Kidal : Les derniers soupirs de la CMA ?

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Mali: affrontements entre un groupe pro-Bamako et des rebelles touaregs à Kidal
Des soldats de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) à Kidal, le 28 mars 2016 pour un Forum pour la réconciliation. © AFP

Faisant songer à l’annonce d’une fin de partie, les membres  de la CMA, comme ils savent le faire si bien, se sont fendus derrière d’un communiqué laconique pour, prétendent-ils, lancer un appel à la médiation internationale, dénonçant une violation du cessez-le feu de la part du GATIA. Alors qu’il ne s’agissait que d’une victoire de celui-ci sur le terrain à Intachdayte (localité située à 85 Km au Nord-ouest de Kidal). Tout laisse donc à croire que les dirigeants de ce groupe armé, n’ont plus que leur turban sur la tête, en attendant d’en faire un linceul.

Longtemps habitué à des tapages médiatiques sur fond de communiqués pompeux, la CMA renoue avec ses habitudes. Elle réagit désormais à quart de tour, soit pour alerter la communauté internationale, soit pour accuser l’Etat du Mali, dont les efforts pour le retour de la paix sont constamment réduits au néant. Dans sa politique de communication, ce groupe armé a toujours la latitude de travestir la vérité, histoire de mieux jouer à la victime aux yeux de la communauté internationale. Toute action tendant à repousser ses provocations et agressions  par l’autre groupe armé, le GATIA est interprétée comme une violation du cessez-le-feu. Par contre, leur  occupation inopportune de toute la ville de Kidal, n’entrave pas à leur entendement, ni les ententes scellées avec les autres groupes armés, encore moins la mise en œuvre de l’accord de paix et de réconciliation, issu du processus d’Alger.

Désormais affaiblis militairement et infréquentables par presque tous les partenaires qui soutiennent le retour de la paix au Mali, la CMA veut faire de la communication mensongère son arme de guerre contre le Gatia. Or, il reste évident que la cohabitation reste la seule alternative pour une réconciliation efficiente. Ce qui n’est pas l’option de la CMA, avec sa tête de proue, le HCUA. Au contraire, elle entend faire de cette coordination un patrimoine des Ifoghas. Cela situation a fini par créer des failles en son  sein.

La dernière dissidence sortie de ses entrailles est celle de Moussa Ag Acharatoumane, qui a créé  le MSA (le Mouvement pour le Salut de l’Azawad). Au lieu d’admettre la cohabitation avec les autres communautés de Kidal, les Ifoghas se cramponnent à leur suffisance ethnique. C’est pourquoi son secrétaire général, Bilal Ag Chérif, lors  d’une interview sur RFI, le 17 septembre, a clairement déclaré qu’aucune conciliation n’est encore possible avec le GATIA. D’où ses propos : « Les résultats d’Anéfis 1 ne nous encouragent pas à un Anéfis 2 ». Une telle déclaration ferme les portes à toute négociation avec les autres groupes armés, notamment les Imghads, qui ne demandent autre chose que leur retour à Kidal, auprès des leurs. Sans défense, devant la détermination de ceux-ci, la CMA essaie de faire accroire qu’ils : « bénéficient des équipements et de la logistique de l’armée nationale du Mali ».

Au regard de cette panique soudaine de la CMA, les observateurs s’accordent sur deux choses. L’une est relative à une fuite en avant de ce groupe armé et l’autre à sa fin imminente. D’où ses derniers soupirs.

Moustapha Diawara

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7 COMMENTAIRES

  1. Bonsoir,

    APPEL A TOUS LES ACTEURS POUR UNE MISE EN ŒUVRE DILIGENTE DE L’ACCORD POUR LA PAIX ET LA RÉCONCILIATION AU MALI ET POUR L’ENGAGEMENT, FRANC, HONNÊTE ET SANS COMPLAISANCE, DE TOUS

    Merci à tous et à toutes pour vos contributions pour une sortie durable de la crise au Mali.

    Nous sommes dans une insécurité totale (embrasement qui risque de se généraliser : trop de morts dans les régions du nord du Mali ainsi qu’au centre du Mali et au sud du Mali, djihadisme, terrorisme, …) et tout progresse lentement du fait de la non application de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali.

    Une minorité (terroristes et autres) ne doit pas prendre tout un peuple en otage.

    Comme certains le disent, nous avons des solutions idoines de sortie de crise, elles sont refusées ou ignorées par tous et toutes.

