Le Blaiso et barbus : Entre laafi bala et Mali là-bas

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Jamais un Chef d’Etat sahélien n’a été aussi copain avec des islamistes. Et pourtant, rien ne prédisposait notre Blaiso national -officiellement catho- à une telle proximité qui lui a valu d’être négociateur de libérations d’otages occidentaux, médiateur de la Cedeao et maintenant pacificateur du septentrion malien. En tout cas, avec « les barbus », le courant semble bien passer. Du moins, ils viennent, dînent et dorment à Ouaga 2000. De quoi conforter le Blaiso dans l’idée que le Mali peut retrouver son unité territoriale non par la guerre mais par la négociation. Mais que cache ce « laafi bala » -la paix, rien que la paix, en langue nationale mooré- auquel croit le capitaine à la retraite envers et contre (presque) tous ?

Il y a seulement quelques jours, on pouvait penser que l’enfant terrible de Ziniaré ramait à contre-courant en tenant à son histoire de négociation avec les groupes islamistes armés qui contrôlent le Nord-Mali. Mais le sommet extraordinaire de la Cedeao, tenu dimanche dernier à Abuja, a fini par lui donner raison. Enfin, ses pairs se sont officiellement ralliés à cette cause puisque recommandation a été faite à Bamako de poursuivre les négociations avec les « barbus » en vue d’une solution pacifique de la crise. Même si l’option de la guerre est maintenue, elle ne se fera qu’en dernier ressort, lorsque tous les fils du dialogue seront rompus.

L’adoption de cette position par la Cedeao est incontestablement une victoire pour le Blaiso national qui paraissait une fois encore engagé dans une voie sans issue. Surtout que sa méthode de médiation n’est pas toujours partagée sur les bords du Djoliba où l’Armée de Bamako n’a pas non plus le cœur à la guerre. Le paradoxe de cette crise malienne, c’est qu’en même temps que les autorités maliennes se hâtent lentement pour négocier avec les djihadistes, elles sont conscientes que si guerre il y aura, elles ne pourront pas la faire, encore moins la gagner.

Maintenant que tout semble s’arranger pour leur permettre de sauver l’honneur, vont-elles enfin reconnaître le mérite du médiateur ? Difficile de répondre par l’affirmative. Dans sa gestion de la crise malienne, le Blaiso se retrouve pratiquement comme dans le schéma ivoirien. Il a des rapports beaucoup plus fluides et plus faciles avec la rébellion représentée par le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) ainsi qu’avec les groupes islamistes armés (Ansar Dine, Mujao). Cette facilité fait logiquement peser sur lui des soupçons de proximité également avec la nébuleuse Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Logique mathématique : l’ami de mon ami est mon ami. La méthode de médiation de Compaoré peut ainsi se comprendre comme une démarche qui privilégie le rapprochement avec les rebelles. On l’a d’ailleurs vu dans la crise ivoirienne où Guillaume Soro était considéré comme « le bon petit » du Blaiso jusqu’à ce qu’il devienne « le meilleur Premier ministre » de Gbagbo. Mais la Côte d’Ivoire n’est pas le Mali. En tout cas, le pari ne semble pas être le même.

Mais globalement, il tient à son schéma. En réussissant à convaincre les leaders des principaux groupes islamistes de s’engager sur le chemin de la négociation, il est en passe de réussir son coup. Mieux, il s’est fait rejoindre dans cette option par plusieurs de ses pairs et également par une partie non négligeable des clans qui gouvernent à Bamako. Ce n’est pas rien pour une médiation que l’on disait mal partie. Et aussi pour un médiateur qu’on voulait présenter comme controversé par une partie de l’opinion malienne et internationale. La question qui reste posée est celle de savoir que va faire le Blaiso d’Aqmi ou avec Aqmi (c’est selon).

Au-delà des accords et désaccords à Bamako et au sein de la Cedeao, l’inconnue de la sortie de crise au Mali reste et demeure la position d’Aqmi. Jusque-là, tout le monde se complait en conjectures et plans de guerre. Mais personne n’est en mesure de dire clairement ce qu’on fait ou ne fait pas avec cette organisation. Et cela risque d’être un piège qui guette le Blaiso. A moins qu’il ne soit dans un deal secret avec Aqmi par puissance étrangère interposée.

