Le président de l’association “les boucliers de la démocratie”, Hamadoun Bah : “L’absence de l’armée à Kidal est ressentie comme une humiliation”

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Dans un entretien qu’il nous a accordé, le président de l’association “Les Boucliers de la démocratie “, Hamadoun Bah dénonce les discussions qui sont en train d’être menées à Ouagadougou avec les bandits armés. Pour lui, l’absence de l’armée malienne à Kidal est une humiliation pour l’Etat et le peuple maliens.

 

Hamadoun Bah
Hamadoun Bah

L’absence de l’armée malienne à Kidal est pour moi comme pour tous les Maliens une autre humiliation infligée au peuple. Mais j’ai fini par comprendre que Kidal n’est pas occupée par le MNLA mais plutôt par les Français qui nous empêchent d’y entrer. C’est dommage parce que la France, en protégeant ces bandits armés, finira par annihiler tous les efforts qu’elle a fait pour notre pays”, a-t-il affirmé. Et M Bah de rappeler que même les mendiants avaient acheté en janvier 2013 des drapeaux français avec leur bourse journalière. Du jamais vu au Mali! Si cela continue, souligne-t-il, je crains de voir tous ces drapeaux brûlés devant l’Ambassade de la République française. Heureusement que l’état d’urgence ne le permet pas.

A la question de savoir ce qu’il pense de l’organisation de la présidentielle le 28 juillet prochain, il s’est félicité de la possibilité de parler d’élections aujourd’hui, “même si le président Dioncounda a eu du mal à assumer pleinement le pouvoir “. Ce qui, à le croire, pousse la communauté internationale à lui mettre la pression pour la tenue de ces élections. “Je pense que plus tôt on les organise, mieux cela vaut pour nous tous. Cette date a été choisie par le gouvernement, qui est le mieux placé pour savoir si elle est tenable ou pas. Mais nous invitons tous les partis politiques à ne participer aux élections que quand la présence de l’armée malienne sera effective à Kidal. Il ne s’agira pas d’une présence pour jeter la poudre aux yeux des Maliens, c’est-à-dire une armée cantonnée à l’aéroport de Kidal ou quelque part, mais d’une présence effective. Je lance le même appel aux électeurs de bouder l’urne sur l’ensemble du territoire malien.  Je note que seule la CNAS Faso Hèrè de Zoumana Sacko a conditionné sa participation aux élections  à cela de manière explicite et je l’en félicite”, a-t-il déclaré.

A propos des discussions en cours à Ouagadougou, le président des Boucliers de la démocratie dira que Kidal est occupée par la France et les négociations se font par la France et avec la France. Le MNLA n’est, selon lui, que l’interface. “Le discours du médiateur burkinabé laisse perplexe. Il en ressort une nette distinction entre le Mali d’une part et l’Azawad de l’autre part. Dans ses maladresses, il va jusqu’à évaluer la distance qui sépare l’Azawad du Burkina. Tout cela me laisse dubitatif quant aux prises de position flagrantes de ces deux Etats. Avec mes petites notions en diplomatie acquises à l’ENA d’Alger, j’ai signalé sur le compte Twitter de notre camarade le président Tiéble Dramé que, ce serait une erreur politique et diplomatique d’accepter de signer un accord avec le terme Azawad, qui n’existe nulle part. .. “

Abordant l’actualité des militaires sortis de la formation qui revendiquent des primes et des grades, M. Bah dira qu’il est sûr que si on réveille feu Boubacar Sada Sy, dont le nom est donné au centre de formation de Koulikoro, il va tressaillir dans sa tombe. “Le comportement de ces militaires prouve à suffisance qu’ils sont mal formés. Si j’étais le ministre de la Défense, je les radierais tous et j’engage les jeunes du Ganda Izo et de Ganda Koy. Je pense que pour sortir de tout ça, il faudra restaurer le service militaire obligatoire pour tous les Maliens en âge, ceux qui sortiront aptes et qui souhaitent être des militaires, qu’ils le deviennent. Quand des hommes en uniforme mettent en avant des questions de primes et de grades pour un début, c’est inquiétant. Rien ne prouve que le scénario du 22 mars 2012 est une page sombre pour le Mali… Que Dieu nous en garde !”, a conclu Hamadoum Bah.                              

