La reconquête du Mali est-elle lancée ?

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Fin août, 75 conseillers militaires européens sont arrivés au Niger pour entraîner des soldats nigériens, maliens, mauritaniens. Objectif ? Préparer des forces armées à l’éventuelle reconquête du nord du Mali, tombé sous la coupe de trois groupes islamistes il y a cinq mois, dont Aqmi (al-Qaida au Maghreb islamique). Des informations font aussi état de drones survolant le massif montagneux où Aqmi, formé de djihadistes algériens, a installé son repaire, au nord du Mali, il y a une dizaine d’années. Un drone aurait été abattu il y a quelques semaines, tandis qu’à Tamanrasset, l’Algérie, qui craint l’arrivée de troupes étrangères à l’Afrique sur sa frontière sud, renforce son dispositif militaire.

Des islamistes du groupe terroriste d’Ansar eddine au Mali. © Romaric Ollo Hien / AFP

La reconquête militaire du nord du Mali serait-elle programmée ? Un obstacle politique vient d’être levé : le 4 septembre, le président par intérim du Mali, Diacounda Traoré, a demandé à la Cedeao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) de l’aider à remettre sur pied une armée malienne déliquescente afin de reconquérir l’intégrité territoriale de son pays. La Cedeao pourra désormais demander une résolution du Conseil de sécurité de l’ONUpour obtenir le feu vert à une intervention.

Intervention africaine

L’initiative du président malien ne semble pas faire l’unanimité. Le Premier ministre et le capitaine Sanogo, auteur du putsch du 22 mars et faiseur de roi à Bamako, se taisent. Sanogo continue à tirer les ficelles d’une classe politique déchirée entre les pro et les anti-coups d’État, les pro et les anti-interventions militaires africaines, les pro et les anti-négociations avec les islamistes. Le tout sur fond de rivalités pour le pouvoir.

Le président Traoré est, lui, soutenu par la Cedeao (qui propose d’envoyer 3 300 hommes) et les Occidentaux. Même s’il n’est pas question, en particulier pour la France, d’envoyer des hommes sur le terrain. Les pays du Sahel sont d’ailleurs opposés à une intervention militaire non africaine. Mais Paris, comme l’UE et les États-Unis, sont prêts à fournir une aide logistique aux pays de la Cedeao si l’intervention se fait à la demande de l’ONU, car les armées de la région, à l’exception de celle du Nigeria, manquent de moyens militaires et financiers. En outre, reconquérir le nord du Mali ne sera pas une partie de plaisir pour des soldats peu habitués au désert face à des djihadistes qui y sont nés.

6 000 combattants djihadistes

Or le temps presse. Pour plusieurs raisons. La première : les islamistes poursuivent leur conquête sans trouver de résistance. Le 2 septembre, le Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest) a conquis Douentza, au centre du pays, sans que l’armée malienne ne tire un coup de fusil. Le même jour, le Mujao, qui n’est probablement qu’un faux-nez d’Aqmi, a revendiqué l’assassinat du vice-consul algérien à Gao, enlevé avec six autres diplomates algériens avant l’été. Alger a refusé (c’est un principe) de payer la rançon demandée (15 millions d’euros) et de libérer trois djihadistes d’Aqmi.

Deuxième raison : les djihadistes se renforcent. Si 230 000 Maliens ont quitté leur pays pour se réfugier en Mauritanie, au Niger, en Algérie, afin d’échapper à l’ordre moral et aux exactions des islamistes, ceux-ci recrutent parmi la jeunesse. Aqmi disposait de 500 combattants il y a quelques années, les trois groupes (Aqmi, Mujao et Ansar eddine) disposeraient aujourd’hui de 6 000 hommes. Ansar eddine, surtout, a le vent en poupe. Dirigé par un Touareg, Iyad ag Ghali, il a récupéré la majorité des Touareg du Mouvement de libération de l’Azawad (MNLA) pour des raisons claniques et financières. Les Occidentaux espéraient que le MNLA, officiellement laïque, serait le fer de lance de la reconquête du nord contre les djihadistes. C’est lui qui a cédé la place et il n’a plus guère d’existence sur le terrain.

Financés par le Qatar, la drogue, les rançons

Troisième raison : les djihadistes ont des soutiens financiers. Aqmi et le Mujao disposent de l’argent des rançons (énormes) payées pour libérer les Occidentaux enlevés, même si celles-ci n’existent pas officiellement. Ansar eddine reçoit aussi des fonds et de l’aide humanitaire du Qatar. Il s’achète ainsi des fidélités dans ces régions très pauvres. Et les trois mouvements bénéficient des nombreux trafics de drogue qui pullulent dans la région (haschich qui arrive du Maroc et cocaïne d’Amérique centrale et latine) et brassent des millions de dollars.

