En s’adressant à la nation ce vendredi, le Pr Dioncounda Traoré a tenu un discours à la dimension de la gravité de la situation. Mieux, il a eu un ton ferme à l’endroit de l’ennemi.
Le Chef suprême des armées, d’un air triste et vêtu d’un costume sombre, a regretté le fait que les efforts du Mali et de la communauté internationale en faveur d’un compromis avec les groupes armés du Nord soient vains.
Le refus de saisir la main tendue du Mali
De l’avis du chef suprême des armées, il n’y a nulle illusion à se faire car la guerre est déclarée à la mère-patrie, avec pour seuls desseins de détruire notre nation et notre République. Et, ceux qui s’imaginaient que la guerre d’occupation qu’on nous impose relevait de l’épiphénomène, devraient désormais se rendre à l’évidence. Pourtant, il y a des mois, rappelle le chef de l’Etat, notre pays, avec l’accompagnement de la communauté internationale, a exploré toutes les voies possibles pour parvenir à un compromis avec les groupes armés, en insistant, bien sûr, sur le caractère non négociable de la laïcité et de l’indivisibilité de la République. «Peine perdue», a regretté Dioncounda Traoré. Les occupants sont, a-t-il fait savoir, restés sourds aux offres de dialogue du Mali, voulant étendre leur projet criminel à l’ensemble du pays.
Appel au sens du patriotisme et au sursaut national
Face à cette guerre qu’on nous impose, Dioncounda Traoré, chef suprême des armées qu’il est, s’est vu dans l’obligation d’appeler à une mobilisation générale autour de notre vaillante armée et de décréter l’état d’urgence sur toute l’étendue du territoire national. «Nous avons la charge et la responsabilité de défendre, par tous les moyens, chaque centimètre carré de notre territoire national. J’engage chaque Malienne et chaque Malien à renoncer aux querelles mesquines et à ranger définitivement les agendas particuliers qui nous fragilisent inutilement pour faire face, dans un élan patriotique, à la guerre que les ennemis de notre patrie nous imposent», a lancé le chef de l’Etat. Mieux, il a demandé aux grandes entreprises, minières et téléphoniques notamment, opérant sur le sol malien, à apporter leur contribution. Aux services publics, le Pr Traoré a instruit de mettre immédiatement à la disposition de l’Armée les véhicules pick-up utilisables sur le terrain. Par ailleurs, il a invité chacun de ses compatriotes à se considérer désormais comme un soldat au service de la patrie et à se comporter comme tel.
Devoir de génération et appel à la retenue
De l’avis du Pr Dioncounda Traoré, chaque Malien devrait avoir à l’esprit que nous sommes une vieille nation qui traine derrière elle une tradition héroïque de luttes et de guerres successives. A en croire le chef suprême des armées, nos aînés, des rangs de la Coloniale à la guerre d’indépendance, ont perpétué cette tradition de bravoure, de courage et de sacrifice. Galvanisé par ce sentiment d’appartenir à cette lignée de preux, le n°1 malien a ainsi promis de porter une riposte cinglante et massive à l’ennemi, tout en rassurant que la situation était globalement sous contrôle. «Notre histoire, en tant que communauté de destin, s’accélère. Nous avons le choix soit de subir cette accélération, soit de la maîtriser. Le Mali éternel est un legs que chaque génération a le devoir de transmettre aux générations suivantes en lui ayant imprimé sa part d’enrichissement. Nous ne pouvons et ne saurions nous dérober à ce devoir», a indiqué le chef de l’Etat. Par ailleurs, le Président Traoré, après les avoir encouragés dans la poursuite de leur mission de protection des personnes et de leurs biens, a invité les forces armées et de sécurité du Mali à ne pas tomber dans l’amalgame. Aussi, il a lancé un appel à tous les Maliens à se méfier des informations non fondées, de nature à semer la panique ou à les démoraliser.
Pensée émue aux populations sous occupation
A nos compatriotes vivant sur le théâtre des opérations en cours et aux milliers d’autres exilés ou en situation de déplacés, le président de la République par intérim a réitéré l’engagement et la détermination sans faille du peuple à abréger leurs souffrances. Car, a-t-il fait savoir, aucun Malien ne peut rester indifférent si son frère, sa sœur, son ami, son voisin ou une simple connaissance subit les affres de l’occupation, les brimades, l’humiliation et la destruction programmée de notre culture. «La nation toute entière est solidaire de leur calvaire. Leurs souffrances sont les nôtres», a rassuré le Pr Dioncounda Traoré.
Bakary SOGODOGO
A ce stade, on ne peut que félicter le Président Dionkouda qui a demandé et obtenu le support de la France. Tous les maliens doivent rester unis derrière le Pr. Dionkounda qui a fait et qui continue de faire du bon boulot. Vive le Mali indivisible, vive l’armée et vive François Hollande et la France.
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