    En effet, j’ai fait des propositions pour résoudre le problème de Kidal ET pour la garantie du respect de l’accord et de l’engagement des acteurs pour la mise en œuvre et le suivi de l’accord de Bamako, pourquoi les acteurs ne les testent pas ?

    Ceux qui supportent l’accord de Bamako et ceux qui ne le supportent pas devront prendre de la hauteur en mettant en avant le Mali et en se rapprochant sur la base des intérêts des Maliens et de leur bien-être.

    Des intérêts cachés ou des mains invisibles pourront empêcher l’accord de Bamako de démarrer et de se dérouler normalement. Dans ce cas, ils doivent être mis en évidence et les auteurs exhibés devant tous pour que cesse ce qui empêche que l’accord se déroule normalement.

    Si toutes les parties prenantes et la médiation s’engagent honnêtement, franchement et sans complaisance, pour une mise en œuvre et un suivi stricts de l’accord, ces intérêts cachés (ou ces mains invisibles) seront débusqués (es), ainsi que ceux qui sont derrière.

    Nous devons, FAIRE ARRÊTER IMMÉDIATEMENT LES HOSTILITÉS, ENTRE GATIA ET LA CMA, SUR LE TERRAIN, et URGEMMENT mettre en place les autorités intérimaires, le DDR (Démobilisation, Désarmement et Réinsertion), le MOC (Mécanisme Opérationnel de Coordination) via les patrouilles mixtes et, graduellement, les forces de défense et sécurité Maliennes reconstituées et lancer la conférence d’entente nationale prévue dans l’accord au lieu des concertations nationales à cause de la complexité et de l’issue incertaine, à court terme, de ces dernières.

    ENGAGEONS-NOUS (tous les acteurs), honnêtement, franchement et sans complaisance, acceptons le partage de responsabilités (en particulier à Kidal) ET METTONS, TOUS/TOUTES, RAPIDEMENT, EN ŒUVRE, indépendamment des bords politiques, L’ACCORD DE BAMAKO, pour la paix et la réconciliation au Mali, pour l’intérêt général, pour le bonheur de TOUS/TOUTES, pour résoudre définitivement le problème de Kidal et pour éviter l’embrasement généralisé (sur lequel j’ai alerté les acteurs depuis plus d’un an).

    Pour ce faire, je lance un appel à tous les acteurs (parties prenantes Maliennes, la médiation internationale (MINUSMA/ONU, UA,UE, CEDEAO, …) et les partenaires (France/Barkhane, les États Unis, l’OIF, les PTF, …).

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    Expert TIC, Gouvernance et Sécurité
    E-mail : [email protected]
    TEL 00223 95 58 48 97

  2. Bonjour,
    Les Touaregs, tout comme les Peulhs et les autres composantes ethniques, font partie de la même nation Malienne, elles doivent toutes mettre le Mali en avant.

    Ne nous trompons pas de combat, le seul combat qui veuille c’est le combat démocratique pour un MALI UN ET INDIVISIBLE acceptant la diversité ethnique, refusant l’esclavagisme et permettant la libre administration des régions et communes.

    Nous y sommes.

    A travers l’accord de Bamako, c’est le Mali tout entier, via toutes ses composantes ethniques, qui est plus fort et qui gagne et non une ethnie donnée, qu’elle soit Touareg ou Peulhe ou autre.

    L’accord a opté pour le développement équilibré de toutes les régions du Mali en commençant par celles qui sont en retard, celles du nord du Mali.

    L’Union fait la force. Dans un Mali Un et Indivisible, cultivons la diversité (ethnique, culturelle, …) et l’union à travers la mutualisation de nos forces et de nos ressources issues de la régionalisation où chacun doit occuper sa place, nous serons encore plus forts.

    D’après l’accord de Bamako, cette régionalisation permet aux filles et aux fils d’une même région de gérer, ensemble, leurs régions (et communes) à travers la libre administration des régions (et communes).

    C’est ainsi que, malgré le poids du passé, nos frères et sœurs de Kidal, incluant les Ifoghas et les Imghads, doivent gérer ensemble la région de Kidal. Les accords de Annefis et Niamey, entre parties prenantes, vont dans ce sens.

    Le Mali est pour nous tous/toutes, nous devons, TOUS/TOUTES, chercher des solutions idoines à nos problématiques au lieu d’attendre que ça vienne toujours du haut.

