Mis en place après la signature des accords de paix des 15 mai et 20 juin derniers, le comité de suivi pour la mise en œuvre des accords de paix vient de connaître un coup de massue. A l’origine : le retrait aux réunions du comité par la CMA. Une décision qui fait suite à la défaite subie Anéfis par ces rebelles de Kidal lors des combats acharnés qu’ils ont menés contre les éléments de la plateforme le samedi15 Août dernier.
Va-t-on à la case de départ dans la résolution de la crise du Nord ? Il est trop tôt de répondre par l’affirmative. En tout cas, les choses ne semblent pas évoluer à hauteur de souhait au sein du comité de suivi mis en place après la signature des accords de paix des 15 mai et 20 juin derniers à Bamako. Malgré les petits couacs qui existaient au départ, les gens étaient déterminés à faire aboutir le processus avec la participation des tous les protagonistes que sont le gouvernement malien la plateforme et la CMA. Si du côté des rebelles, on a remarqué une volonté délibérée de retarder le processus de rétablissement de la paix, par contre du coté du gouvernement malien et de la plateforme, il y’avait une forte détermination à gagner le pari en vue d’écourter la souffrance du peuple malien meurtri par cette longue crise. Aujourd’hui, cette dernière option semble s’éloigner de nous par le retrait de la CMA qui veut protester contre l’occupation d’Anéfis par la plateforme des mouvements d’autodéfense. Cette demande n’a pas eu d’écho favorable à l’endroit de la plateforme qui conditionne son retrait au redéploiement de l’armée malienne sur toute l’étendue du territoire national. Chose qui n’est pas du goût de la CMA et de la Minusma , son allié naturel qui affiche une attitude que le peuple malien juge partisane dans son intervention au Nord Mali avec la création d’une zone tampon à 20 Km de Kidal. Et cela pour empêcher l’armée malienne d’entrer dans cette ville qui reste jusque là dans la main des séparatistes.
La création de cette zone tampon a crée l’ire du gouvernement malien qui a appelé à sa levée immédiate et au traitement équitable par la force onusienne des populations vivant. Une façon de désavouer les actions de celle-ci. On assiste en ces moments au dialogue de sourd dans la gestion de ce conflit par les différentes parties. La victime collatérale de cette situation est la population malienne qui se voit sa souffrance perdurer. Le bout du tunnel tant rêvé semble s’éloigner de jour en jour à cause de l’attitude belligérante des séparatistes.
Par Hassane Kanambaye