Alors même que le Mouvement national d’aliénation de l’Azawad, pardon le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) est pratiquement une coquille vide et que ses rares irréductibles n’étaient réduits qu’à une errance entre les hôtels de Nouakchott, Ouagadougou et les plateaux médiatiques français, voilà qu’avec cette intervention militaire de la France de Hollande au Mali pour chasser les mouvements jihadistes (anciens alliés du même MNLA), le groupe sécessionniste touareg renaît de ses cendres pour diviser.
Le mouvement sécessionniste avait réussi à diviser le pays en occupant avec les jihadistes les 2/3 du territoire avec comme point d’orgue la proclamation de l’indépendance de la fameuse République de l’Azawad en avril 2011. Heureusement pour le Mali que la communauté internationale avait illico presto rejeté cette indépendance unilatérale.
L’autre salut du Mali fut la guerre d’agenda que les composantes de la constellation terroriste s’est livrée. Et comme on le dit souvent “à quelque chose malheur est bon”. La victoire des jihadistes sur les indépendantistes allait sauver notre pays d’un fédéralisme qui se pointait à l’horizon, surtout avec la bénédiction de la France sarkozyenne.
Après donc cette parenthèse de mésaventures, pour ne pas dire cette déculottée, le Mouvement national de libération de l’Azawad était en hibernation et ses rares affidés étaient réduits à l’errance entre la Mauritanie (son parrain), le Burkina Faso (médiateur controversé) et les plateaux médiatiques de l’hexagone (le père protecteur).
Après avoir échoué à diviser territorialement le Mali, voilà qu’aujourd’hui avec l’intervention militaire de la France et bien que militairement moribond, le MNLA divise cette fois-ci l’opinion nationale et internationale sur son sort. Il s’agit de la nécessité oui ou non de négocier avec le mouvement armé touareg. L’opinion nationale et internationale est profondément divisée sur la question.
C’est la France qui, de façon implicite, a d’abord appelé les autorités de Bamako à négocier avec le MNLA, lequel a finalement renoncé à son option indépendantiste au profit d’une autonomisation. La France appelle les autorités maliennes à ouvrir des discussions avec les représentants des populations du Nord du Mali, y compris les groupes armés non terroristes reconnaissant l’intégrité du Mali, a déclaré le ministère français des Affaires étrangères.
“Les autorités maliennes doivent (…) engager sans plus attendre des discussions avec les représentants légitimes des populations du Nord (élus locaux, société civile) et les groupes armés non terroristes reconnaissant l’intégrité du Mali, en saluant l’adoption par le Parlement malien mardi d’une feuille de route politique pour l’après-guerre”, précise le communiqué.
Réagissant favorablement à cette requête française, le président de la République par intérim, Pr. Dioncounda Traoré, dans une interview récemment accordée à RFI expliquait : “Je pense que vous avez compris que dans cette affaire, il y a plusieurs groupes armés. Pratiquement tous ces groupes se sont disqualifiés, en dehors peut-être du MNLA. Au départ, nous avions pensé que nous pouvions négocier avec les groupes qui étaient constitués essentiellement de Maliens, tels que le MNLA et Ançar Eddine. Mais avec les derniers développements auxquels nous avons assisté, il est évident qu’Ançar Eddine n’est plus éligible au dialogue, quel que soit par ailleurs le masque que certains d’entre eux ont décidé de porter désormais.Vous savez, cette histoire de MIA ne correspond à rien du tout. C’est parce que la peur a changé de camp qu’aujourd’hui, ils essaient d’échapper à leurs responsabilités en disant qu’ils se désolidarisent d’Ançar Eddine et de Aqmi. Aujourd’hui, je pense que le seul groupe avec lequel nous pouvons envisager des négociations susceptibles d’aboutir à quelque chose, c’est certainement le MNLA. Mais bien entendu, à condition qu’il renonce à toutes ses prétentions territoriales. Quant à Ançar Eddine, je pense que la seule solution qu’ils ont, c’est de déclarer solennellement qu’ils renoncent à la charia”.
