Mohamed Mohamed Ag Hamani vient de dénoncer la naissance de l’avant dernier mouvement armé du nord du Mali appelé «Gatia» (Groupe d’Autodéfense Touareg Imrad et Alliés).Les raisons avancées par l’ancien premier malien sont que le Gatia n’est pas un groupe armé mais une milice à base ethnique. En fait ce groupe armé se présente sous forme «d’une association qui veut s’élever contre la création de groupes armés sur base tribale uniquement».
Voici les définitions que le dictionnaire Larousse donne sur le mot milice : La milice selon le dictionnaire Larousse :
– du Moyen âge au XVIIIème siècle, troupe levée dans les villes ou les paroisses pour renforcer l’armée régulière ;
– organisation paramilitaire constituant l’élément de base de certains partis totalitaires ou de certaines dictatures.
– en Belgique, service militaire.
Pour le dictionnaire Internaute, la milice est une troupe armée non officielle
La première rébellion armée contre la République du Mali est née en 1963 dans l’Adrar des Ifoghas. Contrairement à la déclaration de certains de nos cadres touaregs qui se sont penchés sur la question touareg et qui ont écrit que les touaregs dans leur majorité se sont démarqués du grand projet français de l’OCRS avec la mission de notre compatriote, ministre Mamadou Madeira Kéita (paix à son âme), tous les mouvements armés du Mali ont dans la grande majorité leur cause dans ce projet de l’OCRS. Nous sommes entièrement d’accord qu’ils ont adhéré au Mali en 1959 par la mission conduite par Mamadou Madeira Keita mais il faut reconnaitre que la France a continué à tirer le bout du fil.
La France et le Sahara
La France a de grands intérêts au Sahara : intérêts stratégiques et intérêts économiques. La preuve, le général De Gaule voulait accepter l’indépendance algérienne sans le Sahara algérien et à l’époque, il y a déjà les essais nucléaires français là-bas. La suite est connue car la France a signé un accord avec le Front de libération nationale (FLN) sur cette question nucléaire et leurs essais sont restés jusqu’en 1970. Donc, la France n’a jamais oublié son départ des troupes françaises des bases de Tessalit, Gao et Bamako. La France n’a jamais oublié l’option socialiste de développement de l’US-RDA, le 22 septembre 1960.
Les éléments de la rébellion de 1963 sont tous des touaregs de la région de Kidal et leur revendication était l’indépendance de leur région. Ils n’ont pas oublié les leçons du premier idéologue de la rébellion touareg M. Mohamed Ali ag Attahel al Ansari (kel intesar) qui est de la même région que l’ancien Premier ministre ag Hamani. C’est lui qui avait dit que les peaux blanches du nord ne seront pas gouvernées par des noirs. Le nom de leur république qu’il souhaitait proclamer devait s’appeller «République des Turbanés». Il était pour l’indépendance complète du nord et il avait cherché ses soutiens dans beaucoup de pays arabes comme la Libye, l’Egypte, l’Arabie Saoudite et le Maroc.
Dans ce dernier pays ou il a été extradé en 1963, il est resté en détention jusqu’en 1977, il retourna encore au Maroc. Dans cette première rébellion touareg, aucun sédentaire noir n’a été reconnu. Cette rébellion est déjà à base tribale et la tribu n’est pas loin de l’ethnie.
La deuxième rébellion touareg est née en juin 1990. Voici les noms des leaders des différents groupes armés : le Mouvement Populaire de l’Azawad (MPA) : Secrétaire général, Iyad Ag Ghali (Ifoghas) ; le Front Islamique Arabe de l’Azawad (FIAA) : Secrétaire général, Boubacar Sadeck Ould Mahmoud (arabe) ; l’Armée Révolutionnairede Libération de l’Azawad (ARLA) : Secrétaire général, Abdourahmane Ag Galla (Imagag) ; le Front Populaire de Libération de l’Azawad (FPLA) : Secrétaire général, Zeidan Ag Sidalamine, (Chamanamass).
Après les exactions des groupes armés sur les populations sédentaires du nord et leurs biens, ils étaient dans l’obligation de se constituer en mouvement d’autodéfense et c’est leur droit légitime. Chacun a droit à l’existence sur sa terre natale dans la paix et la concorde. A la suite de ça est né le Mouvement Patriotique Malien Ganda Koy (MPMGK), qui a comme chef, le Capitaine Abdoulaye Hamadahamane Maïga.
