Le président de la république en tournée dans la région de Sikasso : Une gouvernance qui marque enfin des points

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1er jour de la visite du Chef de l’Etat dans la Région de Sikasso
La  visite du Chef de l’Etat dans la Région de Sikasso

Accusé d’être distant de son peuple, qui l’a plébiscité en 2013 à près de 78%, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita semble, enfin décidé à se rapprocher de ses concitoyens après avoir passé les premiers mois de sa gouvernance à des déplacements à l’extérieur. A travers la tournée de cinq jours qu’il vient d’effectuer dans la région de Sikasso, avec à la clé l’inauguration de plusieurs infrastructures et la pose de la première pierre d’autres ouvrages de haute portée, IBK fait d’une pierre trois coups : impacter le développement local, rassurer sur la donne sécuritaire et remobiliser ses alliés politiques en cette avant-veille des élections communales et régionales.

eux qui se sont amusés à établir des données statistiques avaient pu dire que le président de la République a passé près de 60 % de ses 24 premiers mois à la tête du pays entre deux avions. Tant IBK a fait de nombreux déplacements à l’extérieur pour, disait-on, affirmer le retour du Mali dans le concert des nations. Certaines de ses missions à l’étranger donnaient, aux yeux de ses concitoyens, plus l’air de simples ballades de détente dans la mesure où les retombées n’étaient presque pas perceptibles dans leur quotidien.

«Mieux vaut tard que jamais»

Les critiques les plus acerbes avaient même fusé lors de la participation du chef de l’Etat à la grande marche de Paris, au lendemain de l’attaque sanglante de Charlie Hebdo par la diffusion sur les réseaux sociaux des slogans ” Je suis Nampala ! “, ” Je suis Diabaly ! “, ” Je suis Nara !”, à la place de ” Je suis Charlie ” scandé par les marcheurs de la capitale française, pour marquer qu’IBK s’occupe bien plus du sort des Français que de celui des Maliens confrontés à des attaques terroristes de plus grande envergure..

En effet, en dehors d’une brève sortie du chef de l’Etat pour la pose de la première pierre du barrage de Gouina, le 17 décembre 2013, puis à Mopti pour l’inauguration de l’Hôpital Sominé Dolo, le 18 mars 2014 et du lancement de la vaccination du cheptel à Marka-Coungo (cercle de Dioïla) quelques jours plus tôt, c’est-à-dire le samedi 1er mars 2014, IBK aura, pendant les deux ans qu’il va boucler bientôt à Koulouba, brillé par son absence dans le Mali profond. Sans oublier son rapide aller-retour à Gao pour se rapprocher du site (Boulkessi, près de Gossi) du crash de l’avion d’Air Algérie…

C’est pourquoi, cette sortie en terre sikassoise qu’il vient de faire en compagnie d’une forte délégation composée de ministres, de députés et d’autres personnalités est, en elle-même, un acte positif. Qui traduit la volonté du président de toucher du doigt le quotidien de ses compatriotes, de réaffirmer l’unité de la nation et de soutenir les populations dans les moments difficiles que le pays traverse. Une visite qui consolide l’appartenance à une nation une et indivisible résolue à faire face à l’adversité.

Mieux vaut tard que jamais!”, lâchait hier, Djiguiba Kéita dit PPR du PARENA (opposition) à propos de ce déplacement du chef de l’Etat dans la région de Sikasso. Comme pour dire que IBK aurait pu consacrer plus tôt un temps pour aller à la rencontre des populations de l’intérieur du Mali, pour leur remonter le moral après les dures épreuves de la crise dont le pays sort à peine. Et cet opposant de constater toutefois que le locataire de Koulouba ne s’est pas rendu à Yanfolila. Ce qui pousse certains adversaires politiques du président à se demander si cette omission est liée au fait que le Wassoulou serait  réputé fief des FARE d’un certain Modibo Sidibé. Rien n’est moins sûr, quand on sait que IBK aurait plutôt voulu séduire les Wassoulouké… à lui faire confiance.