Pour les Européens, il faut réagir avant que djihadistes et mafias de la drogue ne gangrènent la région. Sinon, elle deviendra un nouvel Afghanistan où les uns pourront s’entraîner et préparer des attentats en Afrique et en Europe, et les autres, développant leur trafic de drogue en toute impunité, pourront, dans ces pays fragiles, acheter les hommes politiques et les élections.

Par MIREILLE DUTEIL

Le Point.fr – Publié le 06/09/2012 à 16:05

 

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14 COMMENTAIRES

  1. Bonsoir les amis, j’ai suivi ce débat avec un grand interet, et je dois vous avouer que des eclaircissements sont nécessaire à tout les niveaux. Tout d’abord concernant 1.le blocage des armes: par rapport à ce premier point , il est impératif de contextualiser les derniers evenements. En effet, les armes commandé par le Régime ATT dans un premier temps , puis par le Gouvernement CMD dans un second temps ( Il ya eu deux commandes ndlr) n’ont pas été payés. Concernant ATT uniquement les frais de transport avait été pris en charge , et pour CMD une avance de l’ordre de 60% a été versé. Dans le cas Malien, aurement dit un pays ou il y a encore quelques semaines des histoires de bérets rouge , et de luttes d’interet (politique et economique) n’ont fait qu’aggraver la situation , en nous enfonçant toujours un peu plus dans le trou que nous même avons creusé, sur un plan légal (c’est à dire au vue de la loi et des reglement) , ces differents pays ont-ils le droit de bloquer nos armes ? La réponse est OUI , Conformément à la législation en vigueur, la libre circulation des armes obéit à des exigences au plan réglementaire, dans l’espace CEDEAO, les autorisations doivent être circularisées pour que chaque Etat puisse avoir sa copie. Néanmoins il est egalement evident que la situation que traverse le MALI est plus que préoccupante , si il est vrai que les forces ennemies on été sur estimés , il est aussi vrai que les efforts de l’Armée pour une reconquete du Nord on été timide jusqua present. La CEDEAO sait pertinament que le MUJAO ou ANCARDINE ne s’aventureras jamais à tenter une ascension vers Bamako, car cela reviendrai à un suicide collectif (ils n’en possedent ni la logistique ni la volonté ndlr).Le petit poucet de cette histoire , le MNLA quant à lui se contente d’alier mendier de l’aide de la France , de la Suisse et autres , en arguant le fait qu’ils sont victimes, et a contrario se conduisent en braves sur les reseaux sociaux et sur internet. (Ceux qui vivent réelement dans le desert ont d’autre preoccupations que de ce connecter sur facebook ). Le dernier coups en date (prise de DOUENTZA), est en réalité une fois de plus une propagande pour asseoir leur suprématie sur le plan de la guerre psychologique contre l’Armée Malienne. Les choses etant un peu plus stable aujourdhui , la CEDEAO a demandé aux autorités en place de faire une correspondance (une lettre) pour normaliser, conformiser et legitimer , l’envoie des armes et des hommes. Lettre rédigé en accord avec le Ministre de la Défense et le Chef d’Etat Major. Contrairement à ceux qui se dit , il n’ya rien d’officiel quant a la prise de position de Sanogo. L’intervention de la CEDEAO comme beaucoup le craignent aura un coût, vous vous doutez bien que les pays qui nous garantissent , notamment la France en tete de liste, ont d’autres soucie que le bien être des maliens ( la guerre est avant tout pour eux un business ndlr). C’est d’abord et avant tout un investissement pour eux, qui dit investissement pense également dommages et intérêts. Pour la petite précision , la Côte d’Ivoire à donné le feu vert pour récupérer les armes, reste plus que le Sénegal et la Guinée , et cela ne saurait tarder. 2. Les risques : Les personnes qui sont actuellement au pouvoir doivent rendre leur tabliers à la fin de leurs missions, autrement dit la reconquete du Nord et l’organisation d’elections libre et transparente. Un probleme se posent cependant , ont ils vraiment intérêt à ce que la guerre s’acheve tout de suite ? la réponse est NON. Il faut donc les assurer que si ils libèrent le nord même la semaine prochaine, ils pourront resté deux ans , voire trois , le temps de stabiliser le pays et de mettre en place un fichier électoral fiable….A défaut de quoi , on va assister en direct à une Balkanisation du Nord Mali, qui aura de mortels consequences. En résumé nous devons arrêtez de reflechir pour une fois et agir. Crier ici et là ne nous fait pas avancer , le tribut de la CEDAO sera lourd , mais la vie d’un Malien n’a pas de prix pensons à nos familles qui vivent au NORD du MALI. Sur ce que Dieu Bénisse le Mali et que Dieu Bénisse l’Afrique …

