Censée prendre fin avec la signature d’un accord, la crise s’enlise à Kidal avec la naissance d’une nouvelle rébellion qui ne se reconnait plus dans le leadership de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).
Au moment où tout le monde approuve le retour de la paix au nord, un nouveau foyer de tension est en train naître à Kidal. Connu pour être l’épicentre de toutes les rebelles, l’Adrar des Ifoghas renoue avec la contestation, malgré la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation.
Cette nouvelle rébellion, qui a pris corps à la veille de la signature par la CMA le 20 juin dernier de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale, est menée par un groupe qui dit ne pas se reconnaître dans le processus.
Même minoritaire, cette nouvelle rébellion a néanmoins la caution de plusieurs caciques des groupes armés. En réalité, c’est la gestion du groupe d’Alghebass Ag Intallah et autres qui est en cause.
Kidal la rebelle ne comprend pas la tournure que le processus de paix avait prise alors qu’on s’attendait à une large autonomie à défaut de l’indépendance. L’absence du leader du MNLA, Bilal Ag Achérif, jusqu’ici à Bamako est liée à cette situation que beaucoup de responsables de la rébellion et de l’Etat voulaient étouffer.
Décidée à se faire entendre, la nouvelle rébellion est une épine dans les pieds des chefs de la CMA qui ne se sont pas préparés à telle éventualité. En minimisant la force de frappe de cette contestation, le MNLA, le HCUA et le MAA ont ouvert un boulevard à une véritable rébellion dont les rangs grossissent chaque jour davantage.
Les accusations de détournement de dons à l’encontre des responsables de la CMA sont la preuve irréfutable de cette nouvelle fronde.
Aujourd’hui à Kidal, ni les autorités coutumières encore moins les leaders de la rébellion ne sont à mesure de contenir les frondeurs. Et à chaque fois que l’occasion se présente, ils en font la démonstration. C’est la nouvelle rébellion qui s’oppose à l’ouverture des classes et l’arrivée des ministres à Kidal.
Au demeurant, la CMA n’a plus le monopole de cette ville dont les nouveaux maîtres imposent leurs lois et semblent être plus crédibles que les groupes armés accusés de trahir la cause. Comme pour corroborer l’idée que la signature d’un accord est loin d’être la fin de la rébellion.
Alpha Mahamane Cissé
Nouvelle rébellion ancienne rébellion c’est toujours la même rébellion. J’avais dit sur ce site que dès qu’on va signer la paix avec la CMA, ses composantes vont changer de nom pour créer une nouvelle rébellion excusez moi poursuivre la rébellion et ça même l’indépendance de Kidal n’y changera rien. Ces rebelles ne sont pas des gens normaux, ce sont des voyous sinon comment comprendre qu’ils empêchent leur propres enfants d’aller à l’école?
Voici un excellent article a lire sur le lien protection, libertee et developpement:
http://www.cameroonvoice.com/news/article-news-20792.html
Comment peut on envisager batir une nation, un état sans des forces de défense là où il le fallait. Comment les régimes precedents (Moussa, Alpha et ATT) ont accepté démilitariser les frontières nord, intégrer des individus, des rebelles même repentis ( même la RDC a refusé ce schéma) qui abandonnent les forces républicaines ) la moindre incartade pour se joindre aux rebelles et être surpris de la débandade actuelle du pays; la même erreur avec le nouvel accord est entrain de se dessiner encore…..
C’est à se poser la question si nos dirigeants ne boivent pas de l’eau par les narines…..
Le désastre actuel au Mali est le produit de toute l’histoire de l’oppression coloniale puis néocoloniale française.
Tracées artificiellement au cordeau, les frontières qui sont le fruit maudit d’un découpage colonial sommaire, finiront par aboutir tôt ou tard à une redéfinition du pays, ce qui célébrera enfin, la “seconde décolonisation”.
Notre Mali est en cours de recolonisation et nous sommes entrain de perd nos dignité
Mali kéra yérèdon-dougou yé, ani foukari dougou
plutot, yérèdon-bali-dougou, moko mouta yérèdon
Que ses lecteurs ne lui traitent surtout pas de vindicatif et haineux contre tel ou tel responsable, mais Sankingba tient à griffonner sa part de vérité qui peut souvent blesser.
