C’est en substance ce qui ressort des derniers développements de la situation au nord du pays et surtout après la signature par les groupes armés à Alger d’une feuille de route avant l’ouverture des négociations avec le gouvernement malien. Au cours de cette rencontre qui s’est tenue au Grand Hôtel de Bamako, le ministre des Affaires étrangères, de la coopération internationale et de l’intégration africaine, Abdoulaye Diop a révélé que c’est sur la demande des autorités maliennes, formulées au cours de la visite que le président IBK a effectuée en Algérie, que ce pays a offert ses bons offices tout en soulignant qu’il n’est pas médiateur de la crise. Par ailleurs, le ministre a évoqué son déplacement à l’ONU, la semaine dernière dans le cadre des discussions sur le renouvellement du mandat de la MINUSMA.
L’occasion était donc propice pour le ministre de revenir sur les nouvelles orientations de la diplomatie malienne en vue de ramener la paix dans le pays. Il a indiqué que celle-ci a été sur tous les fronts pour restaurer le prestige et l’influence de notre pays. Evoquant le processus de négociation avec les groupes armés, il a indiqué qu’au regard des derniers développements, un dialogue direct pourrait avoir lieu dès le mois de juillet prochain entre le gouvernement et les mouvements armés.
Il estime que ce dialogue sera ensuite élargi à toutes les parties afin qu’il soit plus inclusif dans la mesure où les groupes armés ne représentent pas toutes les sensibilités du septentrion malien. Un dialogue qui, selon lui, devrait aboutir à un accord de paix global et définitif qui sera signé au Mali. Il a rappelé que c’est l’Algérie qui devrait jouer le rôle de facilitateur dans ce processus comme elle l’a déjà fait en arrachant la signature d’abord d’un document dit ” Déclaration d’Alger ” avec un premier groupe de mouvements rebelles et un second accord appelé ” plateforme préliminaire ” avec les groupes armés restants. Ainsi, tous reconnaissent l’intégrité territoriale du Mali, sa souveraineté, son unicité et son caractère laïc. Ce qui, à ses yeux, dénote d’une avancée considérable réalisée par l’implication algérienne.
Le chef de la diplomatie malienne a tenu à préciser que le Burkina Faso n’est pas écarté dans la médiation de la crise malienne en ce sens qu’il est partie prenante de toutes les rencontres initiées dans ce sens. Cependant, l’implication de l’Algérie a été souhaitée par les autorités maliennes pour mener des discussions exploratoires ayant pour ordre du jour la relance du dialogue inter-Maliens. Il a précisé que la finalité de ce processus devrait permettre d’isoler les forces hostiles qui ne veulent pas s’engager dans cette dynamique de paix. Le ministre a ensuite fait état de son dernier passage au conseil de sécurité de l’ONU dans le cadre des discussions pour le renouvellement du mandat de la MINUSMA. Il dit avoir souhaité un mandat beaucoup plus robuste pour cette force onusienne sous le chapitre VII de la charte des Nations Unies et avoir plaidé pour que ce mandat soit renforcé avec des objectifs plus spécifiques et quantifiables. Il estime que ce mandat devrait permettre à la force onusienne de se déployer en dehors des grandes agglomérations urbaines et de mener des patrouilles conjointes avec les FAMA. Le ministre a même laissé entendre la possibilité d’une évolution vers le chapitre VIII qui permettrait le déploiement d’autres forces régionales pour appuyer celles des Nations Unies. Il a aussi appelé la MINUSMA à prendre en charge le processus de cantonnement et à délocaliser ses effectifs dans les régions du nord du pays qui sont les plus concernées par la crise sécuritaire.
Massiré Diop