Jeudi dernier, 26 septembre 2013, les mouvements touareg et arabe du Mnla/Maa/Hcu ont annoncé suspendre leur participation au processus de paix de Ouagadougou. Ils avancent comme raison à cette suspension le prétexte que les autorités de la République n’ont pas respecté leurs engagements.
Le vendredi 27 septembre, une première attaque est intervenue, depuis l’annonce par le Mnla/Maa/Hcu de la suspension de leur participation au processus de paix de Ouagadougou. Cette attaque, perpetrée dans l’après-midi du vendredi 27septembre 2013 contre les éléments de la Garde nationale du Mali en poste à l’agence régionale de la Banque Malienne de Solidarité (Bms) de Kidal, a blessé deux gardes. C’est deux (2) grenades que les assaillants ont lancé sur les gardes dont la vie serait hors de danger.
Le samedi 28 septembre, une seconde attaque a eu lieu. Cette fois-ci à Tombouctou et contre le camp militaire où sont stationées les forces armées maliennes. C’est aux environs de 13 heures que 4 terroristes ont fait exploser une voiture piégée devant le camp militaire de Tombouctou. Les quatre terroristes sont morts sur le coup. Selon le communiqué du Gouvernement, “la déflagration a entrainé d’importants dégâts matériels”. Aussi faut-il souligner que deux (2) civils, qui conduisaient une charette à proximité du camp, ont également été tués. Six (6) soldats ont eux aussi été blessés.
Une source africaine au sein de la Minusma a confirmé que “les kamikazes se sont infiltrés dans Tombouctou. Ils sont venus devant le camp pour (faire) exploser leur véhicule. Ils sont morts”.
Ces attentats semblent être la suite logique de la suspension par le Mnla/Maa/Hcu de la suspension de leur participation au processus de paix de Ouagadougou.
A la suite de l’attentat à Kidal, le Gouvernement a condamné “cette violence inutile qui intervient à un moment où le Gouvernement du Mali, les partenaires au processus de sortie de crise et toute la communauté internationale se félicitent d’une avancée significative vers la paix définitive, conformément à l’accord préliminaire de Ouagadougou.
Le Ministre invite les forces armées et de sécurité à plus de vigilance pour assurer la protection des personnes et de leurs biens ainsi que les services de l’Etat.”
C’est un message semblable que le Gouvernement a réitéré à la suite de l’attentat-suicide perpétré à Tombouctou. En effet, le Gouvernement a exhorté “la population à garder son calme”. Le communiqué a indiqué que “des dispositions sont prises pour renforcer la sécurité sur l’ensemble du territoire national” et que “les investigations sont en cours pour rechercher les responsables de ces actes barbares”.
Le Gouvernement souligne que “la multiplication de ces attentats démontre que la guerre contre le terrorisme n’est pas terminée et que la situation sécuritaire demeure fragile dans toute la zone sahélo-saharienne”. Il a aussi appelé la “communauté internationale à lui apporter toute l’assistance requise”.
En sus de ses différents communiqués, le Gouvernement a dépêché à Tombouctou, dès hier, le Ministre de la Sécurité, le général Sada Samaké, qui a contasté que le dispositif sécuritaire a besoin d’être renforcé. Aussi a-t-il instruit au commandement militaire de la zone que des mesures soient prises dans ce sens.
Déjà, après l’attentat du vendredi 27 septembre à Kidal, le Gouvernement français a déclaré qu’“il est important que le processus de dialogue se poursuive, en vue de parvenir à une véritable réconciliation entre Maliens. La France appelle toutes les parties à faire preuve d’une attitude constructive, à s’abstenir de tout recours à la violence et à mettre en oeuvre les mesures de confiances prévues à Ouagadougou. Nous renouvelons notre soutien au président Keïta dans ses efforts pour relever les défis de la stabilisation, du développement et de la paix au Mali.”
Le Représentant Spécial du Secrétaire Général (Rssg) pour le Mali et Chef de la Minusma, M. Bert Koenders, a condamné l’attaque perpétrée le samedi, 28 septembre. “Je condamne fermement ce type d’attaques, elles sont inacceptables”, a déclaré M. Koenders avant d’ajouter que la Minusma “continuera à soutenir le peuple Malien et ses autorités pour que Paix et Stabilisation soient restaurés sur tout le territoire.”
Ces attentats interviennent au moment où le nouveau chef de l’État, le président Ibrahim Boubacar Kéïta, effectue une visite à l’étranger. Après le séjour à New York où se tenait l’assemblée générale des Nations Unies, le président IBK sera reçu ce matin à l’Élysée, à Paris, par le président français François Hollande.
Moussa TOURÉ
