La CMA dézingue IBK !

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Dans une déclaration en date du 3 juillet 2019, la Coordination des mouvements de l’Azawad se prononce sur des sujets d’actualité, notamment l’interview que le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, a accordée à l’hebdomadaire Jeune Afrique. Elle en a profité pour rappeler à IBK ses prérogatives constitutionnelles.

Censé être le garant de l’indispensable confiance entre les parties au processus de paix, la Cma dit regretter que le président de la République  distilledes appréciations inappropriées à l’intention de ses leaders. Selon elle, cette sortie du président de la République confirme les inquiétudes exprimées dans le dernier rapport d’avril 2019 de l’observateur indépendant qui alerte en ces termes : «Le dialogue et la confiance entre les parties maliennes montrent des signes d’essoufflement…».

Dans la même déclaration, la Coordination des mouvements de l’Azawad dit regretter que le président de la République soit l’auteur d’une «stigmatisation ethnique en mettant l’accent sur les Touaregs pour parler de leaders de la CMA, sachant bien pourtant qu’ils ne sont pas issus que d’une seule ethnie, ni d’une seule communauté du pays».

Par ailleurs, elle rappelle au président de la République ceci : «Faisant allusion aux indemnités que perçoivent les membres du Comité de Suivi de l’accord et des sous-comités, il convient de répondre que s’il y’a des membres de structures créées pour le suivi et la mise en œuvre de l’Accord, bénéficiant d’indemnités au même titre que tous leurs collaborateurs des autres parties signataires, y compris ceux de la partie gouvernementale, cela leur est accordé à la mesure de leur effort de membres en charge de tâches d’intérêt commun. C’est loin d’être une aumône.»

Mieux, la Cma dit avoir fait beaucoup de sacrifices notamment : la non prise en charge de ses combattants en attente du processus de cantonnement et du DDR, les retards et le payement à moitié des indemnités de ses membres dans les sous-comités du CSA et du Conseil National de Réforme du Secteur de la Sécurité, l’absence d’un statut pour l’ensemble de ses représentants dans les structures de mise en œuvre de l’accord

Comme pour dire au président IBK de balayer devant sa porte, la Cma, à travers son présidentSidi Brahim Ould Sidatt,exprime sa «vive préoccupation quant à la gestion entourée par un manque de transparence des fonds dévoués à la mise en œuvre de l’accord et ce malgré la détérioration continue des services sociaux de base dans les cinq régions de l’Azawad. À cet effet, elle exige qu’il soit mis en place dans les meilleurs délais un cadre d’audits avec toutes les parties prenantes à la mise en œuvre de l’accord y compris les bailleurs de fonds.»

Dioncounda Samaké

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