Trois responsables du dossier sahélien ont été brutalement remplacés. Une «purge» sans précédent en pleine guerre.
Des départs forcés qui ont été motivés chacun par «des raisons particulières», relativise-t-on dans l’entourage de Laurent Fabius. Ces décisions, en particulier celles concernant Bigot et Paganon, s’inscrivent pourtant dans un contexte global où le déclenchement anticipé des opérations militaires a intensifié les débats au ministère des Affaires étrangères, remis en cause des équilibres internes et suscité chez les diplomates des interrogations et des attentes sur leur rôle dans le règlement de la crise. L’actualité malienne a bousculé le Quai d’Orsay face à des militaires tenant le haut du pavé. Elle a aussi commencé à faire bouger – dans la douleur – les lignes traditionnelles des modes d’action du «Département» sur le continent africain.
Une vidéo qui fâche
Retour sur des mots qui fâchent et des portes qui claquent. Supprimée récemment de plusieurs sites Internet mais toujours visible sur YouTube, unevidéo tournée en juillet 2012 montre le diplomate Laurent Bigot, à l’époque responsable de l’Afrique de l’Ouest, tenant des propos plutôt décapants sur le Mali. Filmé lors d’une conférence à l’Institut français des relations internationales (Ifri), ce très bon connaisseur du terrain met les pieds dans le plat en dénonçant notamment «une corruption gangrenant depuis de longues années toutes les sphères jusqu’au plus haut niveau». Il évoque aussi «une démocratie de façade» et souligne que, si «l’État malien s’est effondré sur lui-même», les déterminants de la crise, eux, demeurent.
Des propos tenus «à titre personnel», mais qui n’en reviennent pas moins à contester la politique menée depuis des années vis-à-vis du Sahel. Car pour Bigot, le problème ne se limite pas au «cas emblématique» du Mali. Le Burkina-Faso, dit-il, «est le prochain sur la liste à risquer de s’effondrer». Autant de déclarations qui, on s’en doute, ont suscité de fortes irritations à Bamako, à Ouagadougou et dans plusieurs capitales de la région. «Laurent Bigot était devenu gênant», commente un chercheur spécialisé sur l’Afrique.
Cette vidéo est l’un des éléments à charge retenus par Laurent Fabius contre Laurent Bigot pour précipiter son limogeage. Sollicité par Le Figaro, l’ex-sous-directeur d’Afrique occidentale a déploré avoir été «débarqué brutalement» mais n’a pas souhaité s’exprimer. Au Quai d’Orsay, on ne réagit pas officiellement même si, dans l’entourage du ministre, on souligne que «le débat est sain, mais franchir la ligne rouge de la déloyauté lorsque les décisions sont prises est inacceptable». Avant le déclenchement de l’opération «Serval», Laurent Bigot s’était montré sceptique sur une approche purement militaire de la crise au Sahel.
Une «task force» pour reprendre la main
Simple mise au pas d’un haut fonctionnaire par son ministre, plus prompt à «user de la cravache que son prédécesseur», comme l’affirme un diplomate? Résurgence de vieux clivages, comme ceux qui opposent militaires et diplomates, zélotes du «sécuritaire» et partisans du «développement»? «Tout le monde est bien conscient qu’il n’y a pas de développement sans sécurité ni de sécurité sans développement», tempère un collègue de Laurent Bigot. Différences d’approches, de méthodes, de réseaux? Autant de pistes, suggérées par les diplomates eux-mêmes qui, par-delà les cas individuels, ramènent aux arcanes des relations franco-africaines.
Depuis son arrivée à l’Élysée, François Hollande, qui connaît peu le continent, a affiché sa défiance à l’égard de tout ce qui pouvait évoquer, de près ou de loin, la Françafrique. On note, par exemple, la montée en puissance aux postes clés de spécialistes de l’Afrique de l’Est anglophone, notamment des «swahilistes»(du nom de la culture partagée par les peuples de la côte africaine orientale, NDLR), au détriment de l’Afrique de l’Ouest. C’est le cas notamment de Jean-Christophe Belliard, le nouveau patron de la DAOI, ex-ambassadeur à Madagascar, et de Laurent Viguier, en poste à Nairobi de 2003 à 2007, pressenti pour succéder à Laurent Bigot.
L’aimant Le Drian
L’intervention militaire française au Mali a encore fait évoluer la donne. «On est passé brusquement du préventif au curatif», résume un diplomate. Dans le triangle décisionnel dont la pointe est à l’Élysée, la Défense a pris du poids, politiquement et médiatiquement, par rapport aux Affaires étrangères. Dans les longs couloirs du Quai, on soupire en voyant les caméras de télévision comme aimantées par Jean-Yves Le Drian. «En même temps, se console un diplomate, chacun sait que l’action armée ne permettra pas, à elle seule, de gagner la paix». «Les vrais débats, résume une autre source, concernent la coordination de tous les protagonistes, le lancement d’un processus politique inclusif, l’effet d’entraînement sur l’État malien et les moyens pour que l’aide ne soit pas déversée en vain».
