Le Collectif des Ressortissants du Nord (Coren) a organisé, le samedi 02 février 2013, au Haut Conseil des Collectivités une rencontre avec les populations, cadres et élus du Nord pour recueillir les points de vue des uns et des autres afin d’élaborer un document consensuel des cadres des ressortissants du Nord déjà en gestation. C’était en présence du Président d’honneur du Coren, l’ancien Premier ministre, Ousmane Issoufi Maiga, son président actif, Malick Alhousseini Maïga entouré des membres de son bureau. La rencontre a aussi enregistré la présence de deux membres du gouvernement, des parlementaires, ainsi que plusieurs ressortissants des régions du nord.
Avant de passer la parole à l’assistance, le Coren, par l’intermédiaire de Seydou Traoré dans un bref exposé, a tenu à rappeler les causes qui ont conduit le pays dans ce chaos. Selon Traoré, les causes principales sont entre autres, le mode de gouvernance, la volonté d’affranchissement des infractions inféodées, le déséquilibre de développement entre le Nord et le Sud du pays et aussi des raisons liées à des données géostratégiques.
Au cours des échanges les principaux intervenants ont touché la totalité des problématiques citées plus haut. L’un des points débattus est celui du vivre ensemble, car sait-on, depuis un certain temps, des voix s’élèvent pour évoquer cette question en parlant notamment d’amalgame. Du point de vue général des participants, cette problématique mérite aussi une attention particulière des autorités malienne. Car faut il le rappeler, les évènements qui se sont déroulé au Nord du pays les mois précédents ont fait beaucoup de victimes. Pour ce faire, l’assistance tout comme le collectif, pense que les auteurs des actes ignobles doivent être jugés et punis par la loi de leurs fautes commises et que tous les dommages soient réparés. Aucune impunité ne doit être accordée à ceux qui se sont attaqué à l’intégrité du territoire et au caractère laïc de la République. ‘’L’amalgame dont il est question aujourd’hui est une insulte à la mémoire collective des populations maliennes, puisque ce genre d’agissements est contraire à l’éducation du citoyen malien’’. Souligne un intervenant avant d’ajouter que ‘’chaque citoyen malien a des amis, des frères ou encore des parents touaregs, donc il est quasiment impossible que de tels actes se produisent au Mali, par contre il ne faut pas confondre les règlements de compte et l’amalgame’’,a-t-il précisé.
S’agissant des futures négociations que Bamako envisage d’entreprendre avec le mouvement indépendantiste du Mnla, l’avis des uns et des autres divergent. Si pour certains il est impossible d’étaler une natte pour des négociations avec le mouvement qui est à la base de tout le malheur que le pays a subi, d’autres pensent que le Mali ne doit pas avoir peur de négocier. Selon ce second groupe d’intervenants, on peut entreprendre des négociations avec le groupe armé mais en évitant de conclure avec des signatures d’accords qui visent à affaiblir l’Etat. Les précédents accords, du pacte national à celui d’Alger en 2006, doivent servir le Mali de leçons. Mais selon un autre ‘’il faut éviter des négociations qui n’ont ni base ni interlocuteurs’’. Pour mener à bien ces négociations, il a été proposé à l’organisation faitière des ressortissants des régions du Nord d’intégrer les légitimités traditionnelles, et surtout d’éviter des pourparlers où toutes les ethnies du Nord ne sont représentées que par l’Etat.
La question de l’humanitaire, qui est sans doute l’une des plus importantes, a particulièrement attiré l’attention du public. De l’avis général, cette question doit être traitée d’une extrême vigilance et de considérations quant on sait que le Mali compte des milliers de réfugiés dans les pays voisins dont il faudrait préparer et assister le retour au bercail. Tous étaient unanimes que la gestion de l’humanitaire n’est pas simple et qu’il faudrait revoir son mode de gestion afin qu’il soit profitable à tous. L’un des participants a notamment attiré l’attention du public sur un évènement qu’a lieu à Tombouctou il y a quelques années, où des sacs de nourritures contenaient des armes.
Quand au retour des administrations, les intervenants ont proposé au collectif d’observer une concentration particulière à ce qu’on envoie dans ces régions des dirigeants responsables. ‘’Il ne faut plus envoyer les mêmes généraux qui ont fui et abandonné les populations, les mêmes gendarmes qui rackettaient les populations locales’’, a lancé un intarvenant. Des responsables capables d’assister les investissements qui se font dans cette partie du Mali quant on sait que l’une des raisons de la rébellion a, jusqu’ici, été le fort déséquilibre de développement qui existe entre le Nord et le Sud du pays.
Une commission a également été mise en place pour travailler davantage sur ces questions.
Rappelons que cette rencontre survint quelques jours après que le Coren ait été reçu par le secrétaire général de la Présidence à Koulouba pour évoquer justement les futures négociations avec le groupe indépendantiste du Mnla.
Aboubacar Dicko
Vous savez Maix, on dit qu’il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir, surtout quand celui qui doit voir est payé pour ne pas voir. Le COREN a mené bien de missions de communication en Occident. Mais je suis d’avis avec vous qu’il doit poursuivre et varier ses actions de communication à l’intérieur et à l’extérieur du Mali.
Enfin des gens sensés dans ce brouhaha !!!
Dommage que le COREN ait moins de savoir-faire médiatique que le MNLA.
Il vous faut absolument trouver le moyen de faire relayer vos messages par les médias internationaux comme ont su le faire les dirigeants nigériens qui ont eu le mérite de mettre les choses en perspective…
Car hors du Mali, on finit par avoir l’impression que le nord du Mali est majoritairement occupé par les Touregs, que tous les Touaregs sont séparatistes, et que le MNLA est le seul représentant des populations du nord du Mali….
@ Maix qui écrit: “…Enfin des gens sensés dans ce brouhaha…”
Voilà une opinion posée et réfléchie dans la cacophonie actuelle du chaos dans lequel se trouve le pays (je n’ose plus dire “l’Etat” malien).
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