La Mission Internationale de Soutien au Mali (MISMA) n’a pas attendu la finalité de l’élaboration du processus d’intervention militaire au Mali qui était en cours. Au constat de l’urgence d’assistance sur le terrain, la chute de Konna entre les mains des islamistes rebelles, la France a été le premier pays à intervenir. Son aide fut salutaire avec la libération de Konna, mais aussi elle a été l’occasion pour le monde entier de répondre sur le champ à l’état d’urgence. L’opération est dénommée « Serval. »
« Le bateau Mali tangue mais ne chavirera jamais. » cette phrase était l’épicentre de l’adresse du président de la République Dioncounda Traoré, lors de son entrée en exercice. Cela vient de se justifier, par l’intervention de la France dans la crise malienne, après la perte de la ligne de démarcation, Konna par l’armée malienne face à des jihadistes lourdement armés qui menaçaient d’étendre leur domination sur Sevaré.
Le support juridique adressé par Dioncounda au président de la France, François Hollande, le jeudi afin de déclarer l’état d’urgence et sollicité une assistance rapide a eu gain de cause. Cette fois-ci, saisi par Hollande pour son feu vert au bénéfice de l’intervention militaire, l’Organisation des Nations Unies (ONU) a répondue favorablement à la demande de la France. La France n’a pas tardé à intervenir, le soir même par des raids aériens. Après deux jours de contre offensive, la ville de Konna a été libérée. Mais Hollande, décidé à en finir une bonne fois pour toute avec cette histoire ne s’est pas limité à cette seule mission ; qui d’ailleurs lui a permis de connaître la capacité des islamistes rebelles équipés de matériels modernes et sophistiqués. L’attaque d’un hélicoptère français et le pilote mortellement blessé en témoigne. Ce qui explique aussi l’impuissance de l’armée malienne, sous équipée, de pouvoir tenir face à ces islamistes décidés à envahir le Mali tout entier.
Après cette phase réussie, qui rétablit l’espoir en chaque malien et qui peut être apprécié de première victoire de la Mission Internationale de Soutien au Mali, la France est entrée le lendemain, dimanche 13 janvier dans la deuxième phase de sa mission. Poursuivre les jihadistes, détruire leurs camps d’entrainement, leurs refuges et dépôts. Une volonté affirmée par Hollande qui dit être prêt à mettre les moyens qu’il faut pour atteindre l’objectif qui est la libération totale du Mali. Ce même dimanche, selon des sources RFI confirmées par des habitants sur place, quatre avions de combats rafales venant directement de la France ont fait des frappes ciblées dans beaucoup de localités du nord. A Douentza, dans la région de Mopti ; Léré et Nampala dans la région de Tombouctou ; Aghafo dans la région de Kidal et Gao ville. Des endroits qui servaient de logements, de camps d’entrainements et de dépôts de logistiques des islamistes rebelles.
Pour la mission, la France aurait pour le moment déployé 500 soldats repartis entre Bamako, la capitale pour sécuriser ses ressortissants et Sevaré pour continuer l’offensive. Pour ce qui est de la logistique aérienne, la France aurait déployé 12 avions de combat qui ont largué une vingtaine de bombes.
L’intervention de la France a été approuvée par presque toutes les grandes puissances du monde, qui se disent prêtes à l’épauler sur le plan logistique. La Grande Bretagne, Les Etats Unis, l’Allemagne et d’autres pays occidentaux se sont tous dits prêts à envoyer leur contribution.
Les pays africains, principaux concernés dans la résolution de cette crise se sont eux aussi vite prononcés. Nombreux parmi eux se sont engagés à envoyer des troupes. Le Sénégal 500 hommes, le Burkina 500, le Nigéria (pays choisi pour diriger la MISMA) 600, le Togo 105 et le Benin 300, le Niger 500 hommes ; l’Algérie quant à elle a autorisé l’utilisation de son espace aérien par les avions de combat Français.
Ces troupes aux côté de l’armée malienne mèneront la reconquête terrestre des territoires occupés. Au constat des faits, la peur a changé de camp et le Mali devient la Capitale de la lutte contre le terrorisme international. Dans le processus de la concrétisation de la Mission Internationale de Soutien au Mali, une réunion extraordinaire du comité des chefs d’état-major de la CEDEAO s’était tenue, il y a deux mois à l’école Alioune Blondin Bèye. Elle avait pour objectif d’examiner les conclusions de la rencontre d’harmonisation du concept d’opération de la force Internationale pour libérer le nord du mali. Le comité des chefs d’état-major a adopté à l’unanimité le concept d’opération conjointe élaboré par les Officiers de la force en attente de la CEDEAO, composés des experts militaires du mali, de la CEDEAO, de l’Union Africaine, des Nations Unies, de la France, de l’Allemagne , du canada, de l’Algérie et de la Mauritanie en vue d’arrêter les modalités de déploiement de la force militaire. Après ce consensus, il ne restait que le feu vert de l’ONU. Après adoption de la résolution 2085 le mois dernier, seule l’évolution rapide et inattendue des choses sur le terrain a favorisé le déclenchement de l’intervention militaire.
Maintenant ce qui reste à savoir c’est la durée de l’assistance de la France. Pour combien de temps restera-t-elle ? Après la reconquête des territoires occupés, sera-t-elle au côté du Mali pour assurer en permanence la sécurité du nord ? Le cours des évènements nous édifiera.
Boubacar Yalkoué
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