Si jamais les négociations échouent et que la guerre devient inévitable, le Burkina devrait aussi redouter non seulement les effets collatéraux, mais aussi les représailles d’Aqmi. Certes, les troupes que le Faso s’apprête à envoyer ne seront pas en premières lignes sur le front, mais la responsabilité de l’Armée burkinabè ne sera pas moins engagée dans ce qui adviendrait après. Ceci expliquerait ce qui apparaît comme l’obsession de Compaoré pour une sortie négociée. La paix qu’il veut à tout prix pour le Mali ne serait, en fait, que pour le Burkina d’abord.

Dans cette logique, on comprend toute la sollicitude dont il entoure les « barbus » qui vont et viennent à Simonville comme ils veulent. Normal aussi que cela ne plaise pas vraiment à Bamako qui s’insurge légitimement contre le fait que le voisin Burkinabè offre le gîte et le couvert à ceux qui sont la source de ses problèmes. Mais ainsi vont les relations entre les Etats. Comme le Général de Gaulle, le Blaiso a bien compris que les Etats n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts. Espérons seulement que ces intérêts sont bien compris et profiteront à tous les Burkinabè. Et surtout que le Mali retrouve la paix (laafi), rien que la paix (laafi bala).

F. Quophy

Faso Net

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13 COMMENTAIRES

  1. dant une guerre personne ne gagne. cher frere ne voie vous pas que les politicien nous utilise,qui de la population que ce soit du mali ou du burkina,vie bien?les dirigent des deux pays sont les meme, pardonne pas de querelle entre nous. on nous manupul.vive le mali et le burkina. je suis malien

  2. Néanmoins, ce serait une erreur monumentale qui sera fatale au Mali que d’accepter quelle que négociation que ce soit. Ca sent la ruse de la part des néandertals pour avoir des renforts, mieux peaufiner leur stratégie de combat et davantage s’équiper. Un nouveau processus de mise en place d’une soit-disante intervention après une démobilisation de la communauté internationale sera alors plus complexe. Il est bon que le Mali, prenne les dispositions dignes d’une armée nationale et reconquiert tout son territoire (sans la petite partie qu’est le Burkina, blaguons un peu quand même)sans tenir compte des avis de négociation. La communauté internationale se campe sur des choses standardisées du politiquement correct. Ça fait beau et ça fait sage, mais en privé, je doute que ses responsables tiennent le même langage. Les maliens sont seuls maitres de l’issue de cette “sale histoire” qui n’a que trop durée.

  3. C’est vrai, le Burkina est une petite partie du Mali. Et l’autre grande partie est l’AZAWAD. Ça, je confirme!

  4. Je remercie le president du Niger pour les demarches et sa position en ce qui est de l’intervention militaire. Le peuple malien a une fois de plus l’opportunité de demontrer sa fierté de par ces forces armées. Nous comptons, n plus sur le panafricanisme, l’esprit de liberation et d’integration que nous avons herité de Toma Sankaras, Kuame Nkurumah, Modibo Keita, Sekou Touré. Il faut deloger ces terroristes, et la leçon restera a jamais qu’on ne pourra jamais plus jamais permettre que des troupes penettre dans notre pays sans premierement les dearmées. L’importance de securiser les frontières reste ouvertement evident et plus que primordiale.