Le niet des députés
A la question de savoir s’il reste une partie saine à l’intérieur d’Ançar Eddine comme le pense le médiateur, Blaise Compaoré, Dioncounda est formel et égratigne même au passage le chef de l’Etat burkinabé : “Je pense que le président Compaoré, comme tout médiateur, a d’autres approches des questions. Mais je pense honnêtement qu’il se trompe. Il devrait enfin comprendre que ces gens-là ont beaucoup trompé. Lui-même, ils l’ont souvent trompé. Je peux comprendre que lorsque l’on a parlé avec des gens pendant des semaines, pendant des mois, il puisse se développer certains sentiments entre les uns et les autres. Il voudrait toujours croire qu’avec ces gens-là, il est possible de parler et de négocier. Mais je pense qu’aujourd’hui, il est évident qu’Ançar Eddine est disqualifié dans le dialogue”.
Mais est-ce que vous faites toujours confiance au Burkina Faso pour mener les négociations à venir ? Le président de la transition répond : “Moi, je fais toujours confiance au Burkina Faso. Peut-être pas pour mener, mais pour faciliter, accompagner ces négociations. De toute façon, nous allons mettre en place une commission de médiation et de réconciliation qui va s’approprier ces négociations, et déterminera avec qui il faut négocier. Bien entendu, nous le ferons en collaboration avec le président Blaise Compaoré, parce que c’est le médiateur désigné par la Cédéao”.
Cette position présidentielle est pourtant aux antipodes d’une certaine opinion nationale notamment au sein de la représentation nationale. Le vendredi 24 janvier 2013, lors de l’adoption de la feuille de route du Premier ministre Diango Cissoko par l’Assemblée nationale, beaucoup de députés, à l’instar de Me Mountaga Tall, ont clairement exprimé leur opposition à toute négociation avec le MNLA lequel, ont-ils dit, ne représente pas la communauté touareg, donc dépourvu de tout mandat lui permettant d’être un interlocuteur crédible.
Au sujet de la négociation avec “les groupes armés qui ne remettent pas en cause l’intégrité territoriale et la constitution”, il y a eu un tollé général des députés, selon lesquels il n’y a pas de négociation possible avec le MNLA. La présence supposée du MNLA a Kidal au moment où les armées malienne et française ont récupéré les régions de Gao et Tombouctou, paraît comme une insulte grave au peuple malien, selon le député Lancéni Balla Kéita.
“C’est le MNLA qui a servi de cheval de Troie pour l’entrée en scène d’Ançar Eddine et du Mujao, selon lui. A ce titre, Kidal doit être nettoyé et libéré de tous les terroristes, le MNLA au même titre qu’Ançar Eddine et le Mujao pour mettre fin à la reprise cyclique des mouvements de rébellion au Mali. Rien ne doit distraire le ratissage de l’armée, jusqu’à la frontière”, dira-t-il.
Selon un autre député, “le MNLA et le MIA sont plus caméléons que le caméléon naturel”. Il ne faut surtout pas négocier avec la composition actuelle du MNLA qui n’est pas crédible. Pour d’autres, il faut tout simplement dissoudre ces mouvements. On a pu constater aussi que les élus du Nord, notamment le député UM-RDA, El hadj Baba Haïdara dit Sandy, ne sont pas dans une logique de négociation avec le MNLA d’autant plus qu’il ne représente pas les Touaregs du Mali.
Mamadou Issoufou aussi contre le MNLA
En tout cas, Tiébilé Dramé sur les antennes de RFI a été clair : “Manifestement, les groupes qui ont mis le Mali dans la situation actuelle cherchent, à défaut de l’ensemble du Nord, à exercer leur contrôle, au moins, sur la région de Kidal. S’ils veulent revenir dans la République, comme certains le clament, ils y seront les bienvenus, mais ils devraient savoir que la République a des lois, dont la première est la Constitution.Si leur projet est de placer une partie du Mali en dehors de la République et de ses lois, afin d’en faire une zone grise où l’autorité de l’Etat malien ne s’exercera pas, ils se trompent lourdement. Le Mali ne l’acceptera pas ! L’Afrique ne l’acceptera pas ! Le reste du monde ne peut l’accepter. Tout un chacun doit tirer des enseignements de la tragédie des douze derniers mois”.