Cette milice sédentaire n’a jamais demandé à former un état indépendant. Elle a tout juste cherché à défendre les populations sédentaires contre les exactions de toutes sortes des groupes armés.
En 2006, c’est la naissance de «l’Alliance du 23 mai 2006». Elle est née à Kidal et à Ménaka, les deux bastions principaux de la rébellion touareg. Les acteurs principaux sont les touaregs Ifoghas de Kidal dirigés par Iyad Ag Ghali.
Voici quelques éléments de leurs doléances inscrits dans l’accord d’Alger du 04 juillet 2006 :
– la création d’un Conseil régional provisoire de coordination et de suivi sur une durée d’un an ;
– l’organisation d’un Forum sur le développement en vue de la création d’un fonds spécial d’investissement pour mettre en œuvre un programme de développement économique, social et culturel ;
– la reconduction pour une durée de dix (10) ans du régime préférentiel fiscal défini par le Pacte National pour les trois régions du Nord du Mali ;
– la poursuite du processus de délocalisation des casernes militaires dans les zones urbaines ;
– création d’unités spéciales composées essentiellement d’éléments issus des régions nomades dans les proportions assurant l’exécution efficace des missions ;
– la mise en place d’un Comité chargé du suivi de l’Accord composé de représentants du Gouvernement, du Facilitateur et du Conseil régional provisoire de coordination et de suivi.
Le point d’exécution de cet Accord se présente comme suit :
– création du Comité de suivi de l’Accord d’Alger suivant Arrêté N°06-1649/MATCL-SG du 26 juillet 2006 ;
– création du Conseil Régional Provisoire de Coordination et de Suivi suivant Arrêté N°06-001/MATCL-CSAA du 20 septembre 2006. Cependant cet Organe n’a pas pu être mis en place, faute d’entente entre les éléments de l’Alliance ;
– création d’un Fonds Spécial d’Investissements, de Développement et de Réinsertion Socio-économique suivant le Décret N°07-034/P-RM du 31 janvier 2007 ;
– installation officielle à Kidal de l’Etat Major opérationnel des Unités Spéciales de Sécurité le 03 juin 2007 ;
– recrutement de 420 jeunes de l’Alliance Démocratique du 23 mai pour le Changement dans les corps en uniforme de l’Etat ;
– promulgation de la Loi prorogeant de dix ans le régime préférentiel fiscal et incitatif pour les Régions du Nord du Mali ;
– mise en œuvre du Programme Décennal de Développement des Régions du Nord (PDDRN) issu du Forum de Kidal suivant Décret N°08-110/PM-RM du 28 février 2008 ;
– démarrage du Programme de réinsertion socio-économique des jeunes avec la remise d’un chèque de 1.134.000.000 FCFA le 25 juillet 2009 et le financement de 275 jeunes de la Région de Kidal pour un montant de 200.840.375 FCFA.
Dans ce paragraphe de doléances, ici, on ne parle d’aucune population sédentaire du nord. On parle seulement de Kidal car c’est Kidal seulement qui a des parrains occidentaux et c’est lui qui a les moyens de prendre les armes. Pourtant, le président ATT a pris en compte beaucoup de doléances de l’Alliance du 23 mai 2006 qui sont contenues dans l’accord d’Alger et ont des représentants au sein de l’Assemblée nationale.
Il y avait un grand projet piloté par M. Mohamed Ag Erlaf rattaché à la présidence, qui a fait beaucoup de réalisations au nord et qui ont été toutes détruites par le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA). Le MNLA s’est même opposé à la réalisation de certaines infrastructures. Des milliards ont été investies à Kidal mais qui sont parties en fumée. Dans le volet militaire, les armes des unités spéciales composées uniquement de touaregs, ont été retournées contre le Mali et ce sont ces armes et celles de la Libye qui ont contribué à la chute du nord. Les américains ont formé ces unités spéciales et elles ont été dotées de matériels sophistiqués.
En janvier 2012, une nouvelle rébellion est née et qui s’appelle MNLA (Mouvement national pour la libération de l’Azawad).Il est composé des tribus Idnanes, Chamanamass. Ce mouvement est issu du MNA (Mouvement national de l’azawad), une association comme toute autre association et qui a eu son récépissé au ministère de l’Administration territoriale.