    Le problème de Kidal est un des plus saillants mais la réconciliation concerne tout le Mali, y compris la région de Kidal, car le tissu social, aux niveaux national, régional et local, est affecté et l’impact de la crise (sur le vivre ensemble, …) et les amalgames induits ont affecté tout le Mali.

    Il faut, donc, travailler sur la cohésion sociale, la cohésion nationale, l’unité, cultiver la paix partout au Mali et ré-apprendre ou renforcer le vivre ensemble même si la solidarité et la force des liens ancestraux ont aidé à maintenir certains liens sociaux.

    Appliquons l’accord de Bamako, pour la paix et la réconciliation au Mali, sensibilisons partout sur cet accord et sa mise en œuvre, en particulier à travers la mise en place du DDR (Démobilisation, Désarmement et Réinsertion) , du MOC (Mécanisme Opérationnel de Coordination via les patrouilles mixtes) et des autorités intérimaires, et faisons-le respecter strictement, franchement et sans complaisance par tous les acteurs, en particulier ceux qui l’ont signé (toutes les parties prenantes, la médiation internationale et les partenaires) et on résoudra le problème de Kidal.

    D’où ma contribution que je conseille de lire ou relire. Elle est intitulée “Accord de Bamako : Comment garantir son respect et l’engagement des parties prenantes ?”

    A propos de cette contribution, j’avais écrit il y a bientôt un an, le 21 SEPTEMBRE 2015, une lettre ouverte en ligne, adressée au Président, Ibrahim Boubacar Keïta, aux Maliens et aux Partenaires, pour proposer une approche pour répondre à cette question.

    Engageons-nous, honnêtement, franchement et sans complaisance, acceptons le partage de responsabilités (en particulier à Kidal) et mettons, TOUS/TOUTES, rapidement, en œuvre, cet accord.

    Cdlt
    Dr ANASSER AG RHISSA
    Expert TIC, Gouvernance et Sécurité

    • Bonsoir,
      Merci Diarra Wara de votre contribution.

      Nous souhaitons une intervention de la part de ces vrais maitres du nord pour contribuer à trouver des solutions idoines aux problèmes que nous connaissons.

      Pour la mise en œuvre de l’accord, l’inclusivité doit être promue et chaque citoyen doit apporter sa pierre à l’édifice national.

      Bien cordialement
      Dr ANASSER AG RHISSA
      Expert TIC, Gouvernance et Sécurité
      TEL 00223 95 58 48 97

      • Le mali est une nation,n’allons pas chercher d’autres maîtres.
        Il faut que l’État s’assume.

        • Bonjour,
          Merci Titi de votre commentaire.

          Le Mali est une nation avec plusieurs niveaux de GOUVERNANCE : national, régional, local.

          AUX NIVEAUX RÉGIONAL ET LOCAL, LES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES (RÉGIONS ET COMMUNES) ASSURENT LEURS FONCTIONS ET RESPONSABILITÉS A TRAVERS LA LIBRE ADMINISTRATION.

          Les maîtres dont on parlait se trouvent au niveau local, des fois au niveau régional.

          CHAQUE NIVEAU ASSUME SES RESPONSABILITÉS ET DOIT COMMUNIQUER AVEC LES AUTRES.

          L’ETAT ASSUME LES SIENNES AU NIVEAU NATIONAL et au niveaux régional et local à travers les représentants de l’état qui se trouvent dans les régions et communes dans le cadre de la régionalisation et de la décentralisation.

          A NIVEAU SON RÔLE ET SES RESPONSABILITÉS DANS UN MALI UN ET INDIVISIBLE.

          Bien cordialement
          Dr ANASSER AG RHISSA
          Expert TIC, Gouvernance et Sécurité
          TEL 00223 95 58 58 97

          • Merci ANNASER pour ces contributions. La CMA doit comprendre qu’elle à tout à gagner avec la mère patrie. La France n’a pas d’ami. Ses amis ce sont les ressources du sous sol de Kidal. Que est ce qui les populations de Arlit au Niger gagnent avec l’exploitation de l’uranuim. Rien. Frere de La CMA lavez vos cœur de cette haine qui vous rend aveugle. Nous sommes vos freres de sang avec le brassage mais aussi des freres en religion. Nous voulons un Mali unique dans la diversité linguistique ethnique et culturelle. C’est la diversité des couleurs qui fait la beuaté d’un tapis selon Ahmadou HAMPATEBA.

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