Aussitôt mis en place après la signature de l’accord par la CMA : La première réunion du comité de suivi de l’accord se termine en queue de poisson

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cma-20juinComme l’on pouvait s’y attendre, la première réunion du comité de suivi de l’accord, tenue le dimanche 21 juin, a tourné au court. Aucun résultat concret n’en est sorti alors que son ordre du jour visait à discuter d’une part du programme d’activités, de l’autre la validation du règlement intérieur de cette instance qui sera basée à Bamako.

Selon nos informations, c’est une guerre des quotas qui a véritablement été déclenchée, en ce sens que chaque groupe voulait imposer ses propres décisions.

C’est ainsi que de fortes rivalités sont apparues, obligeant une suspension des travaux jusqu’à nouvel ordre. Ainsi, il nous est revenu que la médiation a désigné dix éléments de chaque groupe soit deux représentants par mouvement. C’est d’abord la CMA qui a déclenché les hostilités en décidant l’exclusion de la CPA de Ibrahim Ag Assaleh et la CMFPRII de ses rangs.

Du côté de la plateforme également, la tendance est de limiter les mouvements à trois (la CMFPR de Me Harouna Toureh, le GATIA et le MAA-loyaliste). Ce, en excluant le MPSA de Boubacar Sidigh Ould Taleb et la CPA de Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune alors que leur adhésion aux rangs des unionistes a été validée et reconnue par la communauté internationale. Pourtant, à la faveur des différentes phases d’Alger et pour rendre les discussions aussi inclusives que possibles, cinq mouvements ont été autorisés à siéger au sein de la Plateforme. Il s’agit de la CMFPR, du MAA-loyaliste, de la CPA, du GATIA et du MPSA. Alors qu’au départ, le 14 juin 2014, à la constitution de ce regroupement, ils n’étaient que trois mouvements à savoir la CMFPR, le MAA-loyaliste et la CPA.

Donc pourquoi exclure cette dernière et conserver le GATIA et ne pas en faire de même pour le MPSA qui ont adhéré au même moment à la plateforme ? Assurément, cet acte constitue une violation flagrante des dispositions de l’accord de paix issu du cinquième round des pourparlers inter-Maliens d’Alger.

Les parties doivent savoir raison garder et se dire que la paix ne s’obtient pas sur la base d’une simple signature – les accords antérieurs sont là pour le prouver – elle ne se décrète ni ne s’impose pas, mais plutôt elle se construit. C’est un processus long, parfois périlleux, qui demande des sacrifices et un esprit de rassemblement. Ce, alors qu’une nouvelle rébellion est en train de se créer sur les cendres du MNLA.

Le risque est que tous ces frustrés et déçus de la tournure actuelle des évènements ne regagnent ce front pour revenir à la case départ et annihiler les efforts jusqu’ici déployés.

             Massiré Diop

Le péché originel de la Médiation internationale

Rares sont ceux qui ne voyaient pas venir cette situation. Pour beaucoup, elle était prévisible. Et cela, bien sûr, ne peut qu’être imputable à la médiation internationale. Elle seule doit assumer ses responsabilités. En effet, tout le monde se souvient que lors de la cérémonie de signature du 15 mai dernier, elle a donné l’opportunité à trois mouvements de la Plateforme d’apposer leurs initiales au bas du document. De même que dans son discours, le représentant de la Plateforme avait indiqué que son groupe n’était constitué que de trois mouvements. Cela, devant toute l’équipe de la médiation internationale qui, au lieu de chercher à crever l’abcès, a laissé la situation pourrir. Alors que si elle avait agi dès le départ, on n’en serait pas à cet échec qui apparait dès la première réunion du comité de suivi. Elle aurait pu également dire le droit en s’appuyant sur les dispositions de l’accord notamment en ses articles 55, 57, 58, 59, 60, 61 et 62 sur la représentativité des différentes parties et le fonctionnement du Comité de suivi de l’Accord. Pourquoi ne pas donc s’inspirer de la CMA qui n’a fait signer qu’un seul représentant, en l’occurrence Ould Sidatt du MAA-dissident, au nom de tout le groupe?

En tout cas, l’issue de cette première réunion vient jeter un doute sur l’espoir suscité par la signature de cet accord par la CMA. En principe, cette instance devrait comprendre quatre groupes de travail. En attendant que les choses s’arrangent dans les jours à venir, les Maliens doivent prendre leur mal en patience et se préparer à l’idée que le bout du tunnel n’est sans doute pas dans un futur proche.

Massiré Diop

 

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12 COMMENTAIRES

  1. D’une rébellion nous irons inéluctablement vers une autre; la chance du Mali, c’est que les acteurs saurons quelles sont ces minorités Touareg qui sont louvoyant et ondoyant, ils sont impossibles.

  2. La paix n’a pas de prix. Ce prix peut être meme plus cher que s’ assoir avec son meurtrier et amener de la quiétude dans le pays.
    Que chacun retienne que même si on tue sa vérité et l’éventré, on y trouve à l’intérieur certains de tes tort. Chacun des deux côtés (Gouvernement et rébellion) a fauté d’une part ou d’une autre dans l’ensemble de ces conflits depuis l’indépendance.
    Merci encore IBK pour nous montrer votre grandeur d’esprit à finalement pouvoir commencer à laver le linge sale dans la famille Mali. Qu’à qui ne plaise, ceci est l’unique vois de la souveraineté retrouver.

    Vive le nouveau Mali qui tient enfin ses devenir dans ses propres mains.

  3. Qui va se negliger. Des violeurs et egorgeurs qui sont subitement devenu des “frères egarés”.
    La lacheté a un prix. J’ai vraiment pitié des soldats malien.
    AGUEL HOC = zero ,
    Le massacre de TESSALIT = zero,
    les lapidations et les violences sexuelles sont egalement ZERO.

