Le COREN l’a décidé le week-end dernier : Harceler le gouvernement jusqu’à ce qu’il décide de libérer le nord

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Les militants du Collectif des ressortissants du nord du Mali ont répondu nombreux à un grand meeting d’information sur les dispositions visant à contraindre le gouvernement afin qu’il décide de libérer le nord du pays des mains de hors- la- loi. C’était le week-end dernier au Palais de la culture Hampaté Ba.

«Plusieurs efforts et actions ont été entrepris : des discours, des propositions de sortie de crise, des marches, des sit-in, des fora,… malgré tout, la situation perdure et continue de s’aggraver au nord. Nous devons organiser des actions pour forcer le gouvernement à agir. Les jeunes à Gao et Kidal ont donné le ton et cela nous interpelle tous ».

C’est par ce cri de cœur que le président d’honneur du COREN, l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga a introduit cette assemblée générale d’information. Des propos qui traduisent le ras-le-bol des ressortissants du nord du pays face à l’inertie et à la réticence du gouvernement Cheick Modibo Diarra à prendre ses responsabilités vis-à-vis des forces d’occupation des trois régions du nord du Mali.

« L’heure est grave, notre territoire est entre des mains étrangères dans une complexité indescriptible. Notre pays est dans un désordre inqualifiable, suite à la rébellion armée et au coup d’Etat. Nos populations subissent impuissantes chaque jour l’oppression et l’humiliation des occupants dans un système colonial contre leur volonté. L’heure est grave parce que dans la pratique, nous ne sentons pas les décideurs, aucun signe visible d’action allant dans le sens de libérer cette région n’a été engagé, pas un litre de gasoil n’a été envoyé au nord au nom de l’Etat malien.

La responsabilité du gouvernement de la République du Mali est pleine et entière, elle hésite encore à prendre la seule décision qui vaille, c’est-à-dire inviter la communauté internationale à venir à notre secours » a dénoncé El Hadji Baba Haïdara, président des élus du nord.

 Un risque de guerre civile au nord !

Poursuivant son allocution, El Hadji Baba Haïdara a attiré l’attention sur le risque d’une guerre civile entre les noirs et les blancs dans cette partie du Mali. « Nous avons averti que le pourrissement de la situation peut entraîner une guerre civile et nous ne sommes pas écoutés. Or, aujourd’hui tous les signes le prouvent et il faut le craindre avec ce qui se passe à Gao. Nous avons dit aux membres du gouvernement, à l’Assemblée Nationale que leur responsabilité sera pleine et entière si l’hésitation dans la décision d’intervenir au nord amène un jour une population noire majoritaire excédée à se révolter, car ce serait une affaire de noirs et de blancs et on ne le leur pardonnera pas. »

Occuper l’espace public à l’Egyptienne (place Tarir)

Accusant le gouvernement CMD de complicité passive de la souffrance des populations du nord, le Collectif des ressortissants du nord promet d’occuper l’espace public à l’instar des Egyptiens jusqu’à la mobilisation des troupes pour aller libérer le nord. « Nous avons fait des assemblées générales, des meeting, des marches, nous sommes restés disciplinés et respectueux des règles de l’Etat, mais nous n’avons pas été entendus. Nous avons été ignorés tandis que nos populations et nos parents continuent de souffrir et d’être humiliés. Personne ne vient à leur secours. Agissons, notre Etat nous a oubliés comme le font les jeunes de Gao et Kidal sans kalachnikovs ni chars ni obus face aux bandits. Cette résistance ne s’arrêtera plus jamais. Nous allons harceler le gouvernement CMD jusqu’à ce qu’il décide d’aller libérer le nord » a déclaré Harboncana Boubèye Maïga, vice président duCOREN.

Ainsi, un grand sit-in est prévu le mercredi 6 juillet au Monument de l’indépendance, de 6 heures du matin jusqu’à midi. La jeunesse, qui a déjà donné le ton depuis le mercredi dernier en organisant un sit-in au Monument de la Colombe, promet de poursuivre ses manifestations jusqu’à ce que l’Etat malien prenne ses responsabilités.

A cette assemblée générale, on a enregistré l’intervention de représentants du COREN des régions de Kayes, Ségou, Sikasso. Celui venu au nom de la ville de Kita a offert 200 000 FCFA  au COREN en guise de solidarité.

Le parlement panafricain au meeting du COREN

« Nous sommes venus vous transmettre la solidarité de tous les Africains. La situation actuelle que traverse le Mali dépasse le Mali, elle est mondiale. L’Afrique souffre avec les populations du Mali. Le peuple africain n’a plus besoin de vivre des atrocités telles que nous les vivons au nord. La solution à ce problème sera nationale et internationale » a indiqué Roger Nkodo Dang, 1er vice-président du parlement africain.

Par Daouda T. Konaté

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