Mohamed Ag Ichrach, représentant des cadres du Nord au 13e Forum de Bamako, a une vision pour Kidal : une grande ville, avec des investisseurs venus de partout : d’Algérie, du Niger, de Libye, du Nigéria, et, bien sûr, du Mali…Voilà ce qu’est devenu Kidal, petit village du Sahara il y a quelques années.
Ce qu’on doit faire, c’est chercher une formule du vivre ensemble, arrêter de parler sans arrêt de Soundiata, de Sonni Ali Ber, d’El Hadj Oumar :à nous de chercher, par notre itelligence, les solutions aux problèmes de notre société…Parmi les bienfaits de la rébellion, on doit citer l’intégration des populations touareg aux populations du Sud. Il faut des Etats-nations en Afrique, selon le chercheur André Bourgeot et Houphouët disait que l’Afrique n’avait pas été balkanisée, se félicitant que l’Amiral Fadiga, un Maouka de Touba, ville de l’Ouest, ait eu accès à la mer à San Pedro, pays des Kroumen sur le littoral, grâce à la République de Côte d’Ivoire. Les propos d’Ag Ichrach, rebelle de 1990, coïncident avec ceux de l’ambassadeur américain en visite ces jours-ci à Bamako : il faut lutter contre le terrorisme et répandre la démocratie dans le monde. A présent, il faut veiller à tirer profit de ce que les temps modernes nous offrent pour l’épanouissement des peuples ; la démocratie n’est plus qu’une vielle vieille miss détrônée à côté du téléphone mobile et d’internet, qui abolissent les déserts et les mers. A côté des Kurdes et des Mongols, les Touareg et les Peul se moqueront des frontières tracées par les vieux géomètres à la règle, au compas ou au sextant, vieux instruments, s’il en est… Au fait, n’est-ce pas la voie à suivre pour les autres ethnies du continent, grandes et petites, dont il faut sauver la culture et le génie de l’oubli, sinon de l’abandon, triste sort qu’ont connu tant de cultures et de langues par le passé, à l’heure de la centralisation forcée. On pardonnera donc aux Flamands tant d’empressement à ne pas subir nouveau la guillotine culturelle ou à Tabital Pullako d’avoir oublié l’autre jour de demander l’autorisation de fréquence pour sa radio en langue peul. Le russe, l’espagnol, l’allemand et notre bon vieux français ne seront plus menacés par la langue de l’oncle Sam.
Ibrahima KOÏTA
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