Depuis un certain temps, des rumeurs circulent par rapport à la désertion de quatre officiers chamanamas. Pour mieux nous édifier sur le sujet, nous avons rencontre le Colonel Hassan Ag Mehdi, Haut fonctionnaire de défense au ministère délégué auprès du Premier ministre, chargé du Développement Intégré de l’Office du Niger (MDDIZON).
Il n’est pas passé par quatre chemins pour réfuter ces accusations. «Nous voulons tout d’abord faire savoir aux gens que nous, officiers chamanamas, appartenons à l’armée régulière malienne. On doit tout d’abord cesser de tribaliser les choses. Ensuite, quand on dit qu’un officier a déserté, dans la rue, ce n’est pas vrai. Chaque militaire appartient à une hiérarchie militaire. Si vous vous en referez, vous vous rendrez compte que c’est faux. Je sais que c’est un montage qui tend à décrédibiliser une ethnie. Mais nous n’entrons pas dans ce jeu. Personne ne va nous obliger à déserter l’armée malienne. Celui qui quitte les rangs pour semer le trouble, même s’il faut l’écraser, nous le ferons».
Le Colonel d’ajouter que «depuis l’intégration jusqu’à nos jours, aucun élément n’a déserté. Nous avons eu beaucoup de problèmes. Plusieurs sont partis pour ensuite revenir. Pour quelle raison nous partirons aujourd’hui ? Nous n’avons aucun autre pays, aucune autre terre. Nous sommes des Maliens et nous le resterons. Nous défendrons ce pays jusqu’à la dernière goutte de notre sang».
Par rapport au retour de plusieurs maliens de Libye, le Colonel Ag Mehdi souligne que le travail de terrain a été fait et les informations ont été acheminées à qui de droit». En commun accord avec les autorités, «les cadres de la communauté sont en plein travail pour accueillir et réinsérer les ressortissants maliens venus de Libye».
Rappelons que les 11 et 12 septembre dernier, à Gao, une importante réunion s’est tenue sous la présidence du même Colonel Hassan Ag Mehdi. Elle avait pour ordre du jour l’analyse de la situation sécuritaire au Nord du Mali, la sensibilisation et l’implication des communautés à travers leurs leaders pour l’avènement d’une véritable culture de la paix dans le nord afin de juguler les diverses formes d’insécurités résiduelles déjà existantes.
Dans cette perspective, la réflexion et les discussions ont porté sur, entre autres, la menace que constitue le retour massif de la Libye des combattants armés susceptibles d’être récupéré par AQMI ou d’autres groupes armés. Justement, sur ce point précis, les participants ont jugé nécessaire de prendre des mesures pour sécuriser ces combattants. De plus, il a été recommandé la sensibilisation et l’implication des communautés, à travers leurs leaders, pour l’avènement d’une véritable culture de la paix dans le nord afin de juguler les diverses formes d’insécurités résiduelles déjà existantes. Les officiers ont, en outre, demandé aux uns et autres de rester fidèles aux principes républicains dans une armée juste et loyale ; d’éduquer et sensibiliser les hommes en uniforme, où qu’ils se trouvent, pour renforcer la culture de la paix dans un Mali fort et uni. Des mesures comme le cantonnement des ex-combattants ont été envisagés. Lors de l’entretien que nous avons eu avec le Colonel Ag Mehdi, (voir le 22 Septembre du 26 septembre 2011) il nous est revenu que certains officiers ayant pris part à cette réunion ont été mandatés pour faire parvenir le message aux plus hautes autorités. Il s’agit outre dudit Colonel, le Colonel Intala Ag Assayid, des Lieutenants Colonels Mbareck Ag Akli et Adgaymar Ag Alhousseini et de l’Inspecteur des Douanes, Ilad Ag Mohamed.
Paul Mben