  5. Cette negociation entre Blaise Compaore, le MNLA et Ancardine, n’est qu’un dialogue de sourds.
    Les islamistes de Ancardine ont ete bien clairs quand ils etaient a Alger apres avoir quitte Ouaga. Ils ont declare que les membres des autres mouvements islamistes telque AQMI et MUJAO sont leurs freres musulmans. Alors l’ethique de leur organisation Ancardine ne leurs permet pas de combattre leurs freres,et ils ne sauront nullement soutenir un combat contre eux. Ce qui veut dire qu’ils sont toujours allies a ces autres de l’AQMI ET MUJAO. Comme nous savons tous ces deux organisations n’ont point change leur position sur l’occupation des regions et l’application de la charia.
    Il reste donc clair a toute personne intelligente que Ancardine supporte l’application de la charia.Ils ont seulement adopte une strategie pour dejouer l’alliance africaine contre eux.
    Donc que le gouvernement malien comprenne que toute negociation avec ces criminels doit commencer apres la liberation de notre territoire a 100%, et le retour a l’ordre constitutionnel.
    Il ne faudra pas se leurer, ces gares du MNLA, Ancardine, AQMI ET MUJAO sont tous les memes. L’idee primordiale de leur mouvement est basee sur leur esprit esclavagiste. Ils n’ont pas du tout de respect pour la race noire et leur perception des noirs ne changera point.
    Dans quel pays au monde 3.5% de la population a le droit d’occuper 2/3 du territoire. Qui d’autres au monde peut oser coloniser autruits dans ce 21eme siecle si ce ne sont pas ces idiots. Ils ne comprennent meme pas que le monde a depasse ce stade.
    Tout homme noir, digne de ce nom ne saura jamais negocier avec ces criminels. Je comprend que Blaise veut seulement creer un rapprochement entre MNLA et Ancardine pour qu’ils fassent un front commun contre le Mali, sans quoi ces criminels des MNLA ont tue des milliers de Libiens pour enfin venir egorger plus de 160 soldats maliens a Ag hellog. Les Ancardine ont fait leur sabotages aussi. Alors quel homme digne pourra s’asseoire a une table de negociation avec des criminels pareils.

  6. Mr F. Quophy, tu n’as rien compris. Ton Blaso s’est pris au jeu du negociateur jusqu’a ce que les occidentaux sous la pression de l’Algerie le poussent dans cette direction.
    LA QUESTION MAINTENANT EST CELLE-CI: Qu’est ce qu’on va negocier avec le MNLA ou Ansard Dine? Qu’est ce qu’on va donner a ces rebelles qu’ils n’ont pas obtenu depuis les autre negociations?
    QUE VA-TON LEUR OFFRIR? QUOI? ET POURQUOI?
    Autres questions: UN TERRORISTE MALIEN VAUT-IL MIEUX QU’UN AUTRE? POURQUOI DEVONS-NOUS NOUS ACCOMODER AVEC? L’algerie par exemple accepterait-elle de parler de federation avec la Kabylie? Et la France avec les Corses?
    De grace donc Mr Quophy, nous avons beacoup de respect pour le peuple Burkinabe avec qui nous nous sentons d’aileurs freres. C’est pourquoi nous avons des problemes avec ceux qui ont tue notre frere Sankara.

  7. je sais pas mais je pense pas que les maliens ont gagné la guerre; renseignez vous bien monsieur

    • le burkina est une petite partie du Mali. SVP, arretez de croire au père noel. vous êtes trop petits devant le Maliba. Tu ne connais rien de cette guerre, va demander a blaise l’assassin du siècle. son tour est arrivé et il va bientot mourir par les armes

      • La grandeur d’un pays se mesure a la valeur de ses hommes et non par rapport a l’étendu de son territoire. La preuve. le Mali ne représente plus qu’1/3 de son territoire. Maintenant ce n’est plus le Grand Mali, mais le grand AZAWAD! Et puis , c’est la France qui a arme le Mali pour attaque Thomas Sankara dont elle avait peur. Les burkinabé sont des grand hommes paisibles qui n’ont pour ennemi que l’adversité naturelle qu’elle combat tous les jours pour assurer son développement . Comme l’a si bien dit l’autre personne ne gagne une guerre. Seuls les idiots pensent qu’il y’a un vainqueur a une guerre.

  8. Pauvre Fladen. Qu’est ce qui fait aux maliens qu’ils ont gagne la guerre de noel contre le burkina? Seuls les maliens pensent qu’ils ont gagne cette guerre. Et permettez a tout le monde de douter de cette fausse victoire dont ils se prevalent apres la debandade historique de la meme armee malienne face a un groupuscule de rebelles. Quelle grande gueule ces maliens.

  9. ce Mr. ne veut que se vanger de Mali pour l’imuliation qu’ont lui a fait soubir pandant la guerre entre Mali et Bourkina, tu n’auras pas l’occasion mon cher,de grace le gouvernement Malien doit comprendre que avec ce Mr il n’aura pas de solition, tout simplement par ceque il es complice, on allez pas etre surpris quant la guerre va commencé de voir les soldant Bourkinabè(pour ne pas dire mersenaires) entraine de batre a coté de ANSARDINE et MUJAO.

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