Le 10 mai dernier, des hommes armés, non identifiés, ont pris d’assaut un poste de sécurité de Tinezawaten, situé à 300 Km de Kidal, non loin de la frontière algérienne…
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Le bilan de l’attaque est mitigé et les échos qui nous sont parvenus du Nord ne sont pas concordants : certains parlent d’au moins dix morts, d’autres en citent une trentaine, dont des gendarmes. Et toujours, avec un nombre imprécis de blessés. Mais d’ores et déjà, « l’alliance démocratique pour le changement » du 23 mai, par la voie de son porte –parole, Ahmada Ag Bibi, affirme se désolidariser de cette attaque. « Nous sommes étrangers à cette affaire ! », jure –t –il. Pourtant, le chef des assaillants n’est autre que le « Colonel » Ibrahim Bahanga, un des caïds de la rébellion touarègue des années 1990, qui, l’année dernière, a combattu l’armée pendant plus de deux mois, jusqu’à la signature des Accord d’Alger. Avec Iyad Ag Ghali et le Colonel Fagaga, il forme le trio qui dirige l’Alliance du 23 mai. Ledit accord, signé depuis le 4 juillet dernier, prévoyait des actions de développement en faveur des populations du Nord.
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Depuis quelques semaines pourtant, des voix s’y élèvent, de plus en plus nombreuses –dont celles de la clique de Bahanga et Fagaga –pour dénoncer le retard accusé dans l’application de l’accord. Et la semaine dernière encore, les insurgés du 23 mai s’en plaignaient. Les assaillants seraient –ils au nombre des plaignants ? Toujours est –il que Hassan Fagaga, dont l’impatience et le mécontentement ont fait des émules, déclarait, menaçant : « Jusqu’à présent, on est en position de trouble. Jusqu’à présent, on est à Kidal, et se demande si l’accord sera appliqué. Il y a beaucoup de gens qui nous disent qu’il a été annulé. Jusqu’à présent, on attend qu’il soit appliqué. Ce sera toujours notre langage ». Pour celui qui sait lire entre les lignes…
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La paix déserte, une fois de plus, le désert
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Comment se fait –il que Bahanga, en tant que membre de l’Alliance du 23 mai, ait brisé son serment en organisant cette attaque ? Quels sont les vrais mobiles de cette agression ? Les rapports entre l’Alliance et le Comité de suivi de l’Accord sont –ils au beau fixe ?… Autant d’interrogations auxquelles le Président du Comité de suivi de l’Accord, le Colonel Mamadou Diagouragua, tente d’apporter, des réponses : « Selon les premières informations qu’on a, l’attaque était commanditée et même conduite par Ibrahim Bahanga. Pour le moment, on n’a pas tout le bilan. Certainement qu’il y a des morts du côté de l’Armée et quelques blessés légers. Des renforts sont partis ce matin (NDLR : 11 mai), et nous attendons les résultats des opérations qui seront menées dans ce cadre… C’est vrai, Bahanga est membre de l’Alliance. En tout cas, tout le Mali le connaît maintenant de nom et de notoriété (NDLR : et comment !). Depuis quelques jours, il n’était pas en bons termes avec les autres membres de l’Alliance, autour de l’Application de l’Accord. Ils ont même demandé au comité de suivi d’organiser une mission au niveau familial, pour aller parler à Ibrahim Bahanga, sans qu’on sache réellement ce qui les oppose. On attendait le résultat de cette mission… ».
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Et c’est en ce moment que survient l’ignoble agression. Et le Colonel Diagouragua, de poursuivre : « Pour le moment, les mobiles (NDLR : de l’attaque) sont imprécis. Nous savons qu’il y a des problèmes internes à l’Alliance, et nous les aidons à les surmonter. Et je pense que la fin des opérations et l’enquête qui est menée conjointement nous permettront de savoir ce qui se passe au sein de l’Alliance. Quel que soit le mobile, au niveau du Comité de suivi, nous avons enregistré ça (NDLR : entendez, cette attaque) comme une provocation à laquelle, il faut répondre avec mesure et fermeté. Les forces de sécurité sont en parfait accord, pour trouver une solution à ce problème ».
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Hum peut –être qu’on aurait dû commencer par ça. Et Diagouragua, de conclure : « Les choses se passent très bien entre les deux parties (DNLR : Alliance –Comité de suivi). Le Comité est composé de trois parties : Alliance –gouvernement et facilitateur. On n’a pas de problème. Nous sommes en train d’appliquer l’accord. Mais on ne saurait dire, exactement, ce qui se passe entre l’Alliance et les autres. Ce matin (11 mai), le Comité de suivi a tenu une réunion, au cours de laquelle l’Alliance a tenu à se désolidariser de l’attaque. Dans les jours prochains, elle va davantage situer sa position par rapport à la mise en œuvre de l’Accord ».
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Pour l’heure, au sein du trio de tête de la rébellion touarègue –Iyad Ag Ghali, Fagaga, et Bahanga -, seul Ag Ghali semble revenu, à de meilleurs sentiments. Mais est –il sincère ? Et pour combien de temps encore ? Seuls les dieux du désert peuvent y répondre.
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Surtout que les combats, qui ont duré une bonne partie de la matinée du 11 mai, auraient enregistré la participation d’autres rebelles touaregs, venus du Niger voisin.
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Par le viator
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