L’Assemblée nationale au chevet de l’insécurité au Nord-Mali : Les députés réfutent toute légitimité aux prétendus responsables du MNLA

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La forte délégation de parlementaires (membres de la cellule de crise mise en place suite au retour au pays de plusieurs Maliens de Libye avec armes et bagages) vient de faire du bon travail sur le terrain dans les contrées de la région de Kidal. Conduite par l’honorable 5ème vice-président de l’Assemblée nationale, El Hadj Baba Haïdara dit Sandy, cette mission des représentants du peuple a bravé bien d’intempéries pour créer un cadre de dialogue surtout à Zakkak avec les éléments les plus récalcitrants du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Ils auraient été invités à faire la preuve de la légitimité dont ils se prévalent pour émettre des revendications sécessionnistes.

La mission partie de Bamako le lendemain de la fête de la Tabaski, le lundi 7 novembre, dirigée par le 5 ème vice-président de l’assemblée et député élu à Tombouctou, El Hadj Baba Haïdara, était composée des députés de la Commission défense , Bouréima Dicko et Moriba Kéita, du député Siraba Diarra de la Commission des Affaires étrangères et des députés de la zone dont Nock Ag Attia de Diré, Bajan Ag Hamatou de Menaka, Alassane Abba de Goundam, Abdou Sidibé de Gao, Boureima Issa Tolo de Koro, Alghabass  Ag Intalla de Kidal, Mohamed Ag Intalla de Tin-Essako. A ceux-ci s’ajoutent un assistant parlementaire et un représentant du Haut Conseil des collectivités, Azaz Ag Lou Dagdag, qui a rejoint le groupe à partir de Gao.

Les objectifs essentiels de cette mission étaient de visiter les sites de cantonnement de ces réfugiés qui semblent constituer, avec les armes dont ils sont détenteurs, une menace pour la paix et la tranquillité des régions nord. Il s’agissait également de prendre contact avec ces Maliens revenus au pays dans des conditions de grande précarité pour avoir la bonne information sur leurs intentions et aussi créer un cadre de dialogue avec notamment les plus radicaux d’entre eux.

Selon les explications de l’honorable El Hadj Baba Haïdara, le 5ème vice-président de l’Assemblée nationale qui dirigeait la mission, l’équipe a eu plusieurs rencontres avec ces Maliens   à propos desquels les rumeurs les plus alarmistes ont couru. Après des échanges avec quelques notabilités locales bien imprégnées du dossier à Gao, les parlementaires ont mis le cap sur la région de Kidal où trois sites de cantonnement ont été visités avec des discussions qualifiées de " sincères, franches et détendues ". Il s’agit de Takalot, Abéibara et Zakkak.

Dans la première localité, a expliqué le chef de la mission, les élus de la nation ont rencontré des groupes armés revenus de la Libye, qui  affirment qu’ils sont à la disposition du pays. Ce sont des officiers, sous-officiers et hommes de troupes qui sont plus détendus et attendent que l’Etat malien travaille à leur insertion sociale.

Les discussions ont été, estime l’honorable député élu à Tombouctou, «franches et ont permis aux uns et aux autres de comprendre que les rumeurs colportées çà et là sont simplement trop alarmistes par rapport à la réalité». «Ce sont des frères maliens avec lesquels nous avons dormi à la belle étoile; avec lesquels nous avons beaucoup échangé sur l’état de la nation et qui aiment la paix et sont prêts à vivre tranquillement dans leur pays», a-t-il déclaré.

 A  Abeibara, les parlementaires ont rencontré un deuxième groupe également «disposé à tout donner au Mali. Ils attendent que l’Etat malien agissent dans le meilleur des sens pour leur réintégration dans le circuit de développement des régions Nord. Ils souhaitent que l’Etat agisse vite pour leur témoigner sa compassion».

Enfin, le point qui semblait «chaud» serait la zone de Zakkak où, devant des responsables encerclés par des éléments armés jusqu’aux dents, les députés ont été reçus et ont eu deux séries d’entretien avec leurs interlocuteurs composés de quatre groupes dits menaçants. Il s’agit des éléments du Mouvement national de l’Azawad (MNA, qui avait fait récemment une manifestation à Tombouctou), un groupe d’éléments armés venus de Libye, un groupe d’éléments mécontents issus des  rangs d’Ibrahim Ag Bahanga et un contingent d’élements du Colonel déserteur de l’armée, Assalat. Ces quatre groupes ont fusionné pour créer le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Ces éléments, eux, ne passent pas par quatre chemins pour exprimer leurs exigences: la libération de l’Azawad (les régions du Nord-Mali) colonisé selon eux; recouvrer les droits nationaux du peuple de l’Azawad, l’autodétermination de ce peuple. Ils dénoncent les politiques des gouvernements successifs du Mali dans l’application du principe de l’assimilation forcée de leurs peuples.

 Après 48 heures de discussions avec eux, les députés ont prêché le langage de la vérité. «En tant qu’élus de la nation, nous leur avons posé la question de savoir qui leur a donné la légitimité de représenter le peuple de l’Azawad. Nous avons réussi à leur faire comprendre que toute révendication doit se faire à travers le dialogue. Et nous avons pu obtenir d’eux qu’ils aillent consulter les populations afin de vérifier si celles-ci sont solidaires  avec eux dans ces révendications sécessionnistes», a expliqué El Hadj Baba Haïdara.

Il faut signaler, a-t-il ajouté, que «c’est à Zakkak que se trouvent les groupes les plus récalcitrants qui crient leur ras-le-bol par rapport à l’insécurité, leur ras-le-bol par rapport à la mauvaise gouvernance, l’injustice, l’impunité et surtout la démission et l’absence de l’Etat sous toutes ces formes dans ces zones».

Par ailleurs, rapporte l’honorables Haïdara, des salafistes et des éléments d’AQMI circulent dans ces zones de Kidal et menacent comme ils le veulent au su et au vu de tous. Ils ont fait sauter récemment le camp des gardes d’Abéibara. Ils sont également rentrés dans une école pour exiger, sans succès, des enseignants qu’ils séparent les garçons des filles.

Il faut signaler qu’une précédente mission gouvernementale s’était rendue dans la zone de Kidal pour  rencontrer ces rapatriés armés. Elle était conduite par le ministre Kafougouna Koné; mais elle n’a pas pu s’entretenir avec les éléments les plus menaçants, ceux de Zakkak.

Bruno D SEGBEDJI

 

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