En début de semaine, plus précisément le mardi 02 février 2016, des combattants du Gatia, (groupe armé membre de la Plateforme et proche du gouvernement malien), sont entrés, dans la ville de Kidal (8ème région administrative du Mali) à bord de plus de 20 véhicules de combat. Il n’y a pas eu de coup de fusils, selon diverses sources, mais depuis cette entrée à Kidal, les commentaires vont bon train, les uns se réjouissant de cette situation et les autres ne cachant plus leurs désarrois. Comme on pouvait s’y attendre, lors du point de presse qu’il a animé hier jeudi 4 février 2016, le porte parole adjoint de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), Olivier Salgado, a sobrement évoqué ce sujet d’actualité brulante. Il a invité les acteurs à impérativement respecter l’esprit de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger.
Hier, le porte parole adjoint de la Minusma Olivier Salgado a animé un point de presse au siège de l’organisation à l’hôtel de l’Amitié de Bamako pour évoquer les activités réalisées récemment par la Mission Onusienne au Mali. Il a saisi l’occasion pour mettre l’accent sur les derniers développements dans la capitale de l’Adrar des Iforas (Kidal). « Des ajustements sont en cours. Il y avait des inquiétudes qui ont été vite dissipées parce que ce matin un vol était en partance pour Kidal. Concernant Kidal, nous sommes au courant et nous suivons de très près les développements en ce moment même à Kidal, c’est l’une de nos préoccupations majeures. Nous comprenons que des discussions auxquelles nous ne prenons pas part sont en cours et nous n’avons pas de commentaires à ce stade. Il est impératif que l’esprit de l’accord de paix soit respecté. Des réunions de haut niveau sont prévues très prochainement peut être même aujourd’hui», a souligné Olivier Salgado. Peut-on dire que l’entrée du Gatia à Kidal est une violation du cessez le feu ? Et le conférencier de dire : « Il est trop tôt de se prononcer à ce stade. Vous savez qu’il y a des mécanismes comme la CTS (Commission technique de sécurité) qui sont en place. Je crois qu’il est trop tôt pour en parler. Des réunions sont en cours. Les medias ont un rôle à jouer pour l’apaisement de la situation. Je crois qu’il faut laisser aboutir les discussions qui sont en cours. Une fois de plus, il faut souligner que la Minusma n’a pas pris part aux négociations que certains ont appelé informelles d’Anefis ». Pour Olivier Salgado, la Minusma n’a pas de commentaire, car des discussions sont en cours. Selon lui, la médiation internationale se prononcera sans doute sur la situation qu’existe à Kidal. « Notre souhait est que Kidal reste calme comme c’est le cas depuis plusieurs semaines et comme c’est le cas aujourd’hui, c’est ça le premier souhait », a-t-il dit.
Aux dires de Olivier Salgado, depuis quelques jours, la Minusma teste au dessus de Kidal un ballon dirigeable, un aérostat sur lequel sont installés des capteurs et cameras, permettant d’observer 24/24 dans un rayon de plusieurs kilomètres tous les mouvements suspects, et le cas échéant, d’agir de manière préventive. Ce dispositif a pour but de renforcer la protection de la population civile de Kidal, ainsi que celle du camp de la Minusma et de la piste d’atterrissage, a-t-il précisé. S’agissant du cantonnement des groupes armés, il a fait savoir que les travaux de construction des sites de Fafa, Inegar et de Likrakar continuent normalement.
La conférence nationale d’entente prévue au 3ème trimestre 2016
L’opposition politique malienne à l’image du Parti pour la renaissance nationale (Parena) dirigé par l’ancien ministre, Tiébilé Dramé aura certainement gain de cause sous peu. En effet, la conférence nationale d’entente, dont le parti recommandait la tenue depuis belle lurette, ne saurait tarder. Le gouvernement prévoit la tenue de cette conférence au 3ème trimestre de cette année. « Le 26 janvier, une équipe de la Minusma composée de la division des affaires civiles, des affaires politiques et de l’unité genre a rencontré le ministre de la réconciliation nationale, M. Zahabi pour une session de travail à Bamako. Le ministre a souligné les priorités du gouvernement ainsi que l’organisation de la conférence nationale d’entente prévue au troisième trimestre 2016. Le ministre Zahabi a sollicité l’appui technique, logistique, financier et sécuritaire de la Mission pour la bonne tenues des activités qui rentrent dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali », a dit le porte parole de la Minusma. En outre, il a mis l’accent sur les projets à impact rapide, sur les droits humains, sur le processus électoral et de paix au nord du Mali.
Aguibou Sogodogo