  2. tous ce que je demande au gouvernement malienne
    il faut sortir dans la cedeao après la crise
    ça nous porte que des malheurs 😳 😳 😳

  3. Pire qu’une tautologie si nous nous évertuons encore à diagnostiquer les maux de notre pays, le Mali, dont nous nous réclamons sans cesse en évoquant des hommes et des femmes illustres du passé. Les maux sont connus, cernés et ciblés ; seulement, ceux qui devaient ou doivent les éradiquer depuis, se plaisent et en font une source pour parvenir, se maintenir, voire se succéder.
    Il est nécessaire d’avoir une vision claire et proposer des remèdes à court, moyen et long termes aux maux endémiques relatifs à :
    – L’insécurité au Nord du Mali,
    – La Démocratie et l’autorité de l’État,
    – L’école malienne,
    – La santé,
    – L’agriculture et la commercialisation des denrées,
    – Le commerce,
    – La circulation routière et le transport,
    – La sécurité urbaine et interurbaine,
    – La communication : les médias,
    – L’élection présidentielle.
    Nous retiendrons une fois pour toute que l’essor d’un pays, comme le nôtre, repose sur les domaines suivants :

    – L’unité répondant à la devise de notre nation : Un Peuple – Un But – Une Foi ;
    – L’appel de notre hymne national qui en dit plus ;
    – L’autosuffisance alimentaire par le développement de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche
    – L’éducation avec une politique éducative qui débouche sur l’emploi des meilleurs, voire une façon de cultiver l’excellence dont on parle tant ;
    – La santé par le développement des centres et surtout le recrutement des médecins, infirmiers et autres techniciens ;
    – La sécurité de l’intégrité territoriale, de la société civile, par le recrutement et la formation militaire avec les moyens adéquats.
    Le combat à engager illico presto consiste à dépêcher les moyens logistiques, l’armement nécessaire, les hommes sur les terrains des opérations avec les mesures d’accompagnements.
    – Ne plus négocier la paix avec les touaregs rebelles appelés à tort bandits armés. Une rébellion ne se négocie pas, elle se mate.
    – Ramener, le plus vite que possible, les officiers connus de tous avec l’armement nécessaire et les hommes valeureux pour juguler cette crise.
    – Arrêter de distribuer l’argent du contribuable malien aux apatrides, aux revenants, aux barbares.
    – Récupérer les armes et les engins de ces revenants qui d’ailleurs ne sont pas tous des maliens.
    – Favoriser le retour et la sécurité des réfugies maliens non impliqués dans la rébellion du nord.
    – Restaurer rapidement l’autorité de l’État à tous les niveaux ;
    – Rencontrer les différents syndicats des travailleurs du Mali, leur expliquer et les inviter à surseoir à tout mouvement pouvant freiner la marche vers la restauration de l’autorité de l’État ;
    – Lutter contre l’incivisme, l’absentéisme, la gabegie, la corruption, la vénalité dans tous les secteurs étatiques et économiques, en prenant des sanctions conséquentes et pas des moindres ;
    – Procéder à la vérification des Attestations, des Brevets, des Certificats et des Diplômes scolaires dans tous les services et au sein des Forces Armées et de Sécurité ;
    – Arrêter la distribution de galons au sein des Forces Armées et de Sécurité ;
    – Arrêter le favoritisme, le népotisme lors des recrutements dans l’armée, à la police, à la gendarmerie etc.
    – Décider de l’existence d’une seule Fonction Publique de l’État qui gère tous les travailleurs ;
    – Favoriser et promouvoir le recrutement des jeunes dans le secteur privé et par les privés qui doivent les inscrire à l’Institut de Prévoyance sociale (INPS) ;
    – Amener tous ceux qui ont dilapidé les biens de l’État, à payer ;
    – – Revoir la pertinence du nouveau découpage administratif par rapport à l’existant

  4. l’armée seule avec les soutiens logistiques de l’onu pas les mercenaires de alassane ouattara qui sont aujourd’hui une épine pour lui.

    • La description, rapportée par un télégramme de décembre 2009, de la cérémonie marquant la fin d’une session d’entraînement de l’armée malienne par des instructeurs américains reflète la difficulté de l’exercice. Le capitaine responsable de cette formation indique que chaque soldat malien a tiré 1 000 cartouches pendant les cinq semaines d’exercices, soit autant qu’un soldat des forces spéciales américaines tire en un jour, et… « probablement plus que ce qu’un militaire malien aura utilisé tout au long de sa carrière « .