Soucieux de remonter en ligne, Laurent Fabius s’est donc attaqué au vaste chantier de l’après-guerre en réorganisant l’ordre de bataille de ses équipes. Face à la crise multidimensionnelle du Sahel, les structures administratives ont montré leur limite: Mali, Mauritanie, Niger, Algérie, n’appartiennent pas aux mêmes directions du Quai. Sur le modèle anglo-saxon, une «task force» a été mise en place. Ce groupe de travail interministériel (Affaires étrangères, Défense, Intérieur…) réunit chaque semaine, à des niveaux variables, des représentants de tous les intervenants sur le dossier malien. Laurent Fabius prône aussi une diplomatie «démultipliée» incluant, par exemple, la coopération décentralisée. Il réunira ainsi les acteurs du dossier sahélien le 19 mars, à Lyon, autour des collectivités territoriales, françaises et maliennes. De nouvelles pièces dans le dispositif mis en place par le Quai pour lancer un chantier qui s’annonce long et ardu – et pour reprendre la main.
lefigaro.fr/
Laisser le Ministre faire son travail, il a la confiance du Président Malien Hollande
en tout cas, la table ronde sur TV5 tenue le lundi soir nous montre que le gouvernement de Hollande commence à ouvrir les yeux pour mieux voir le MNLA.
le netoyage n’est pas encore fini , car après les éléments de Sarko et JUPE, il y aura d’autres départs surtout ceux qui soutiennent mordicus le MNLA que tout les peuples Malien et de la CEDEAO rejettent.
vive Fabius
Je pense qu’il convient de remercier Laurent Bigot pour son sincère LANGUAGE de VERITE ! Je regrette son éviction qui n’augure rien de bon pour le Mali dans les intentions sous-jacentes d’une “certaine France”, plus propice à vendre des guerres , des armes et de la religion en “kit” , qu’à rechercher la PAIX en Afrique .
Toutes les vérités ne sont pas bonne à dire.
Au delà des divergences de point de vue, M. Bigot aurait du le savoir, que pour mener à bien une guerre il faut parfois se boucher le nez et travailler avec des gouvernements “folkloriques” (pour être aimable) et s’appuyer sur des hommes politiques en place même si leur notion de l’intérêt général s’arrêtent bien souvent à leur petit intérêt personnel ou celui de leurs proches.
Quand le gros de la guerre sera passé, le Mali pourra retourner à ses petits arrangements politiques et sa ribambelle d’hommes politiques se considérant comme l’homme providentiel.
J’ai beau essayer de comprendre les partis malien, j’ai franchement plus l’impression que cela ressemble à des coteries autours d’ambitieux.
A croire qu’il y aura bientôt plus de partis et de candidats que d’électeur ….la soupe doit être bonne…Bon courage pour la suite 🙁
Vraiment la soupe est tellement succulente que chacun veut garder la marmite pour lui et sa famille! C’est vraiment dommage!!!
TOUTE VERITE N’EST PAS BONNE A DIRE 😉 😉 FABIUS S’EST COMPORTE COMME LA SE A BAMAKO 👿 👿 il s’est laissé impressionné par un pantin à Bamako et un roi nègre à Ouagadougou 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 Pourtant Bigot n’a dit que la stricte vérité sur la situation en Afrique de l’Ouest .
Dire que cet abruti de Fabius a été premier ministre de Mitterrand et qu’il fut responsable du drame du sang contaminé et qu’il s’en est tiré par une pirouette ” responsable mais pas coupable ” 👿 👿
blanche neige, Fabius est en train de débarrasser le Quai D’Orsay des extrêmes droits qui ont planifié l’attaque du Mali par des terroristes sous sarko.
Tout le monde sait qu’ils étaient reçus au Quai d’Orsay avant de s’attaquer au Mali.
Ça te fait mal hein! Mais ceux qui en souffrent aujourd’hui plus que toi, sont juppé et sarko.
Celui qui assistera à la fin du Mali, n’est pas né. bande des minables.
Vive le Mali.
@ Je regrette de relever une erreur fondamental dans ton post ! Quand du écris: …qu’ils’en est tiré par une pirouette”responsable me pas coupable”, je te rectifie que cela ne vient pas de lui mais d’ex-madame la ministre qui avait en charge la famille du Marie-Georges Duffoys(si ma mémoire es bonne et je n’écorche pas son nom!).
