Dans la mesure où ils ont été défaits, les ex-combattants de Kadhafi viennent se mettre à l’abri des représailles des vainqueurs au Mali. Qu’ils soient maliens ou pas, leur venue au Mali n’est nullement volontaire, mais imposée par la force des choses. Donc, c’est des réfugiers et le Haut Commissariat pour les Réfugiers (HCR) des Nations Unies doit les accueillir, les héberger avant de réfléchir à leur réinsertion.
C’est désormais officiel, des militaires de l’ex armée libyenne arrivent au Mali. L’information a été confirmée par des sources sécuritaires maliennes. Mais contrairement à ce qui est véhiculé dans les médias, surtout internationaux, tous ces ex soldats de Kadhafi qui arrivent au Mali ne seraient pas tous d’origine malienne. Parmi eux, des libyens et même des tchadiens, selon nos sources. Le Mali a été privilégiée comme destination par beaucoup de combattants de Kadhafi pour la simple raison qu’au Mali, ils peuvent vivre en paix contrairement à d’autres pays. Par exemple, les tchadiens qui étaient partis monnayés leurs arts de guerre chez Kadhafi ont été fait prisonniers dès leur retour dans leur pays d’origine (le Tchad d’Idriss Deby Itno). Cette attitude des autorités tchadiennes aurait orienté beaucoup de ces combattants de Kadhafi vers le pays de la « diatiguiya » (l’hospitalité) qu’est le Mali d’ATT.
C’est pourquoi ces ex soldats de Kadhafi qui sont arrivés au Mali et qui vont d’ailleurs continuer à arriver ne doivent pas être laissés à eux-mêmes. Car non seulement parmi eux il y a certains qui ne sont pas maliens, donc qui n’ont aucune connaissance au Mali, mais aussi même ceux qui sont maliens ne peuvent plus s’habituer au train de vie d’un malien ordinaire. N’oublions pas qu’ils faisaient partie de l’armée régulière libyenne au temps de Kadhafi qui les arrosaient par des pétro dollars. Ils étaient payés et même très bien payés. Parmi eux des colonels et des commandants de l’armée de Kadhafi qui nageaient certainement dans le lux.
Quitter brutalement ce « paradis libyen » et se retrouver dans le désert malien sans salaire, sans aucun autre moyen de subsistance sera difficile à supporter pour ces hommes tombés en disgrâce dans leurs pays d’adoption. Même s’ils ne sont pas venus pour faire la guerre contre le Mali ou contre qui que ce soit, s’ils ne sont pas pris en charge à temps, ils peuvent chercher à gagner leurs vies autrement (en braquant par exemple), surtout qu’ils détiennent des armes. D’où la nécessité pour le HCR de s’occuper urgemment de ces hommes qui arrivent non seulement au Mali, mais aussi au Niger et en Mauritanie. Trois pays qui n’ont pas les moyens de gérer à eux seuls ce problème qui les dépasse.
Baba OULD