Longtemps et toujours considérée comme une zone de guerre, de trafic de drogues, d’armes, de prises d’otages, la 8ème région est aussi une terre de transit et d’accueil pour les immigrés. Ce sont-là, entre autres, des pratiques virulentes engendrées par des personnes qu’on peut qualifier d’“apatrides”. Car, elles sont généralement de double nationalité.
Longtemps considérés comme des super-maliens, voilà qu’aujourd’hui ces compatriotes empêcher l’Etat à maîtriser la situation ou tout au moins à instaurer son autorité dans le septentrion malien sans laquelle il est utopique de penser à la stabilité et au maintien de la sécurité régionale.
En effet, malgré les multiples efforts consentis par les gouvernements qui se sont succédé, il est impossible d’imaginer la paix sans contrôler toute la zone sahélo-saharienne, avec la connivence volontaire des ressortissants de ces localités.
A Kidal, dans l’Adrar des Ifoghas, derrière toute action incontrôlée se déroulant dans la région, se trouve généralement la main d’un natif de Kidal, qu’il ait domicile fixe dans la ville ou soit installé ailleurs. C’est une société multi-ethnique méfiante des autres mais solidaire quand elle est en face d’une autre ethnie. Cette situation aujourd’hui difficile la sociabilité en 8ème région.
Malgré tout, puisque le développement de la région dépend obligatoirement de la restauration d’une paix durable pour attirer les investisseurs étrangers, une des ambitions des plus hautes autorités de l’Etat du Mali, est le retour de l’autorité d’Etat partout dans le septentrion malien, à commencer par la conscientisation des ressortissants du Nord, la bonne gestion des ressources, l’égalité entre les hommes et devant la loi, le renforcement des capacités des ressources humaines et les dispositifs sécuritaires partout dans la bande sahélo-saharienne.
TERRE DE TRANSIT IRRITANTE
Malgré la présence d’un énorme dispositif sécuritaire, la 8ème région reste une terre de trafic illicite de toutes sortes. Parce que la région est incontrôlable et les forces de l’ordre ont un réel manque de moyen et de décision pour effectuer convenablement le maintien d’ordre et la lutte contre les narcotrafiquants. Le plus irritant, c’est que dans toute cette région, les ressortissants sont à la merci des Algériens, en tout cas, ce que se disent natifs de Kidal. Puisque les Algériens entrent et sortent comme bon leur semble.
Par contre, les ressortissants maliens sont empêchés de franchir la frontière algérienne. En outre, il faut souligner que l’Adrar des Ifoghas sert aussi de transit massif pour les immigrés qui se rendent en Libye ou en Occident. Chaque mois, on peut chiffrer plusieurs dizaines d’immigrants, y compris ceux qui sont déclarés ou pas au Commissariat de Police de Kidal.
Ceux qui n’ont pas de passeport sont pour la plupart refoulés à la frontière algérienne et certains d’entre eux s’adonnent aux petites activités commerciales sur place. Ils s’y installent définitivement pour fonder leur famille. Ceux pour qui le commerce ne porte pas bonheur, n’hésitent pas de tenter l’aventure.
B.T.