Pour revenir à l’éviction de Bigot qui se veut un tout-sachant, je tout à fait d’accord avec FABIUS ! Car un simple fonctionnaire ne devrait s’octroyer autant de liberté de langage et, surtout en diplomatie !
@blanche neige! Je regrette de relever une erreur fondamentale dans ton post ! Quand du écris: …qu’il s’en est tiré par une pirouette”responsable me pas coupable”, je te rectifie que cela ne vient pas de lui mais d’ex-madame la ministre qui avait en charge la famille du Marie-Georges Duffoys(si ma mémoire es bonne et je n’écorche pas son nom!).
Pour revenir à l’éviction de Bigot qui se veut un tout-sachant, je tout à fait d’accord avec FABIUS ! Car un simple fonctionnaire ne devrait s’octroyer autant de liberté de langage et, surtout en diplomatie !
Vive FABIUS: Il est clairvoyant ! Bigot laissait penser que lui, il maitrisait ce problème africain plus que les africains eux-mêmes et, cela ne pouvait plus durer ! “Vouloir faire du bien à quelqu’un sans vouloir l’y associer, c’est travailler contre lui” a dit quelqu’un. Même si nos états sont encore faibles, il n’est point question de laisser quelques petits apprentis diplomates nous compliquer la tâche en nous faisant la morale depuis Paris ! Alors bye bye aux prétentieux tout-sachant !
M’BAYIIR, ce que Bigot a dit est la strict verite qui me fait mal en tant que malien mais il n’a tien inventé.
Maliens, on ne vous dit pas tout. Ici aucune mention sur les Touaregs du MNLA? Dans le texte qui circule en France, loin des Africains et des Maliens, les accointances avec le MNLA sont soulevées. Questions: pourquoi ces prudences quant il s’agit d’éclairer les Africains? Comparer par vous-mêmes !
Hollande et Fabius limogent plusieurs diplomates français opposés à la guerre au Mali
François Hollande et Laurent Fabius. D. R.
SelonTTU (Très Très Urgent, lettre d’information hebdomadaire consacrée aux questions stratégiques et de défense), les divergences de vues sur la gestion de la crise malienne et l’intervention de l’armée française dans ce pays ne sont pas du tout tolérées par François Hollande. Plusieurs hauts fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères qui ont osé critiquer cette politique ont perdu leur poste. Il ne s’agit pas seulement de punir ceux qui sont sortis de l’unanimisme, mais surtout, selonTTU, de mettre à l’écart des éléments «hostiles» susceptibles de parasiter la conduite actuelle du dossier malien.
Parmi les victimes de cette purge : d’abord la directrice de la DAOI (Direction Afrique-Océan indien), Elizabeth Barbier, puis Laurent Bigot, sous-directeur dans la même structure.Aucune explication ni affectation ne sont données aux limogés qui sont sommés par leur hiérarchie de quitter leurs postes «sous 48h».
Laurent Bigot n’était pas d’accord, et l’a dit, avec «la décision française de s’appuyer sur un gouvernement intérimaire contesté et une armée suspectée d’exactions contre les populations civiles, et, dans le même temps, de favoriser le MNLA, en utilisant ses hommes pour mener à bien la bataille des Ifoghas».
Fin janvier déjà, l’ambassadeur Jean-Félix Paganon a connu le même sort : remercié sans affectation. Il avait été nommé en juin dernier par Laurent Fabius comme son représentant spécial pour le Sahel.
TTU fait savoir que c’est un «ancien» de Bamako qui l’a remplacé dans la coordination interministérielle Mali-Sahel (MMS) au sein de la DAOI. Ancien gendarme saint-cyrien, Gilles Huberson avait rejoint en septembre l’ambassade de France à Bamako pour opérer comme officier de liaison entre le Quai d’Orsay et la Défense.
Selon des sources diplomatiques, rapportées par TTU, il a fait partie, aux côtés de la DGSE, des discussions initiées à Kidal avec les responsables locaux et les chefs des grandes tribus targuies, dont le très influent chef ifoghas, Intalla ag Attaher.
TTU s’attend à de nouvelles purges dans les rangs, cette fois, des ambassadeurs en poste dans la région. Par ailleurs, toujours selon TTU,Michel Réveyrand de Menthon, ambassadeur de France au Tchad et ancien ambassadeur au Mali, pourrait remplacer Dov Zerah à la tête de lʼAgence française de développement.
Source: algeriepatriotique.com via sott.net
Ce hebdomaire. TTU ne dit rien. Interessant ,ils se disent specialiste en defence..mais c est tt a fait du blof…pour eux tout est urgent…
Comments are closed.