      Les soldats maliens, eux, se disent satisfaits d’avoir appris à conduire un véhicule et à entretenir leurs armes. Ils figurent parmi les rares survivants d’une embuscade avec les islamistes.

      L’échauffourée s’est achevée dans un bain de sang car l’unique soldat capable de conduire et de sauver ses camarades avait été tué. De même que le seul militaire formé à l’usage de la mitrailleuse qui aurait pu couvrir leur retraite.

      Philippe Bernard (Le Monde du 07-12-2010)

  5. Les Occidentaux préfèrent aider le Niger que le Mali car les soldats nigériens ne fuient pas au combat et ont la volonté de controler leur pays.
    La présence des 75 conseillers n’a sans doute rien à voir avec la reconquête du nord Mali.
    Les Occidentaux ont sans doute préféraient soutenir le MNLA pour reconquérir le nord, un mouvement laïc, car ils considèrent que l’Islam est incompatible avec la démocratie (ne serait-ce que par le sort réservé aux femmes). Et surtout le MNLA est constitué de gens qui connaissent le terrain.
    C’est vrai que les rançons ont enrichi les terroristes mais il ne faut pas oublier tous les intermédiaires maliens (souvent devenus complices) qui en ont profité également.
    Enfin, il faut aussi avoir à l’esprit que sans otage, pas de PSPSDN. Ce plan a été mis en place par la France à la suite de l’affaire Camatte pour remercier ATT d’avoir accepté de liberer 4 terroristes. La France a, par la suite, réussi à impliquer l’UE. Cela représente 34Mds FCFA au bénéfice de….on se le demande encore.
    Mais plus d’otage = plus de PSPSDN. Cela explique la facilité de la capture des 2 français à Hombori alors même que leur hôtel était surveillé par nos gendarmes, de même que le pont de Gao….

    • Pour que tu les abandonnes encore aux islamistes dans ta fuite? Pas question…. 😛 😀
      C’est trop dangereux entre les mains malhabiles…

  6. La guerre n’a pas commencé car les militaires maliens avouent ne pas disposer de matériels, aériens notamment, pour chasser les bandits qui foulent impunément leur sol, et continuent à soutenir effrontément qu’aucun soldat de la CEDEAO ne foulera le sol malien. Leur politique : laisser la situation pourrir en discréditant quotidiennement le pouvoir qu’on les a refusés, assurer uniquement leur propre survie : salaires gratuits, alcools, drogues, filles, grosses cylindrées, vols, saccages des biens de l’Etat, arrestations arbitraires, coups de bottes, de crosses et de marteaux infligés au civils désarmés du Sud Mali. Mais qui est finalement perdant de cette politique ? Le peuple malien. IL EST GRAND TEMPS QUE LES MALIENS REALISENT QUE L’ARMEE ACTUELLE DU MALI EST LE VRAI ENNEMI DU MALI. CETTE ARMEE EST L’ALLIE LOGIQUE DES BANDITS DU NORD : TOUS DEUX FONT SUBIR LES MEMES ABUS SUR LES POPULATIONS ET L’ECONOMIE DU MALI.
    C’est maintenant qu’on va se rendre compte du poids réel du FDR, du COREN, du HCI, de la COPAM et des membres de la société civile formant l’équipe gouvernementale. Soit ils ne pèsent rien, soit ils soutiennent vigoureusement le Président et son gouvernement qu’ils ont intégré. VOUS NE POUVEZ PAS ENTRER DANS UN GOUVERNEMENT ET NE PAS ETRE COMPTABLE DE SES RESULTATS. Vous êtes Président ou vous ne l’êtes pas. La gifle donnée par AYA et ses compagnons qui ont même traité le Président d’IRRESPONSABLE SUR UNE ANTENNE INTERNATIONALE, mérite une réaction soutenue, pas dans le genre de déclarations tapageuses ou de communiqués laconiques. Il est indispensable que les acteurs civils se COORDONNENT PAR DES SITTINGS DE MASSE, DES MEETINGS DE MASSE, DES MARCHES DE MASSE, DES JOURNEES DE VILLE MORTE, DES MOUVEMENTS DE GREVE NATIONALE : Sanogo dégage ! Que les couards dégagent ! Que les voyous dégagent ! Pour une armée digne ! Que les voyous du CNDRRIERE, du MNLA, d’ANE SARDINE, d’AQMI arrêtent de nous prendre pour des niais ! Ce qui est certain, c’est que la communauté internationale réagira devant des militaires voyous qui ne se préoccupent guère de la misère et de la sécurité de leur peuple, des pays voisins, voire du monde…

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