Dès les premiers déclenchements des hostilités par le MNLA, beaucoup de responsables touaregs ont pris la route de l’étranger. Parmi eux l’ancien Premier ministre, Mohamed Ag Hamani, une grande personnalité du Mali : ingénieur statisticien qui avait joué un rôle important dans le premier plan triennal de développement du Mali indépendant (1960-1963), plusieurs fois ministre sous le Comité militaire pour la libération nationale (CMLN), ambassadeur du Mali, Haut commissaire à l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) et Premier ministre en 2002 du président ATT. Il y a aussi le président du Haut conseil des collectivités du Mali, Oumarou Ag Mohamed Ibrahim Haïdara, un haut cadre politique de l’ADEMA-PASJ. Peut-être que ces hommes ont plus peur des milices ou bien des groupes armés. Quelle que soit la situation qui prévalait, ils devaient rester républicains s’ils n’avaient pas quelque chose dans leurs têtes.
Le MNLA cherchait son indépendance et il a eu de l’aide de la part de celle qui est venue éteindre «le feu» : nous désignons la France de Nicolas Sarkozy. Le MNLA avait aussi ses associés. Tous les groupes armés sont à caractères ethniques en dehors du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), An-Sardine. C’est le MUJAO qui est le groupe armé à caractère religieux et qui regroupe beaucoup d’ethnies du nord.
Contrairement à ceux qui disent que le nord du Mali représente 10% de la population, est composé de touaregs, arabes, songhaïs et peuls, ce n’est pas la vérité. Toutes les ethnies qu’on rencontre dans le sud sont représentées dans une seule entité histo-géographique qui est à cheval entre la région de Tombouctou précisément à Niafunké et la région de Mopti : nous avons nommé le Djumballa. Dans cette zone, toutes les ethnies, dans leur grande majorité sont représentées.
Nous pointons du doigt, des hommes à qui on n’a pas refusé le droit de s’exprimer, prennent les armes contre leur pays, ils sont condamnables. Le Premier ministre Ag Hamani doit condamner tous les groupes armés qu’ils soient à base tribale ou ethnique.
Aux opposants maliens, organisateurs d’un meeting à Paris
En organisant un meeting à Paris, vous donnez raison à vos adversaires de 1991, les cadres et militants de l’UDPM (Union démocratique du peuple malien), que vous avez renversés avec la bénédiction de vos parrains du parti socialiste français dont François Mitterrand en tête. Il serait mieux pour vous d’organiser un meeting soit à Bamako, Sikasso, Kayes, Mopti, Gao et Tombouctou, ou ailleurs sur le territoire malien.
La meilleure légitimité qu’un homme politique doit chercher, c’est à l’intérieur de son pays. Tout le reste est faux. Ce n’est pas François Hollande qui a élu le président IBK mais c’est le peuple malien à plus de 77%. Il faut être un «torchon» de politicien pour aller organiser un meeting à Paris.
Le rôle que les Maliens de France ont joué dans la libération du Mali, personne parmi vous ne l’a réalisé. Un des organisateurs du meeting s’était permis de dire d’aller aux élections même si le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) occupe tout le territoire du Mali et que si un seul quartier de Bamako reste non occupé.
Il se voyait déjà président à l’époque. Organiser une investiture à l’élection présidentielle et accéder au pouvoir, sont des choses différentes. Ensuite, le président ATT avait dit en public «qu’il ne mettra en prison, un chef de famille qui a détourné de l’argent». Faux, car il a mis en prison le ministre Mahamane Oumar Maïga, PDG de la CMDT. Mais, la vérité est que le président ATT n’avait aucune intention d’arrêter le ministre-député Tiébilé Dramé. Le président ATT, avait secoué seulement les branches de l’arbre et M. Tiébilé Dramé a paniqué. Si le président ATT avait l’intention de l’arrêter rien ne l’empêchait sauf la puissance de Dieu.
Aller organiser un meeting à Paris, c’est prendre un salaire de la trahison. Le président Sékou Touré disait à ses opposants : «les Officiers supérieurs, les ministres, les ambassadeurs, recevaient dans leurs comptes du dollar, du Deutsch mark, du franc français, salaire de la trahison contre la liberté et l’indépendance de leur peuple».