Et comme s’ils n’étaient pas seuls à penser de la même manière, les différents acteurs ont été rejoints par le président du Niger, Mamadou Issoufou. Dans une interview accordée à RFI, il déclare à propos des Touaregs : “Lorsque vous regardez la carte de l’Afrique, elle ressemble à un miroir brisé. Il y a tellement de frontières artificiellement mises en place, que je pense qu’il ne convient pas d’en rajouter. Déjà, les pays africains ne sont pas viables, alors, les diviser, les balkaniser, ce serait mettre en place des Etats encore moins fiables […], donc il faut éviter la division du Nord du Mali. Il y a une autre façon d’associer les populations à la base, de leur permettre de prendre en main leur destin au niveau local, c’est la décentralisation. C’est ce que nous avons mis en œuvre au Niger. Cela peut être une voie pour le Mali. Avant le coup d’Etat de mars 2012, il y avait des députés touaregs à l’Assemblée du Mali, désignés par les communautés du Nord du Mali. C’est pourquoi je mets l’accent sur la nécessité de restaurer la démocratie au Mali”.
Dans tous les cas, vu les dernières évolutions sur la question, on peut même dire que la France se fait de plus en plus prudente sur la question. En visite éclair au Mali le samedi 2 février 2013, François Hollande n’a jamais daigné prononcer le nom du MNLA, a fortiori, parler de négociations avec lui. D’ailleurs, il le prévient par rapport à des éventuelles poursuites judiciaires : “Ceux qui se sont associés aux terroristes doivent répondre de leurs actes”.
Abdoulaye Diakité
Le députe LANCENI à tout dit.,c’est le mnla qui est à la base de tout les problemes au mali,c’est le mnla qui doit être combattu le premier.Negocier non…Nettoyer oui
eh Diakité ,tu sembles oublier qu’il y a encore un mois c’est le Mali qui etait sur son lit de mort sans le SAMU français et sa perfusion militaire , aujourd’hui vous seriez tous enterrrés ! 😳 😳
Non, le MNLA ne renaît guère de ses cendres tel le phénix. Au contraire, il s’agit des derniers soubressauts d’un bélier qu’on égorge. Comme le CNDERRIERE et les COPLAN/MP602, etc. La CPI poursuit ses enquêtes, et les populations violentées veillent au grain. Comme certains l’ont dit, le changement d’attirail ne fait guère un criminel d’un saint, criminel qui cherche simplement à se protéger de la vindicte militaire ou populaire auprès d’un protecteur qui ne cherche qu’à libérer ses otages et se dépêchera ensuite de les jeter comme une orange pressée. Comme il en a l’habitude avec les pieds noirs sous la colonisation. Comme les américains avec Ben Laden, bien que cela leur pète souvent dans la main…
Tant que le Mnla ne renonce pas publiquement et par écrit à l’indépendance et à l’autonomie il n’est pas qualifié pour la négociation.
La résolution 2085 de l’Onu est claire, le Mali doit ouvert des “discutions crédibles” avec des groupes armées “non terroristes” qui “acceptent sans condition l’unité du Mali”.
A ce stade aujourd’hui aucun groupe armé du nord ne rentre dans le cadre de cette résolution, donc pas de négociation.
Il faut contraire attaquer militairement le Mnla tant qu’il reste armé sur le territoire malien.
LES REPRESENTANTS VALABLES DES COMMUNAUTES TOUAREGS SONT LES MOUVEMENTS TOUAREGS PACIFIQUES (COREK, DIVERSES ASSOCIATIONS DE DEVELOPPEMENT TOUAREGS ET SURTOUT LES CHEFS DE FRACTION ET LEURS CONSEILLERS). LES FRANÇAIS ET LA MISMA A KIDAL, AU LIEU D’UTILISER LE MNLA COMME SOURCES DE RENSEIGNEMENT DEVRAIT PLUTOT SE FOCALISER SUR CES CHEFS DE FRACTIONS ET LEURS CONSEILLERS (sauf ceux qui se disent membres du MNLA bien sûr). Il est plus que dangereux d’utiliser les renseignements d’un criminel. Cette tactique de retournement du MNLA et LES NEGOCIATIONS AVEC LES BANDITS ARMES DEPUIS 1990 N’ONT SERVI QU’A JETER L’ENSEMBLE DES COMMUNAUTES DU NORD MALI SUR LA ROUTE DE L’EXIL , DE LA HONTE ET DE LA MORT. CAR LE MNLA N’A QU’UNE ET UNE SEULE TACTIQUE : SE FAIRE ENTENDRE PAR SON POUVOIR DE NUISANCE. Comme Le SADIQUE/COPLAN/MP62 OU 402. Comme Charlie Hebdo. Comme Salman Rushdie. Comme les tueurs en série.
Le MNLA à la CPI , C’est tout.
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