    “NI I SARA MALIKO LA, I SARA FOU”
    “Si tu meurs pour le mali, tu es mors pour rien”

    *******************************************************************
    Gloire à KLELA BABA. Que soit benit son nom, sa vie , sa source et sa lumière.
    Vive le GANJISME, vive la science universelle !

  4. Mali : le directeur d’Afrijet, proche de Michel Tomi, placé en garde à vue en France

    Un intermédiaire de l’homme d’affaires français Michel Tomi a été placé lundi en garde à vue dans l’enquête pour corruption qui vise ce dernier et porte notamment sur ses liens avec le président malien Ibrahim Boubacar Keïta.

    Marc Gaffajoli, directeur d’Afrijet, la société de location d’avions au Gabon appartenant à Michel Tomi, est entendu depuis lundi 23 juin dans les locaux de la Direction centrale de la police judiciaire à Nanterre, en région parisienne.

    Les policiers cherchent à savoir dans quelle mesure il a participé à l’achat du Boeing présidentiel malien, estimé à 20 milliards de Francs CFA (environ 30 millions d’euros). Un autre homme, également résident gabonais, a été placé en garde à vue lundi.

    Michel Tomi, mis en examen en juin 2014

    Poids lourd du monde du jeu en Afrique de l’Ouest avec son groupe Kabi (casinos, PMU), Michel Tomi a été mis en examen en juin 2014, notamment pour corruption d’agent public étranger, faux et usage de faux, abus de confiance, recel d’abus de bien social, complicité d’obtention indue d’un document administratif et travail dissimulé.

    Dans la même affaire, celle de l’achat de l’avion présidentiel malien, l’ancien ministre malien de la Défense, Soumeylou Boubèye Maïga, avait été placé en garde à vue en France puis remis en liberté en octobre 2014.

    Soumeylou Boubèye Maïga est considéré comme un proche du président malien. Il avait démissionné en mai 2014, après une lourde défaite de l’armée face aux rebelles touareg à Kidal.

    Conversations compromettantes

    L’enquête sur Michel Tomi a débuté en 2012, les magistrats du pôle financier de Paris s’intéressant notamment aux liens entre l’homme d’affaires et le président malien. Au cours des investigations, des conversations des présidents malien et gabonais, Ibrahim Boubacar Keïta et Ali Bongo Ondimba, avec Michel Tomi, ont notamment été interceptées.

    Selon ces échanges téléphoniques dont le site Médiapart a publié des extraits, l’homme qui a constitué un empire des jeux en Afrique a rendu de multiples services à Ibrahim Boubacar Keïta, allant du paiement et de réservations de chambres d’hôtels dans des palaces français jusqu’à la prise de rendez-vous médicaux en France.

      • Quand est-ce que l’on va venir ceuillir IBK le Mande Zonkeeba pour le mettre en garde a vue aussi?

        • 😆 , Kinguiranke patience il beneficie pour l’instant une soit disante huminité. :mrgreen: .
          Bref pour cette table ronde la balle est dans chaque camp. Des assassins ont beneficié la levée de mandat d’arrestation fictif alors si Nous ne voulons pas la Guerre, DISCUTEZ ET ENTENDEZ VOUS.

  5. La CMA n’a pas signé par un seul représentant. Souvenez-vous des deux représentants de la CMA qui ont signé le 15 mai 2015 plus celui du 20 juin 2015, ce qui fait 3 signataires comme chez la plate forme.

  6. Il faut du temps , mais comment a été décidé la représentation de chaque groupe ?

    On sait bien pourquoi il y a eu autant d’agitations dans le Nord, c’était pour siéger au comité..

    Le mieux c’est de faire siéger les participants aux discutions d’Alger

  7. il faut laisser le temps aux partis belligerents afin d’accorder leurs violons. Ceci ne peut se faireben une reunion. Soyez raisonnable et sachons raison garder. Evitons de tomber dans de l’excitation inutile. Soyons tous unis pour la paix

  8. koroboro qui n’a rien de sonray: si vous avez un minimum de connaissance du Nord Mali, vous devrez savoir que nous sommes en plein banditisme exploité par des voyous de la France. Alors croire que l’on peut parler de développement avec un bandit armé, c’est se berner tout simplement. Toute l’histoire passée et récente du Mali le prouve abondamment. LE SEUL ARGUMENT ACTUEL VALABLE DE CE GOUVERNEMENT IMPOTENT EST D’ESPERER QU’IL SIGNE N’IMPORTE QUOI AUJOURDH’UI EN ATTENDANT D’ETRE FIN PRET MILITAIREMENT…

  9. Je suis d´un tout autre avis Mr/Mme le/la journaliste. Que des parties qui etaient il ya moins d´une semaine en conflit armé arrivent à s`asseoir et a discuter sur le suivi de l´accord est un grand acquis qui doit etre loué. Ce n´est pas comme par un coup de Baguette magique que ca va se passer. Le titre me parait trop alarmiste ce qui n´est pas la meilleure Methode de communication de l´instant. Nous avons une paix fragile que nous voudrons consolider Petit a Petit a travers une communication modérée qui va dans le sens de la reconcialiation. La liberté d´expression est bien sur un élément clé de la democratie cependant faudrait il qu´elle se savoure dans l´art et qu´elle tienne compte de beaucoup de facteurs dont celui du temps qui court òu les demons ne sont pas très loins des differentes parties. A vouloir les reveiller vous créerez un grand ennui à notre chère patrie. Alors usez-en cher/e journaliste, mais n´en abusez pas.

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