Est-ce un secret pour la République que la rébellion touareg est comme un atome dont le noyau est le clan dur, aristocratique mais charismatique de la famille Intallah? Autour de ce noyau, gravitent, s’agitent et dérapent des électrons constitués des autres fractions touareg de Kidal. Oui, Sankingba précise bien l’empire Kidalois qui est différent du reste du nord. Cette famille dont la succession ne va pas sans coup bas entre membres congénères, n’a pas grande prétention territoriale sur le reste du nord Mali. Ce sont plutôt ceux qui gravitent tout autour et qui en quête d’une considération ethnique s’exaltent pour une indépendance.
En plus de la fraction majoritaire (les imghad), les Daoussak et les Kahlentassar, la tribu arabe Kunta des cercles de Bourem, Goundam, Tessalit et Tombouctou (descendante du pacha Djouder venu du Maroc), constituent le vrai contre poids à l’hégémonie totalitaire des Ifoghas et de la famille Intallah.
C’est ce qui explique justement, la rébellion dans la rébellion à Kidal.
Car, à chaque groupe fractionnel, un domaine d’autorité avérée. Difficile de cerner tous les paramètres tant les composantes sont complexes. Mais ce post n’est que l’esquisse de la description des embuches ayant jalonné toutes les négociations menées jusque là par le Mali.
Vouloir entamer des négociations et faire accoucher des résolutions depuis Bamako sans aller dans les profondeurs culturelle et géographique ne serait que percevoir la question de surface. C’est pourquoi, les approches méthodologiques des différents régimes ont eu leur impact temporellement positif selon qu’il s’agisse de Moussa Traoré avec une bonne couverture politique du nord (UDPM) ayant couronné des roitelets ou de Alpha Omar Konaré avec de talentueux négociateurs comme Archi TRAORE (l’homme discret de la République) soutenu par des assurants chefs traditionnels.
D’entre tous, il a manqué une vraie vision stratégique à ATT sur la question surtout avec la débandade du clan Khadaffi et de toute sa Légion Islamique. L’erreur fatale de Amadou fut l’alerte tambour battant à la communauté internationale sans sonner la charge.
En acceptant les combattants touaregs venus de Tripoli se réclamant membres de la communauté touareg (Ifoghas, chamanamasse, Idnan…) qui au départ s’étaient cantonnés entre les collines d’In assalek et Zazak, vers la frontière avec l’Algérie, ATT a offert l’occasion à la milice de feu Ibrahim Ag Bahanga et les jeunes du M N L A de les rejoindre et de faire fusion avec eux.
Dès lors, une vraie armée d’environ 2000 à 4000 hommes selon différentes sources s’est constituée. Pour ce groupe, il fallait aller vite et très vite car l’Etat malien est faible militairement. Et ATT ne percevra l’imminence du péril que lors du lancement des travaux de la route Dioila-Fana, le 26 novembre , lorsqu’une dépêche lui est tombée entre les mains. Oui, Aguel Hoc était dans le viseur des fidèles de Bahanga. Bien avant le colonel Waqqi Ag OSSAD devant qui le protocole de la République avait déroulé le tapis rouge le 03 décembre, s’était pourtant montré loquasse et tiendra la dragée haute à ATT . Malgré les efforts de Al Hadj Gamou, la fourberie pointait à l’horizon. Plus tard l’appui de cette légion islamique venue de la Libye, véritablement force de frappe agira sur le sort dans la bataille de Kidal.
VIVE LA REPUBLIQUE
Sakingba, ton recit est très interessant car retrace le fond de ceproblème de rebellion. C’est bien dommage que la diplomatie internationnale mais surtout malien occulte ces détails culturels qui sont la source de tous nos problèmes de rebellion!!
Vive la République
QUe Dieu assiste le Mali
@ frere Sankingba,
Ton commentaire donné une matière a reflection. Tres interessant et J’ai bien lire d’autres forumistes qui ont aussi une idée et connaissances sur les realites du nord.
Merci.
SANKINGBA
Pour une fois je te tire mon chapeau , le professeur KONATE l’historien ne dirait pas plus .
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