Organiser un meeting à Paris, c’est être un fils spirituel de M. Pick Bota de l’Afrique du Sud de l’Apartheid, de M. Ian Smith de la Rhodésie (actuel Zimbabwé). Nous ne pouvons pas comprendre, qu’un homme politique qui a balisé le chemin d’organisation des élections sur toute l’étendue du territoire malien, refuse d’aller aux élections !
Certainement qu’il ne représente que sa tête. Aujourd’hui, l’heure est au rassemblement de toutes les sensibilités politiques du Mali, pour faire sortir le pays du trou. Une citation célèbre du Premier ministre Michel Debré lors d’un débat intitulé pour rafraichir la mémoire de notre opposant «Face au public» à RFI dans les années 80 : «aujourd’hui, on doit supprimer tous les états-majors des partis politiques, car le sort de la France est menacé».
Chers opposants, le sort du Mali est menacé et les Maliens doivent s’unir autour de leur pays pour qu’il soit débout. Ce que vous n’avez pas réalisé pendant plus de vingt ans, vous ne pouvez pas demander à un homme de le réaliser en un an.
L’histoire a donné raison à Moussa Traoré quand il disait que vous avez passé par l’ONG Danielle Mitterrand, «France-Liberté» pour le renverser en mars 1991. Les patriotes maliens de l’US-RDA, certains ont passé huit voir dix ans en prison et dans des conditions inhumaines mais ils n’ont jamais organisé de meetings dans un pays impérialistes. Quel paradoxe de se proclamer «patriote» !
Je termine tout en demandant la libération de M. Aliou Mahamar Touré de la Police islamique de Gao dans la mesure où Yoro Oud Daha et M. Ag Alfousseyni Houka Houka ont été libérés. Toutes les peaux blanches ont libéré leurs compatriotes. Seuls des pauvres noirs qui n’ont pas de parrains croupissent en prison.
Que Dieu sauve notre pays. Amine !
Yacouba Aliou, Bamako
Pauvre Yacouba aliou et surtout pauvre Ami Sanogo (DirPUB de l’Inter)! C’est quoi au juste la raison de ce papier? Ag Hamani aurait dû condamner la création (l’existence) de tous les mouvements armés au lieu de s’attaquer uniquement à la création du “GATIA”? Soyons juste envers Ag Hamani, il a toujours condamné et s’est toujours démarqué des mouvements armés même quand l’Armée Nationale a attaqué au BRDM la maison de son grand frère à Tombouctou en 1991: son frère, ses neveux et des visiteurs tous tués dans les décombres! Ou bien M. Aliou veut faire libérer l’autre Aliou? Dans ce cas, mon ami il faut t’assumer et revendiquer clairement au nom du MUJAO, bien sûr cela demande des C… au moins! Quant à tes références, GMT, DEBRE, IBK: “lakoum dinakoum wa lia dina”!
Mon cher Yacouba Aliou l’opposition n’a aucune leçon à recevoir de toi.ni de nationalisme ni de patriotisme.je t’invite dimanche 7septembre 2014 au palais de la culture de Bamako. La 1°parti de ta contribution est très intéressante mais tu te fourvoies à la fin par ton attaque injustifiée de l’opposition dont le meeting de Paris est en réalité organisé par les sections françaises respectives des partis de l’opposition.En ont ils le droit ou non?ou selon toi doivent ils venir tenir meeting à Bamako? Et pourtant ils votent à Paris alors…….,,,,
Vous les faut nationalisme qui n’apporte rien au Mali la Réunion de Paris c’est pour informer les citoyens qui vit ici en France t’as pas honte d’aller négocier à Alger mais t’as honte d’avoir le réunion à Paris nous voulons une langage de virilité rien que la vérité c’est dommage que vous oubliez les droits des citoyens aux informations
Louez 20 Airdus 280 pour venir manifester devant le Commissariat de Police!
Quelle franchise, je ne te connais qu’ à travers les medias mais par cet article je t’admire pour ta franchise. Que de vérités, et pour conclure merci de ta doléance pour Aliou Mahamar Maiga, car le libéré sera justice aussi.
J’apprécie que de tels intellectuels s’affrontent dans les presses pour éclairer les citoyens.
Assez des bobards des politicards d’un copeck, la race des affamés.
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