Excellence M. le Président de la République de Côte d’Ivoire, Président en exercice de la CEDEAO, Excellence M. le Président du FASO, Médiateur de la crise malienne, Excellences MM les Chefs d’Etats du groupe de contact, Excellence Mme le Ministre des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine du Mali, M. le Président de la Commission de la CEDEAO, Mmes et MM, chers participants;
Permettez moi, au nom du Haut Conseil des Collectivités, M. le Président en exercice de la CEDEAO, Excellence Alassane Dramane OUATTARA, de remercier le Président du FASO, Son Excellence M. Blaise COMPAORE, Médiateur de la crise Malienne pour l’invitation faite à notre institution.
Nos remerciements vont également à l’ensemble des chefs d’Etats et des Gouvernements des pays membres de la CEDEAO pour les efforts inlassables qu’ils ne cessent de mener pour la résolution de la crise Malienne.
Excellence, Messieurs les Présidents, à titre de rappel, le Haut Conseil des Collectivités assure la représentation nationale des collectivités territoriales du Mali, conformément à l’article 102 de la Constitution du 25 Févier 1992. Le Haut Conseil des Collectivités est la seule institution qui est à l’abri de toute dissolution. Toutefois, le renouvellement du mandat des Conseillers Nationaux, prévu pour le 25 Mars 2012, a été interrompu par le reversement du régime du 22 Mars 2012.
Excellences MM les Présidents, dans le cadre du fonctionnement des organes de la transition pour la sortie de crise, le Haut Conseil des Collectivités estime que toutes les institutions de la république doivent jouer pleinement leurs rôles et responsabilités, conformément à la Constitution. A ce sujet, le mandat des Conseillers Nationaux doit être prorogé, car le Haut Conseil des Collectivités Territoriales a pour mission d’étudier et de donner un avis motivé sur toute politique de développement local et régional. Le Haut Conseil des Collectivités Territoriales propose également le renforcement de la décentralisation par plus de transfert de compétences et de ressources aux Collectivités territoriales.
Excellences MM les Présidents, la libération des régions du Nord et l’intégrité territoriale du Mali restent et demeurent la priorité des priorités pour le Mali et doivent l’être pour la CEDEAO, l’UA et la communauté internationale. A ce sujet, les forces militaires de la CEDEAO et de l’UA, avec le concours de la communauté internationale doivent appuyer l’armée malienne, pour chasser toutes les forces occupantes dont le MNLA et Ancardine. L’assassinat crapuleux de M. Idrissa Oumarou, élu municipal de Gao, par le MNLA est une illustration de l’ampleur du terrorisme dans le Nord du Mali. Ces groupes terroristes doivent répondre de leurs forfaits devant la justice.
Excellences MM les Présidents, le Haut Conseil des Collectivités salue le courage par lequel vous avez toujours œuvré pour aider notre pays, et surtout l’élan de solidarité des pays amis, dont le Burkina Faso, qui ont accueilli nos compatriotes réfugiés sur leurs territoires. Que vous en soyez vivement remerciés. Nos remerciements vont également au Médiateur Associé, SE. Goodluck JONATHAN, Président de la République du Nigéria, pour les efforts inlassables qu’il n’a cessé de déployer pour le Mali.
Pour terminer, le Haut Conseil des Collectivités exhorte la CEDEAO à favoriser un dialogue inclusif entre toutes les forces vives du Mali à l’intérieur du pays, dont l’amorce a été déclenchée par la désignation d’un représentant résident de la CEDEAO au Mali. Je vous remercie de votre aimable attention.
Les organisations féminines: «Que cessent toutes les violences!»
Excellences Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement, chers Invités, Mesdames et Messieurs, nous saisissons cette occasion pour adresser nos vifs et chaleureux remerciements aux chefs d’Etat de la CEDEAO pour les efforts inestimables que vous ne cessez d’apporter à notre Pays, le Mali, depuis le début de cette crise.
Nous, femmes de la société civile présentes à Ouagadougou dans le cadre du règlement de la crise Malienne au Sommet d’Extraordinaire de la Conférence des Chefs d’Etats de la Communauté Economique(CEDEAO), saluons la tenue de cette importante rencontre.
Au nom de toutes nos sœurs maliennes, nous saisissons cette occasion pour exprimer notre indignation face à la situation douloureuse que vit notre pays depuis le coup d’Etat du 22 mars au Mali. La situation sécuritaire du Nord et Politico-institutionnelle du Mali, a vu l’occupation des 2/3 du Pays. Cette situation a conduit à la détresse, à la désolation et à la dislocation des familles particulièrement celles du nord.
Des hommes, des femmes et des enfants meurtris dans leur chair et dans leur âme se sont refugiés dans les pays voisins, déplacés à l’intérieur du pays et d’autres sont restées pour affronter les souffrances. Aujourd’hui nos sœurs au Nord du Mali font l’objet de toutes sortes de violences et d’exactions (viols collectifs et individuels, mariages forcés, esclavage sexuel et lapidation), nos enfants mineurs sont victimes des combats armés et des enrôlements forcés.
Suite aux évènements des 30 Avril et 1er Mai, ce sont encore nous, les femmes et nos enfants, qui sommes devenus des victimes de ces douloureux évènements. Sachant que les femmes constituent 51,7% de la population malienne, il est important de noter leur rôle comme responsables de changement sociaux. Force est de reconnaitre quelles sont oubliées chaque fois que la situation se normalise. Elles participent peu au processus de négociation et ne prennent pas part aux grandes décisions.
Nous vous informons, que nous, les femmes des organisations féminines, avons menés plusieurs actions allant dans le sens d’une issue heureuse de sortie de crise depuis le début des évènements. Les associations féminines condamnent les violences, les mariages forcés, l’esclavage forcé, l’esclavage sexuel, le manque de liberté individuelle et collective dont les femmes et les filles sont victimes.
Elles demandent aux chefs d’Etat Africains et principalement ceux de l’espace CEDEAO de prendre leurs responsabilités, en s’impliquant de façon directe et urgente, en appuyant les forces armées et de sécurité Maliennes, afin qu’elles puissent assurer leur rôle régalien de protection et de récupération des zones occupées. Nous vous supplions de mettre tout en œuvre pour que cessent toutes les formes de violences et que prévalent le dialogue, le respect des institutions, de la démocratie comme mode principal de revendication et de quête du pouvoir.
Nous demandons l’implication effective des femmes dans tout le processus de la médiation et la gestion de la crise conformément à la résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Et, enfin, nous demandons que les coupables soient identifiés et traduits devant les juridictions compétentes Nationales et Internationales.
Vive la solidarité africaine pour la paix!