La première session du Comité national de pilotage du Programme spécial pour la paix, la sécurité et le développement dans le nord du Mali (PSPSDN) s’est tenue, hier jeudi 28 octobre, à Koulouba. Elle était présidée par le Secrétaire général de la présidence de la République, Diango Cissoko, en présence d’autres membres de cet organisme dont le Coordinateur, Mohamed Ag Erlaf. La session a permis d’adopter le plan de travail de la première phase (2010-2011) dont le coût total est de 32 milliards de FCFA sur deux ans.
Créé par le président de la République dans le cadre de la politique nationale de lutte contre l’insécurité et le terrorisme, le Programme spécial pour la paix, la sécurité et le développement dans le nord du Mali (PSPSDN) a tenu sa session inaugurale le 21 octobre dernier. Quelques jours seulement après, les membres du Comité de pilotage se sont retrouvés hier pour la première session de cet organisme regroupant les différents départements concernés par les questions de paix, sécurité et développement dans le nord de notre pays.
Le point principal de cette session était l’adoption du plan de travail de la Cellule de coordination. Le Secrétaire général de la présidence, Diango Cissoko, a, d’entrée de jeu, souligné que le PSPSDN est un programme d’urgence destiné à opérer une jonction entre la situation actuelle de risques sécuritaires et la reprise des actions de développement dans le nord du Mali. Aux dires de M. Cissoko, "de façon spécifique, il s’agira de mener des activités permettant de faire face aux menaces de toutes sortes et à la précarité qui en découle. Les activités relevant du PSPSDN doivent concourir à une occupation rationnelle de l’espace par l’administration d’Etat et à une mobilité accrue des services de sécurité en prévention et en intervention".
Aussi, a-t-il précisé que le PSPSDN n’a pas vocation à se substituer aux projets et programmes en cours, mais complètera leurs actions. Tous ces projets et programmes sont presque actuellement arrêtés pour raison de sécurité. Les gestionnaires ou évaluateurs expatriés ayant décidé de se retirer du terrain.
Les cibles prioritaires du Programme sont les communautés de base, les sites de fixation des populations déplacées, les nouveaux pôles économiques locaux à créer autour de villes secondaires.
La zone couverte par le Programme a été découpée en onze pôles sécurisés de développement et de gouvernance. Un pôle sécurisé de développement et de gouvernance couvrant un territoire dont les menaces à la sécurité sont identiques, son champ peut couvrir plusieurs communes de régions ou de cercles différents. Le PSPSDN est structuré en cinq composantes : sécurité, gouvernance, développement, communication et gestion. Le coût total du Programme est de 32 milliards de FCFA à raison de 10,7 milliards de FCFA pour la première phase (2010-2011) et 21,1 milliards pour la phase 2011-2012.
"Ni le Pacte national, ni l’Accord d’Alger ne prévoit une démilitarisation de la région du nord ".
Le document du programme, le manuel des procédures de gestion administrative, budgétaire et comptable ainsi que les projets éligibles au financement de la première phase et le budget avaient été approuvés par la session inaugurale du 21 octobre. Un point de presse animé à la fin des travaux d’hier par le Coordinateur du Programme, Mohamed Ag Erlaf, a permis à celui-ci d’expliquer que toutes les cinq composantes du PSPSDN sont prioritaires et qu’elles seront toutes exécutées simultanément. Ainsi, il sera procédé à la construction des postes militaires de sécurité dans les différentes zones jugées stratégiques par le ministère de la Défense. Car, soutient-il, la densité de postes de sécurité au nord est insuffisante par rapport à l’étendue du territoire. Or, aux dires d’Ag Erlaf, ni le Pacte national ni l’Accord d’Alger ne prévoient une démilitarisation de la région du nord. "Même les anciens rebelles devenus maires ou conseillers ont du mal à exercer tranquillement aujourd’hui leur mission " a-t-il déclaré.
Outre ces postes militaires, il sera procédé à la réalisation des locaux pour les administrations locales que de nombreux responsables ont abandonnés les postes pour des raisons de sécurité. Aussi, des infrastructures sociales de base seront construites et mises à la disposition des départements concernés.
Mohamed Ag Erlaf est conscient que les deux ans du programme sont insuffisants pour résoudre tous les problèmes du nord du Mali, mais il s’agit de gérer les problèmes courants d’ici au retour définitif de la paix. Même si tous les 32 milliards prévus ne sont pas disponibles, il est convaincu qu’il ne doit pas y avoir de problème dans la mobilisation. Ce qui fait que Mohamed Ag Erlaf est très optimiste quant à l’atteinte des objectifs du programme : "Tout est mis en place, il n’y a pas de raison qu’on échoue ".
Youssouf CAMARA