Le ministre Sadio Lamine Sow a Alger : La deuxième chance d’une médiation au Nord

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Le ministre Sadio Lamine Sow joue-t-il perso ? Quel viatique  emportait-il pour ce  voyage à Alger pour ne s’être  même pas donné la peine, semble-t-il, de s’en ouvrir à SEM l’Ambassadeur d’Algérie à  Bamako ?

Sadio Lamine Sow

Il se passe quelque chose dans le ciel de nos relations avec le grand voisin du Nord. Le Nord du Mali étant sous contrôle des islamistes, c’est une nouvelle donne qui nécessitera une réaction simultanée et concertée de tous les Etats. Alger et Bamako jouent une partie serrée dans l’affaire. La CEDEAO, quant à elle, sait qu’elle a quelque chose à perdre en se lançant ainsi dans une aventure de reconquête sans s’être assurée de certains soutiens. Or l’envoi de troupes aujourd’hui se heurterait à un refus poli de Washington. Ce ne sont pas les positions pusillanimes des autres voisins qui pourraient nous créer le plus de tort. On attend donc tous la gloriole d’une intervention sous mandat onusien. Alger n’entendra pas cela dans sa guerre qu’elle mènera déjà contre le mouvement MUJAO qui détient certains de ses compatriotes. C’est pourquoi la question de la sécurité au niveau de nos deux frontières revient.

Entre Alger et Bamako, il ne s’agit pas de nous convaincre, mais de nous rapprocher

L’Algérie de Bouteflika tente de nous convaincre jusqu’ici qu’une guerre ne sera pas la solution au Nord du Mali et  qu’une action musclée sera toujours la résultante d’un échec.  De cela, les deux pays seraient-ils prêts à  réviser leur classique, l’ennemi commun étant AQMI qui se dévoile ? A-t-il seulement un jour été absent sur ces territoires ? Depuis les premiers accords de démilitarisation des régions Nord du Mali, on y voyait sa main. La médiation Compaoré avait-elle un temps eu tort de ne pas chercher à négocier directement avec lui plutôt qu’avec Ançardine et autre MUJAO ? Cette formidable ombre d’AQMI s’était déjà fixé comme objectif de faire tomber les 33 villes du Nord dans son escarcelle, comme il en avait fait un objectif bien avant ce 17 janvier 2012. En ces heures cruciales, la diplomatie ne peut plus ressembler à une cour de recréation avec son bac en sable où s’ébrouent nos egos nationaux. La résolution de la crise multiforme au Nord  du Mali sera gouvernée par des coalitions où Alger ne demeurera pas le seul tireur de ficelles. Désormais, la diplomatie malienne dansera aussi sur deux pieds. Même si Alger garde le dessus du panier, il y aura une petite différence pour la médiation ouagalaise, l’essentiel étant de participer pour l’axe Alger-Bamako, même si ce n’est pas l’essentiel. Mais attention, dans cette affaire, jouer cavalier seul avec les Algériens sera de la vanité. « Pour contrer l’ambition des autres, il faut savoir partager votre confiance entre plusieurs », disait Louis XIV. La leçon vaut dans cet univers pas souvent rationnel des relations extérieures, le tout étant de ne pas s’enfermer dans une tactique. Le ministre Sadio Lamine Sow va donc à Alger pour faire bouger les lignes. Sa rencontre avec les autorités algériennes incarne le centre de gravité et la gravité de centre de l’imbroglio de la crise actuelle. Sa voix est écoutée par le gouvernement de la transition et il garde encore une liberté de parole avec une valeur particulière du ministre d’Etat. Son carnet d’adresses doit lui laisser un regard aigu. Mais sur constat lucide, pourra t-il se montrer aussi indépendant que pertinent ? Pour nos amis du Nord, l’important n’est-il pas de savoir influencer les gens et de leur donner l’illusion de la liberté ?

 S.Koné

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2 COMMENTAIRES

  1. Il ya deux options: 1-armer le MNLA pour liberer le MALI. -2 Armer le Mali pour liberer le Mali. La premiere option (choix d’Alger et les occidentaux, y compris les USA) est actuellement en echec catastrophique vu que le MNLA a ete raclé. L’Etat appartheid d’AZAWAD est bien un reve qui reste vivant.. cet etat aux objectifs multidimensionnaux n’est mis en halte que par la presence des islamistes qui ont heureusement frustré les Judas de l’Afrique(des petits touaregs maliens). Jusqu’a present l’Algrie tient a ce que le Mali reconnaisse le MNLA comme une force combattante contre les terroristes dans le but de lui donne un statut d’interlocuteur valable dans resolution de la crise actuelle tout cela pour negocier une “AUTONOMIE”. Cela constituera une catastrophe pour le MALI et certainement un echec historique pour le gouvernement de CMD! N’oublions pas que cest grace a l’entremise de l “Accord d’Alger) que notre pays a ete vendu aux rebelles!

    L’Autonomie veut dire:
    -L’Algerie continue son mepris vis a vis de l’Etat en faveur de son proxys le MNLA pour perpetuer son chantage sur nos resources naturelles (petrol, gaz et uranium)… les multinationale US-alegeriennes vont faire la mainmise
    -Sevir de future platforme pour une nouvelle guerre pour l’eventuelle realisation de l’Etat Appartheid d’AZwAd apres toute viabilisations necessaires
    -Empecher la justice sur le crimes commis par le MNLA a auguelhoc, Gao, Kidal et Tombouctou.

  2. le mali n’a plus besoin de dr diarra, avec lui la junte a trop d’influence, il faut le dégager pour que le mali avance.

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