L’Administratrice du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) a rencontré la presse le mardi 9 février à l’hôtel Kempinski pour faire le point sur son séjour malien de 48 heures. Pour cette conférence, Mme Helen Clark était accompagnée de la Représentante spéciale Adjointe du Secrétaire Général des Nations Unies, Mme Mbaranga Gasarabwe et du Directeur Pays du PNUD, Boubou Camara.
Mme Helen Clark a profité de sa 2ème visite au Mali post crise pour rencontrer et parler directement avec les Maliens, autorités et société civile, afin de mieux s’imprégner des différents aspects de l’amorçage du développement du pays. «C’était très intéressant pour moi de revenir au Mali. J’ai déjà rencontré mes collègues des Nations Unies, au niveau de l’équipe pays, les membres du gouvernement, la société civile, à travers les femmes leaders, ainsi que mes autres collègues du PNUD».
Mme Clark a présenté les deux faces du processus de développement du Mali. «En matière de développement, nous nous appesantissons surtout sur les aspects positifs, mais nous regardons de près aussi les défis en face. Sur le plan positif, le Mali a quand même su très rapidement revenir aux normes constitutionnelles, après les événements que le pays a connus en 2012.
Une étape-clé a été la signature de l’Accord de paix, l’année dernière. Le Mali a des partenaires au développement assez loyaux, qui sont restés avec lui tout ce temps. La Conférence de Paris a réitéré cette idée d’un Mali émergent, avec des ressources et un accompagnement pour un développement futur. Le gouvernement a matérialisé cette ambition de développement à travers une série de stratégies et d’initiatives en matière de développement économique».
Ce document accorde une place importante aux questions climatiques, car le Mali, dira-t-elle, est un leader en matière d’initiatives sur le changement climatique. «Voilà en somme des plateformes sur lesquelles il est facile pour les partenaires au développement, notamment le PNUD, de s’aligner».
Pour la question sécuritaire, Mme Helen Clark soulignera: «naturellement, la question sécuritaire reste toujours un défi. C’est une contrainte majeure pour les acteurs du développement, ainsi que pour nos partenaires au niveau de l’équipe pays du Système des Nations Unies (SNU). Cette question constitue une contrainte majeure pour nos interventions».
Pour la stabilisation du pays à long terme, l’Administratrice du PNUD dira qu’il existe deux axes importants sur lesquels il faut s’appesantir. Tout d’abord, il faut consolider l’Accord de paix par le cantonnement, la démobilisation, la réintégration des ex combattants, etc. Cette question est importante et urgente et a reçu l’accompagnement du PNUD dans d’autres pays.
Parlant de la décentralisation, Helen Clark affirmera que sa structure a une expérience avérée en la matière. Elle a par ailleurs souhaité le retour de l’administration dans les régions du Nord, ainsi que l’organisation des élections municipales et régionales, afin que les populations locales puissent jouir de la légitimité communautaire.
Ce processus est appuyé par son organisation, à travers la reconstruction des infrastructures de l’Etat, notamment la police et les tribunaux. Elle a aussi rappelé les aspirations des populations, qui «aspirent à avancer sur le plan socio-économiques, à travers l’accès aux moyens de subsistance, à la santé, à l’éducation, etc.».
C’est pourquoi elle a prôné la mutualisation des moyens pour aller de l’avant. «Il serait important pour nous d’avancer ensemble avec des stratégies plus spécifiques pour ce qui concerne le développement des régions du Nord» a-t-elle souligné, avant d’ajouter «je connais toute l’importance de ce programme-là ».
L’insécurité ne se limitant pas au Mali seulement, elle a rappelé que le PNUD accordait de l’importance aux causes structurelles du problème, pas seulement au Mali, mais à l’échelle régionale.
Pour ce faire, il faut accorder de l’importance à la jeunesse, en lui permettant d’avoir des moyens de subsistance et des opportunités d’entreprendre afin de pouvoir réaliser leurs rêves.
L’Administratrice Helen Clark a terminé ses propos en rappelant les priorités du PNUD, «le renforcement de l’Etat de droit, la lutte contre la corruption et, surtout, le respect des droits de l’homme, le renforcement de capacités de la police et de la gendarmerie, l’éducation et le respect du genre».
Mohamed Naman Keita