                                                   Bruno Djito SEGBEDJI 

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1 commentaire

  1. On braque les projecteurs sur l’insécurité au Mali, maintenant sur le Niger. Il n’y aura de solution DURABLE CONTRE LE BANDITISME ARME sans braquer les phares et sur le Mali, et sur le Niger, et sur le Nigeria, et sur la Tunisie, et sur la Lybie, l’Algérie, etc. ET EN MEME TEMPS. ET SECURITE ET LUTTE CONTRE LE CHOMAGE.
    Que la France ou Ouaga pousse à signer n’importe quoi, les victimes des exactions du MNLA porteront plainte contre les signataires le moment venu. Quand on dit que les groupes armés seront désarmés : ceci est assez clair, ils ne porteront plus de kalachnikov et autres armes de guerre et n’en cacheront pas non plus. Par contre, quand on annonce que les groupes armés seront cantonnés : à ce niveau, on règne en pleine confusion. Seront-ils cantonnés pour être plus tard :
    – réintégrés dans l’armée, à la douane, rémunérés, pourvus de postes juteux comme par le passé pour reprendre à la première occasion leurs actes de bandits de grand chemin ?
    – amputés, gazés comme dans les camps de concentration, égorgés, trucidés ou pendus ?
    – MIS A LA DISPOSITION DE LA JUSTICE POUR LES PRESUMES COUPABLES DE VOLS, DE VIOLS, DE PILLAGES, DE DEPORTATIONS DE POPULATIONS, DE TRAFICS DE DROGUES OU D’ASSASSINATS, TROUBLES SUR LA VOIE PUBLIQUE, HAUTE TRAHISON ?
    IL EST EVIDENT QUE SEULE LA DERNIERE HYPOTHESE PRESENTE UN MINIMUM DE SENS.
    Par ailleurs, qu’un Président ou un Ministre malien appose sa signature sur un document avec ces individus sans foi ni loi, a proprement quelque chose de nauséeux. En attendant, il est urgent pour les gens de Gamou et de Dakouo de libérer Kidal, nos vaillants ‘’Waraba’’ de Koulikoro et de Kati préférant nettement rugir à Bamako, aujourd’hui, et demain avec le nouveau Président.
    ALORS, FACE A L’IMPUISSANCE DE LA MOMIE D’UN DIONCOUNDA BEGOCHI, IL N’Y A DE SOLUTION QU’UNE REACTION VIGOUREUSE DE LA SOCIETE CIVILE AU SENS LARGE POUR S’IMPOSER AUX MILITAIRES RECACILTRANTS DE KATI ET DE KOULIKORO ET AUX PRESSIONS INDUES DE LA FRANCE: ASSEMBLEE NATIONALE, HAUT CONSEIL DES COLLECTIVITES TERRITORIALES, COREN, PARTIS POLITIQUES, ONG ET ASSOCIATIONS DIVERSES DE DEFENSE DES DROITS DE L’HOMME, ETC.
    LA SOLUTION A L’INDISCIPLINE ? LA REPRIMANDE, DES PUNITIONS, LA SUSPENSION, LA RADIATION, VOIRE LA COUR MARTIALE. TANT QUE L’ON N’AURA PAS RADIE OU MIS AU PELOTON D’EXECUTION CERTAINS MILITAIRES, COMME AU BURKINA L’ANNEE DERNIERE, IL FAUT S’ATTENDRE A DES CRISES RECURRENTES. IL N’Y A AUCUNE SOLUTION A LA GANGRENE QUE L’AMPUTATION…

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