Le oui de la CMA : Diverses interprétations !!

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Accord d'Alger : un responsable de la coordination annonce le paraphe de la CMA.Les maliens ont été informés par un communiqué du gouvernement qu’il a signé à Alger un document permettant la mise en œuvre de l’accord signé le 15 mai 2015 à Bamako. Deux choses : un accord signé le 15 mai et un document signé le 5 juin 2015. Lequel de ces deux documents détient la primauté ? A quel jeu le gouvernement joue-t-il  lorsqu’il signe un document qui demande que « les forces redéployées devront inclure un nombre significatif de personnes originaires des régions du Nord y compris dans le commandement de façon à conforter le retour de la confiance et à faciliter la sécurisation progressive de ces régions » et « une insertion prioritaire et majoritaire des combattants de la CMA et des autres mouvements politico-militaires  au sein des Forces armées de Défense et de sécurité reconstituées déployées au Nord »  (p.3).  Le gouvernement est-il réellement conscient des conséquences d’un tel acte sur le caractère unitaire du pays ? Comment les ressortissants de Kayes, de Koulikoro, de Sikasso, de Ségou, se sentiront-ils ? Les personnes originaires du Nord devraient-elles être les seules à  assurer la sécurité au Nord du Mali ? Si jamais cette disposition s’appliquait, c’en sera fini avec l’unité du pays. Si tous les fils du pays sont égaux, ils devront être déployés partout sur l’ensemble du territoire national pour assurer sa sécurité. La CMA s’engage à signer le 20 juin prochain l’accord du 15 « étant entendu que le Gouvernement prendra à cet effet, toutes les mesures nécessaires pour la levée des entraves judicaires, administratives et pratiques… » (p.4). Alors, ceux parmi les signataires de la CMA, contre lesquels des mandats d’arrêt auraient émis, seront désormais blanchis de tous les crimes qu’ils auraient commis. Ainsi le gouvernement par cette signature serait-il en train de cautionner l’injustice ? L’Etat  doit rendre justice ! Si parmi les signataires de la CMA, il y’a des gens contre lesquels des mandats d’arrêt auraient été émis, doivent  passer devant les juges. La vérité consolide le pouvoir, mais le mensonge et l’injustice le compromettent.

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1 commentaire

  1. La CMA résolue à signer l’accord de paix : Peut- on parler d’une prise de conscience ?
    La réflexion suscite cinq interrogations parmi tant d’autres:

    1. Peut- on parler d’une prise de conscience ?
    A. Einstein avait l’habitude de dire « …Ne fais jamais rien contre ta conscience, même si l’Etat te le demande… » De la sagesse troublée de l’Etat malien en passant par l’ignorance sinon la naiveté du citoyen lambda s’est agrippée la conscience troublée par les désirs incomensurables d’un groupe de bandits opportunistes. Conscience, les bandit armés en ont pris, consciemment ou inconsciemment ; seulement on ne sait pas si elle a été prise à la lumière de leur intelligence pour distinguer le bien du mal ou bien suite aux témoignagnes durs du terrain. Problèmes de compréhension en amont, problème de traduction en aval, on ne cherchera pas à savoir les raisons de la prise de conscience !

    2. Peut- on parler d’avancée ?
    Einstein qui continue « …La vie, c’est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre… » Equilibre est un vocabulaire étrange pour les Maliens qui n’ont jamais senti ce phénomène ni physique, ni psychologique dans le traitement que les bandits armés et leurs alliés les ont reservé concernant le dossier Nord Mali. Le contraire fut le cas. De Serval aux accords ils ont vu ressurgir comme par enchantement de nouveaux termes tels azawadiens, accord et ré-accord et les accommoder de force á leur quotidien naturel. Sur ce point l’avancée est à relativiser selon qu’on se situe par rapport à tel ou tel accord ! Aucune partie n’a de toute façcon le choix, les cyclistes ont déjà depuis Paris et Alger passé à la vitesse supérieure et tout le monde est obligé de s’accrocher !

    3. Pourquoi la CMA a pris du temps avant d’accepter de signer l’accord ?
    Pourquoi ? « …l’homme a inventé la montre et Dieu le temps… » disent les Touaregs souvent. Par cohérence avec la nature même humaine, et par fidelité au divin, les bandits armés, en grande partie irrédentiste touareg, n’ont pas dérogé à cette règle. En bons joueurs ils ont joué la montre qu’ils ont eux-mêmes inventée. Mais en dehors de la religion et de la nature, il ya la realpolitik, qui promeut aussi de préserver la face grâce aux grandes pompes diplomatiques et médiatiques ; sinon leur contraire serait que le temps à dû mettre tout en lumière Ménaka, Tessit, Léré et autres, éclairant au passage et dans une moindre mesure Aguel-Hoc, Kidal. Comme quoi « gagner, c’est accepter aussi de perdre »

    4. Une pression extérieure, pourquoi? Parce que dans la vie il y a le jeu et le danger ! Le jeu, les bandits armés l’ont joué et vécu à haut niveau ; le danger, en acceptant de mettre en même temps et à chaque fois l’avenir de la nation en jeu. La pression c’est justement ce danger qu’ils pressentent sans le voir mais qui les trouble, lié à la certitude qui rend fou, au doute qui handicape, à la culpabilité qui a fait le délit !

    5. Une paix définitive ? ou la levée de cette culpabilité ! « …si l’intelligence défend la paix en ayant horreur de la guerre… »P.V.Couturier, il n’en demeure pas moins qu’accord ou pas, paraphe ou pas, signature ou pas, la paix tant voulu par les Maliens, ne reste qu’un vœu pieu en ces temps réels d’aujourd’hui et un souhait pour les lendemains. Au-delà des paragraphes de paraphes, notre intelligence nous frayera alors les chemins vers la paix par l’aveuglement sur beaucoup de ce qui s’est passé, le mutisme à ne pas tout dévoiler et la surdité sur beaucoup qui a été dit et entendu…

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