Selon un jeune leader politique non moins cadre de la présidence de la République, cette mission du chef de l’Etat est le début véritable de la concrétisation du programme présidentiel pour le Mali, son mieux-être, son développement. Après la mise en route du processus de paix et de réconciliation nationale, IBK, a-t-il laissé entendre, passe ainsi à une étape supérieure de son quinquennat, celle du lancement des chantiers du développement.

Développement local, la lutte anti-terroriste et élections

Par ailleurs, ce déplacement du chef de l’Etat vise, premièrement, à impacter un tant soit peu le développement local de cette région à forte production agricole. A titre d’exemple, la pose de la première pierre et l’inauguration des infrastructures routières, sanitaires et professionnelles à Koumantou, Sikasso, Niena, Koutiala, Kadiolo a certainement redonné un nouvel espoir aux populations de la 3ème région.

La construction de l’IFM ultramoderne dans la capitale du coton, d’une unité d’égrenage de coton d’une capacité de 800 000 tonnes à Kadiolo et les projets d’ouvrages lancés à Bougouni ont redonné du sourire aux populations fondant leur espoir sur les opportunités de création d’emplois pour un mieux-vivre.

En outre, en déjeûnant avec les officiers et hommes de rang du camp Tiéba Traoré de Sikasso, IBK a posé un acte à saluer, apprécié à sa juste valeur par les hommes en treillis eux-mêmes, qui ont salué cette première dans l’histoire du Mali. ” Soldats du Mali, vous êtes mon arme politique, mon engagement pour l’honneur et la grandeur du Mali. Je suis venu vous réaffirmer mon engagement total à vous équiper, à faire de vous les meilleurs… “.

Ces propos du chef suprême des armées aux troupes a son effet dopant sur le moral de la grande muette du Mali longtemps traumatisée par une sorte de complexe d’infériorité en équipements devant des ennemis de la paix, mieux natis, assure-t-on, en armes de guerre sophistiquées. La preuve, il est loisible de noter qu’aujourd’hui, les FAMA sont plus que jamais décidées à relever les défis que leur imposent les terroristes, comme cela s’est vu avec les unités spéciales qui sont venues à bout des récents preneurs d’otages de Sévaré. En clair, avec une vigoureuse mobilisation des plus hautes autorités au chevet de la grande muette, l’outil de défense du Mali devrait retrouver toute sa force de frappe.

Effet catalyseur

Enfin, en cet avant-veille des élections communales et régionales, le président de la République, en dépit de sa position d’être au-dessus de la mêlée partisane, voulait certainement insuffler un effet catalyseur aux performances électorales du RPM et des partis alliés de sa majorité. En véritable précampagne, IBK n’a pas raté l’occasion d’asséner, dans le Kénédougou, un vibrant ” Ne soyez pas des tigres en papier ” aux responsables locaux de quatorze formations politiques dont le RPM. Comme pour reprocher le manque de vitalité et de visibilité à l’antenne locale de la convention des partis politiques de la majorité présidentielle.

Comme on le voit, IBK a mis cette visite en 3ème région à profit pour marquer d’un sceau les consciences dans ce vivier électoral du pays, un peu sonné par des attaques terroristes de Misséni (cercle de Kadiolo) et de Fakola (cercle de Kolondiéba). Histoire de montrer à l’opinion qu’après quelques difficultés du début de son mandat, sa gouvernance sort la tête de l’eau.

Bruno D SEGBEDJI

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2 COMMENTAIRES

  1. IBK ne sait pas la situation réel du Mali. C’est pourquoi il ne sait pas sur quel pieds danser. Il aime faire des déclarations fortes, mais n’a jamais pris un acte fort.
    c’est pourquoi, à chaque fois qu’il prend la parole, tout le monde est content.
    Après rien ne se passe.
    On a besoin des actes forts et non ces discours populiste.
    Merci

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