A l’initiative du chef du gouvernement, une importante rencontre s’est tenue, hier mercredi 8 février, dans la salle de conférence du CICB autour de la question sécuritaire dans le septentrion de notre pays. Les représentants de toutes les communautés des régions du nord ont répondu à l’appel du Premier ministre, elle-même ressortissante du Nord. Plusieurs membres du gouvernement étaient là, notamment les ministres de l’Administration territoriale et des collectivités locales, de la Sécurité intérieure et de la protection civile, du Développement social, de la solidarité et des personnes âgées, de la Communication, porte-parole du gouvernement, de l’Environnement et de l’assainissement. Le président du Haut conseil des collectivités territoriales, les leaders des confessions religieuses, les députés des régions concernées, le maire du District de Bamako étaient également présents.
L’objectif de cette rencontre convoquée par le Premier ministre était, ni plus ni moins, que de mettre en commun toutes les synergies pour que l’unité, la fraternité et la solidarité qui caractérisent le peuple malien soient mises en oeuvre pour que nos frères et sœurs partis dans les pays voisins puissent revenir sur leur terre natale le plus rapidement possible.
Pour le représentant des familles fondatrices de Bamako, Modibo Niaré, il est impératif que les autorités informent les citoyens à temps réel pour faire échec aux campagnes de désinformation et d’intoxication auxquelles se livrent les bandits, aidés en cela par une certaine presse. “Notre message est très clair : que tous déposent les armes et qu’on ouvre les négociations” a-t-il conclu. Puisque la recherche de la solution passe par toutes les forces vives, le président du Haut conseil islamique, Mahamoud Dicko, a, au nom des confessions religieuses, exigé que tous tiennent le langage de la vérité. Selon lui, depuis l’indépendance jusqu’à nos jours, le Mali n’a jamais connu ce qui se passe actuellement. “Notre pays est atteint dans son unité, son intégrité et sa cohésion. Notre concours dans la recherche de la solution n’est pas pour sauver une personne ou un régime. C’est pour sauver le Mali” a martelé Mahamoud Dicko. Réagissant aux manifestations des derniers jours à Bamako et dans certaines localités du pays, Mahamoud Dicko pense qu’elles sont l’expression d’un malaise généralisé. “Aujourd’hui ça ne va pas au Mali. Le malaise est profond. On ne peut plus faire le Mali avec du colmatage. Au Mali, il faut montrer ses muscles pour être écouté. Ce n’est pas normal” s’est plaint M. Dicko qui a fini par adresser une invitation à nos frères maliens qui ont quitté le pays : “Je demande à nos frères qui sont partis de revenir. Ce n’est pas une honte de dialoguer car dans tous les pays du monde, le dialogue est le meilleur moyen de résoudre les différends“.
Le vice-président de l’Association des municipalités du Mali, Yeah Samaké, après avoir remercié le chef du gouvernement pour cette initiative patriotique, a livré un message de paix à tous les fils du Mali. “C’est avec tristesse que nous avons appris et vécu ce qui se passe dans notre pays. C’est pourquoi, nous demandons à chacun de faire un sursaut. Nous prions pour le repos de l’âme des soldats tombés sur le champ d’honneur“.
Les représentants des communautés des régions du Nord qui se sont fortement mobilisées pour aider Cissé Mariam Kaïdama Sidibé à faire des propositions concrètes de sortie de crise, ont fait plusieurs recommandations. Le collectif au sein duquel ils se retrouvent, a condamné les braquages, les vols et autres assassinats commis au Nord. Par la voix de son Secrétaire général, Abdoulaye Albadia Dicko, il a également condamné les actes de violences dont ont été victimes certains Touareg dans certaines localités. Il en a profité pour réaffirmer son attachement à l’unité du pays, à son intégrité territoriale, à la République et à la démocratie. “Nous demandons aux autorités d’assurer la sécurité de toutes les personnes et leurs biens et nous souhaitons aux populations des régions nord de collaborer franchement avec les forces de défense et de sécurité dans leur mission” a conclu le collectif.
C’est donc en toute confiance que le Premier ministre a pris la parole après avoir fait observer une minute de silence à la mémoire des soldats tombés sur le champ d’honneur. D’après elle, la rencontre a été convoquée pour aider à trouver une solution à ce qui se passe au Mali. “Des Maliens ne doivent pas avoir peur d’autres Maliens. Le sommeil de certains Maliens ne doit pas être perturbé par les faits et gestes d’autres Maliens“.
Le chef du gouvernement a demandé à tous ceux qui sont partis de revenir car, a-t-elle dit, “quand on est réfugié, on n’a pas de dignité, on n’a pas d’honneur“.
Evoquant les manifestations qui se sont produites dans certaines localités, le Premier ministre Cissé Mariam Kaïdama Sidibé a lancé un cri de cœur : “Nous n’avons pas besoin de détruire notre pays au moment où nous sommes cités en exemple pour notre démocratie et pour notre modèle de développement“.
Dans le but de rassurer chaque Malien, quel qu’il soit, le chef du gouvernement a indiqué que des numéros verts sont disponibles et qu’on peut appeler et demander une protection.
Il s’agit du 80 00 11 14 pour la gendarmerie et 80 00 11 15 et 80 00 11 17 pour la police. La cérémonie a pris fin par une lecture de bénédictions pour la paix et la stabilité.
Diakaridia YOSSI