La guerre au Mali : Le champ s’agrandit et l’urgence internationale s’impose

La contre-offensive entamée par l’armée malienne appuyée par la France contre les jihadistes a connu dans ses dernières heures  un changement radical  des positions. Au regard des faits, la première tactique  de reconquête à travers l’espace aérien a presqu’été une réussite. Mais n’a pas été sans conséquence. L’infiltration des rebelles dans une bourgade, Diabaly à 400 kilomètres de Bamako, la menace sur Nara, Niono et d’autres localités du Sahel occidental. Et aussi inattendue qu’il soit, la prise des otages occidentaux en Algérie.

L’intervention imminente de la France dans la crise malienne, sur menace des Jihadistes d’étendre  leur conquête sur le sud, a presque réussi la première phase de sa mission qu’était de stopper l’avancée des Jihadistes vers Sevaré, après le combat perdu que l’armée malienne avait engagé contre eux, le mercredi dernier. Ils ont reculé en rang dispersé pour échapper aux frappes ciblées de l’aviation française, qui ont été effectuées dans plusieurs localités (Douentza, Gao, Kidal… Diabaly) durant ces dernières heures.

Cela n’a pas tardé à porter des conséquences avec la stratégie des jihadistes de se fondre dans les populations. Une prévention oubliée par les armées française et malienne ? Peut être.

Ce sauve qui peut s’est passé  à Diabaly, une bourgade près de la frontière Mauritanienne à 400 kilomètres de Bamako, dans la soirée après la prise de la localité, jeudi 14 janvier par des fidèles au têtu d’AQMI, Abou Zeid et d’autres de An-Sardine de Iyad Ag Ghali, qui sont venus, selon des sources de la Mauritanie.

« Après le bombardement du camp de Diabaly, qui servait de refuge aux jihadistes, ils  ont déserté même le quartier. Certains d’entre eux ont fui, d’autres  se sont mêlés   à la population. Juste pour échapper aux frappes aériennes », nous a confié au téléphone un habitant de la ville.

Dans cette course de ‘’je ne sais où aller’’, les jihadistes seraient aussi  en voie de s’incruster à Niono et Nara pour les mêmes intentions. Mais des renforts seraient déjà arrivés dans ces localités pour des mesures de précaution.

Par contre, les jihadistes seraient toujours présents dans la localité de Konna et Tombouctou, une des villes QG des islamistes rebelles qui n’a pas subi de bombardement. En ces lieux, ils se seraient aussi fondus au sein des populations.

Au constat de cette nouvelle alternative des jihadistes, les populations se disent hâter de voir concrète l’intervention  terrestre  pour les déloger définitivement.

Des sources bien informées, confirment en cela que l’armée malienne serait  en remobilisation pour  débarrasser les territoires occupés du reste des islamistes-rebelles.

Pour ce qui est le cas de Diabaly, la reconquête terrestre est en cours. Les blindés français venus de la Côte d’Ivoire, la plus part, sont déjà dans la zone, précisément à Nara. Hier des sources faisaient croire  que les militaires français et maliens, après le corps à corps avec les jihadistes, ont repris une partie de la ville. Mais les islamistes seraient toujours présents dans d’autres quartiers comme Berlin.

Dans cette mission de reconquête terrestre, l’armée malienne  aura à ses côtés  d’autres, venant des pays voisins, le Sénégal, le Burkina, le Togo, le Benin, le Niger, le Nigéria, le Tchad (qui enverra 2000 soldats)  etc. Leur mobilisation est en cours pour cette mission. Une confirmation suite à la réunion extraordinaire des chefs d’Etats Major de la CEDEAO tenue à Bamako, le 15 et 16 janvier 2013. Elles seront  épaulées en logistique par des grandes puissances- Grande Bretagne, les Etats-Unis l’Allemagne- à la demande de la France qui est déterminée à en finir avec cette histoire tout de suite. La présence de plus de 800 de ses militaires avec une forte logistique témoigne de son engagement.

Algérie, la stratégie maligne des jihadistes

Mécontents de la décision de l’Algérie d’aider la France à combattre les jihadistes en lui ouvrant son espace aérien, les terroristes se réclamant de cette bande qui fait rage au Mali, ont enlevé des occidentaux dans un champ pétrolier près de la frontière libyenne. En tout, une quarantaine composée d’Américains, de Japonais, de Norvégiens etc. Pour la libération de ces otages, ils demandent le retrait des troupes françaises du Mali et leur escorte par l’Algérie jusqu’au nord du Mali.

Un acte qui dénote l’acuité  de la situation. Car à travers ces enlèvements des nationalités autres que françaises, la menace  est à la porte de l’occident tout entier.  Et avec l’évolution de la situation son apport, non pas seulement logistiques mais aussi en ressources humaines est nécessaire au côté de la France pour la mission.

Boubacar Yalkoué

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