes se trouvant avec lui, un Suédois, un Néerlandais et un Britannique qui a également la nationalité sud-africaine. La veille, deux Français, Philippe Verdon et Serge Lazarevic, avaient été enlevés à leur hôtel d’Hombori en pleine nuit.
Le ministère français des Affaires étrangères a décidé ce samedi d’étendre la zone « formellement » déconseillée pour les voyages et les séjours au Mali. Hombori fait désormais partie de la zone rouge comme tout le nord-est du pays.
Les Maliens indignés
L’armée malienne a pris le relais des militaires français. Ces derniers ont plié bagage : cinq hélicoptères ont quitté Gao, ce samedi 26 novembre.
Les soldats maliens ont pris position et mènent des fouilles sur l’axe Gao-frontière algérienne. Une cellule de crise a été installée dans le nord pour suivre les opérations.
De son côté, la population locale commente abondemment ces affaires d’enlèvement, doublé de meurtre en ce qui concerne le rapt des touristes de Tombouctou.
« Le Mali est en deuil », explique Amadou Ousmane Maïga, le maire de la ville de Hombori où les deux « géologues » français ont été kidnappés.
À Gao, il y a de l’indignation. Mahamat, un agent de l’État tape du poing sur la table : « Assez, assez ! » dit-il. L’enseignant Ali Touré, de son côté, demande que l’État malien déclare la guerre au terrorisme avec des moyens appropriés.
A ce jour, neuf ressortissants européens, dont six Français, sont détenus en otage au Sahel.
Source: RFI – Article publié le : dimanche 27 novembre 2011