Les négociations entre groupes armés du nord du Mali et Bamako se sont poursuivies à huis clos, jeudi 17 juillet. Des discussions séparées ont été entreprises entre la coordination du MNLA-HCUA-MAA d’un côté et les groupes dissidents de l’autre. Malgré cette séparation, il y a eu quelques avancées.
Dans la matinée de jeudi, la coalition du Mouvement national de Libération de L’Azawad (MNLA), du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) et du Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) a présenté aux autorités maliennes et aux médiateurs de la communauté internationale, une feuille de route, saluée par les partenaires internationaux comme une initiative « précise et sérieuse ». Pour cette nouvelle journée du dialogue inter-malien, la surprise est venue de Bamako, qui n’a mis sur la table aucune proposition, ni dans la matinée, ni dans l’après-midi, lorsque les groupes dissidents ont été reçus à leur tour et que seule la Coalition du peuple pour l’Azawad (CPA) a fait ses propositions.
Pour la coordination MNLA – HCUA – MAA, certains points méritaient d’être précisés. Les groupes armés ne souhaitent pas se précipiter : dans leur document ils prévoient un mois pour l’élaboration de la feuille de route et neuf mois au total pour boucler un accord définitif avec Bamako.
Les groupes armés entendent être les seuls à négocier avec les autorités maliennes. Pour eux, les groupes dissidents présents à Alger doivent choisir leur camp et donc se placer soit du côté des groupes du nord, soit du côté de Bamako. Autres points de divergences entre les deux parties : le lieu des négociations et de la signature de l’accord de paix. Au Mali, mais pas à Bamako, estiment les groupes armés.
Un collège de médiateurs
Selon un diplomate présent à Alger, ces prochains jours vont servir à rapprocher les positions des uns et des autres afin de trouver une feuille de route consensuelle pour rentrer le plus vite possible dans le vif du sujet. Le bilan de la journée est donc plutôt positif selon des diplomates présents. Alger, qui prend l’initiative de ces négociations a voulu rassurer les participants en affirmant que ces discussions se faisaient bien dans la continuité de l’accord de Ouagadougou.
Quant à la médiation, le gouvernement malien et les experts internationaux (diplomates africains et occidentaux) penchent pour un collège de médiateurs impliquant l’Algérie, l’Union africaine, la Cedeao et l’ONU. Les groupes rebelles restent prudents. Mais après avoir lu les propositions de feuille de route des groupes armés, on constate une divergence importante entre les parties sur la définition de médiateur. Pour certains, c’est bien le rôle de l’Algérie qu’il va falloir préciser avant d’entamer les négociations.
par RFI