Face à l’incapacité des services compétents de l’Etat à endiguer le phénomène de l’insécurité dans le District de Bamako et ses environs, les jeunes des quartiers s’organisent pour assurer la protection et la défense de leur vie et de leurs biens. Plus qu’un désaveu, c’est une grosse humiliation pour le ministre de
Comme nous en parlions dans une de nos précédentes éditions, l’insécurité est en train de prendre des proportions effrayantes dans le District de Bamako. Vol d’engins à deux roues et braquages de paisibles citoyens dans la rue, à un feu rouge, près d’un camp militaire ou d’un commissariat de police, si ce n’est au domicile même des victimes. Et malheur à celui qui va oser opposer la moindre résistance aux bourreaux qui n’hésitent pas à faire usage de leurs armes. Des plus hautes autorités aux citoyens lambda, personne n’est épargné. Il y a quelques semaines, nous faisions cas de la tentative d’agression d’une importante personnalité dans la zone Aci 2000, au moment où notre bien boss procédait à son exercice habituel de sport vers le petit soir. Inutile de préciser que certaines rues de Bamako sont des zones interdites, parce qu’impossible de les fréquenter à des heures avancées de la journée.
Face à l’incapacité des services compétents de l’Etat à endiguer le phénomène de l’insécurité dans le district de Bamako et environs, les jeunes des quartiers s’organisent pour assurer la protection et la défense de leurs vies et biens. Plus qu’un désaveu, c’est une grosse humiliation pour le ministre de la sécurité intérieure et ses généraux conseillers.
A Badalabougou Sema, l’indignation était à son comble après quelques cas d’agressions flagrantes qui dépassent tout commentaire. Devant le Palais de la culture, un jeune a été déposséder de sa moto. Un peu plus loin, à côté de l’ambassade du Sénégal, un autre a reçu des balles avant de regarder les malfrats partir avec sa moto.
Un péril sur l’Etat
Au quartier Mali, des malfrats ont tiré sur un jeune homme et sa copine avant de s’emparer de leur engin. Voilà quelques uns de ces cas qui auraient révolté les jeunes qui ont eu du mal à digérer cette montée en flèche du phénomène de l’insécurité au nez et à la barde des forces de sécurité. Il y a quelques semaines, la jeunesse avait organisé une marche sur le commissariat du 4ème arrondissement afin de manifester leur mécontentement.Les jeunes de Badalabougou avaient pris le taureau par les cornes en constituant des brigades de vigilance pour effectuer des patrouilles dans le quartier. Il nous revient que cette pratique était en cours dans d’autres quartiers sur les deux rives de la capitale. Les citoyens sont à bout. C’est pourquoi, ils n’hésitent même pas à recourir à la justice populaire en pratiquant ‘’l’article 320.’’ Dans plusieurs endroits, il suffit de crier ‘’au voleur’’ pour voir la foule se déchainer. Et dans ces conditions-là, on ne cherche plus à comprendre. Un véritable péril plane donc sur l’Etat de droit.
Par Boy Siby