Accepter d’offrir le pouvoir de sureté par la création d’une police territoriale, à ces régions du Nord dans le grand corps malade du Sahel, relève d’un paradoxe. Le Mali aurait dû tirer la leçon d’un passé récent des accords d’Alger du 23 mai 2006.
En effet, dans l’article 3 desdits accords, l’Etat accepte deux exigences insupportables des sécessionnistes, à savoir : la poursuite de la démilitarisation du Nord et la création d’unités spéciales de sécurité composées essentiellement d’éléments nomades dont de Touaregs et Arabes. La nature ayant horreur du vide, Alqaida au Maghreb islamique et les narcotrafiquants investirent ainsi le terrain, confortant du coup leurs positions. L’inquiétude devient plus fondée, si l’on sait qu’aujourd’hui, il existe des alliances objectives entre les extrémistes violents, les mouvements indépendantistes et les narcotrafiquants dans la zone septentrionale du Mali.
Le pouvoir de défense, de police et de sureté constituent les moyens d’action de l’Etat souverain par excellence. Par conséquent, ces éléments ne doivent faire l’objet d’aucune concession, sans quoi, la souveraineté est quelque part hypothéquée.
La toute prochaine création d’une seconde chambre législative, où les notabilités traditionnelles siégeront alors qu’un Ministère du culte et des affaires religieuses existe déjà, est également inquiétante. Ces notabilités traditionnelles au Nord ne sont essentiellement que des notabilités religieuses. C’est donc une sorte d’importation de la religion dans notre système parlementaire. On se souvient en 2013, au lendemain de la création du Ministère chargé des affaires religieuses, l’opinion publique nationale aussi bien qu’internationale avait crié à un attentat au caractère laïc de l’Etat malien. Cette situation pose justement la nécessité de revoir la trajectoire de la naissance de l’Etat. Car un des processus historiques qui a marqué la naissance de l’Etat moderne est la sécularisation. C’est à dire l’écart compris entre le spirituel et le temporel. De ce point de vue, la constitution malienne du 22 février 1992 dans son article 25, Titre II fait référence au caractère démocratique, républicain, social et laïc du Mali.
L’histoire des religions montre bien d’ailleurs les métamorphoses qu’elles subissent une fois qu’elles sont coulées dans le moule des systèmes de pouvoir qui organisent et gèrent les sociétés. De ce point de vue, Georges Corm (la question religieuse au XXI siècle), pense que l’inévitable imbrication, par divers arrangements entre politique et religion au sein de toute institution, qui prétend satisfaire au besoin religieux, est en effet à la source d’un autre phénomène paradoxal, aux conséquences majeures. La religion instituée devient soumise à l’usure naturelle que le temps exerce sur toute institution : elle devient historique et donc changeante, alors qu’elle porte un message d’absolu et de transcendance, plus particulièrement dans le monothéisme.
Au regard de ces différentes considérations, le risque d’une prochaine déstabilisation du septentrion malien et l’ensemble du Sahel plane. Quant à la partie méridionale du pays, le risque de la prise d’assaut de l’ensemble de l’espace politique, du moins une partie de cet espace, par les divergences religieuses, ou à la limite les extrémismes religieux, rime. Surtout dans un contexte malien marqué déjà par une forte division de la classe religieuse entre wahabisme, promu par Mahamoud Dicko, et malékisme, incarné par le leader charismatique Cheikh Ousmane Madani Haïdara.
Ibrahima Harane Diallo, Journaliste-Polititogue
J’accuse l’opposition de pas intervenir dans la la signature des accords ibk a diviser et trahir notre pays devant tout le monde et personne n’a bronché le ne sera plus comme avant ont ne sera plus crédible et je suis sur d une chose les ex bandits vont avoir des postes stratégie pour faire ce qu’ils veulent
Comments are closed.