C’est la question qui taraude actuellement les enquêteurs de la Gendarmerie de Kidal, qui détiennent encore le véhicule maquillé de l’infortuné Lieutenant Sidi Mohamed Ag Acherif, alias «Marzouk», Contrôleur journalier à la Direction régionale des Douanes, en poste à Tessalit, exécuté le jeudi 12 août 2010 vers 4h du matin par ses ravisseurs.
En effet, selon nos sources, quelques jours avant la fête du Ramadan, le véhicule de Marzouk a été appréhendé par la Gendarmerie, à la sortie de Kidal qui mène vers Ménaka. Pour pouvoir identifier ledit véhicule, il a fallu vérifier le numéro de châssis, qui avait été auparavant maquillé. On parle d’une portière changée et de quelques couches de peinture difformes. Selon nos informations, à bord de ce véhicule se trouvait le Sergent Chef Ismaghil Ag Azbay, un élément des Unités Spéciales de l’Alliance du 23 Mai pour le Changement. Ce Sergent Chef, selon toujours des sources dignes de foi, serait en collusion avec AQMI. Et cela serait connu partout à Kidal. Il aurait suivi les traces du pick-up de Marzouk et l’aurait signalé à ses ravisseurs.
Le jour de son interpellation, Ismaghil Ag Azbay avait à ses côtés un ancien rebelle très dangereux, personnalité très influente de l’Alliance et fervent supporter du fameux Réseau Paix, Sécurité et Développement.
A en croire les dernières informations que nous avons reçues en provenance de la capitale de l’Adrar des Ifoghas, les membres du Réseau ont mis toutes leurs relations en branle pour récupérer le véhicule. Selon eux, aucun membre de la famille de Marzouk n’a porté plainte. Mais, ce qu’ils oublient, c’est qu’après la mort de Marzouk, une enquête a été ouverte par les autorités administratives.
Rappelons que Lieutenant Sidi Mohamed Ag Acherif, alias «Marzouk», Contrôleur journalier à la Direction régionale des Douanes en poste à Tessalit, aurait été appréhendé par ses ravisseurs à quelques kilomètres de la sortie de la ville de Tessalit, alors qu’il allait porter secours à un camion tombé en panne. Aussitôt, la nouvelle de son kidnapping connue, sa communauté, accompagnée par de hauts responsables de la région, dont le député Hamada Ag Bibi, Ibrahim Ag Bahanga et Iyad Agaly, avait entrepris une négociation. «Malheureusement, la négociation n’a pas abouti et ils l’ont tué et refusé de rendre son corps », avait indiqué le Directeur régional adjoint des douanes. Sidi Mohamed Ag Acherif était un ancien rebelle intégré dans les Douanes comme guide-chauffeur, avant d’en gravir les échelons, jusqu’à obtenir le grade de Lieutenant, contrôleur journalier.
Depuis le décès de Marzouk, les deux éléments de la Garde Nationale, enlevés en même temps que lui puis relâchés, ainsi qu’une enveloppe lui appartenant ont été remis aux négociateurs. L’enveloppe contenait un ordre de mission plié en quatre, un carnet de chèques d’une banque de la place et une carte professionnelle indiquant que Marzouk était un «collaborateur extérieur de la Sécurité d’Etat». Quant à son corps, il n’a toujours pas été remis à sa famille, ses meurtriers ayant apparemment décidé de l’inhumer eux-mêmes. En tout cas, beaucoup de détails troublants entourent ce meurtre, dont l’élucidation est en passe d’être confiée à la justice.