Kidal : Cheik Ag Awissa, l’ordonnateur du massacre d’Aguelhok, atrocement fauché par une mine

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Le principal chef militaire du Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad (HCUA), numéro 2 et cousin d’Iyad Ag Ghaly, Cheick Ag Awissa, est accidentellement mort, samedi soir à Kidal. Il revenait d’une réunion justement sur la sécurité avec la mission onusienne de maintien de la paix au Mali (Munisma) dans cette ville où seul son mouvement et ses alliés peuvent circuler librement quand son véhicule a sauté sur un engin explosif. Son fils qui serait avec lui y aurait aussi succombé. Les images du véhicule en feu (épave) du seigneur de guerre de Kidal, qui a revendiqué à visage découvert le massacre de dizaine de soldats maliens désarmés à Aguelhok en janvier 2012 et de celle de mai 2014 à Kidal, sont insoutenables. Le gouvernement du Mali n’a pas encore réagi à cette disparition qui va forcément redistribuer les cartes voire affecter positivement ou négativement le processus de paix et de réconciliation dans le nord du Mali.

 

Qui était Cheik Ag Awissa ?

Né vers 1962 à Boghassa dans le Cercle de Abeibara dans le cœur montagneux de l’Adrar des Ifoghas, Acheikh comme tous les jeunes Touareg s’est rendu en Libye à la fin des années 70 à la recherche d’un emploi rémunéré suite aux conditions précaires de vie liées à la Rébellion de 1963 et aux sécheresses cycliques que l’Adagh a connues. Il fait partie du premier Contingent de la Légion Verte devenue Légion Islamique ayant effectué avec brio sa formation militaire de Commando dans le cadre de l’Appel du Guide libyen aux Touareg pour rejoindre la Libye, leur mère-patrie. Par son dynamisme, il devient le Chef des Formateurs de la Section Commandos et en même temps le premier responsable des jeunes Touareg du moins Kal Tamachaqt enrôlés dans la Légion Verte avant d’en être évincé par Iyad Ag Ghaly. Acheick a participé aux missions libyennes aux côtés de l’OLP au Liban contre Israël et à Aouzou au Tchad.

Après la dissolution de la Légion Verte, par Khadafi en 1990, comme tous ses compatriotes, il rejoint le Nord du Mali où il a pris part à la Rébellion de juin 1990. Après la signature de l’Accord de Tamanrasset en janvier 1991, il se brouillera avec Iyad Ag Ghally qu’il accuse d’avoir renoncé à la Feuille de route de la Rébellion portant sur la libération à la fois sociale et territoriale de l’Azawad. Iyad a échappé à une tentative d’assassinat à Kidal ville ayant coûté la vie à son chauffeur dont le véhicule a été criblé de balles par des combattants acquis à Acheick Ag Awissa. Arrêté et déféré à la Prison de Kidal où je lui ai rendu en 1992 une visite de courtoisie en qualité de Coordinateur des MFUA, Acheick a été libéré et s’est réconcilié avec Iyad. Le conflit ayant opposé le MPA à l’ARLA en 1994 suite à l’assassinat par l’ARLA du Colonel Bilal Ag Saloum a consolidé leur entente au nom de leur appartenance commune au MPA. .

L’ADC en 2006 a profité de son encadrement militaire ainsi que Ansardine dont il est devenu en 2012 le Chef d’Eta Major. Avec Alghabas Ag Intalla ils ont fondé le HCUA dont il devient aussi le Chef d’Etat Major après leur rupture idéologique avec Ansardine et un bref passage au MIA vite abandonné par fusion avec le HCUA. Acheick Ag Awissa contrairement à certaines méchantes langues est un homme sociable profondément croyant, porté sur l’honneur et la dignité.

Sa formation militaire achevée et son idéal révolutionnaire confirmé l’ont toujours éloigné des conflits à relent tribal et au caractère trivial. Acheick a de son vivant opté de vivre sur les hauteurs des montagnes de l’Adagh et de la noblesse des Ifoghas.

Mort accidentellement en revenant d’une réunion sécuritaire avec la MUNISMA et après avoir prié le Maghrib ( prière du crépuscule ) sur la terre sacrée de l’Adagh qui l’a vu naître, Acheick nous a brutalement quitté suite à l’explosion de son véhicule ce Samedi, 8 0ctobre 2016 avec un message audio comme Testament à titre posthume : ” Je n’ai jamais ordonné le massacre des populations civiles ni le pillage de leurs biens ni la destruction des infrastructures communautaires par crainte de Dieu et en Son Nom. ”

Quelle sagesse doublée d’une inaltérable vision !

Zeidan AG SIDALAMINE

*Le titre et le chapeau sont de la rédaction.

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3 COMMENTAIRES

  1. Quel fumier ce Zaidan! Comment, quelqu’un qui, de sang froid, fait égorger des dizaines de soldats Maliens, peut-il être un homme qui a peur de Dieu? Ce fils de chien a commis tellement de crimes qu’il ressemble lui même à la mort. Ce Zaidan Ag quelque chose Lami je ne sais quoi encore, se moque vraiment du Monde. J’en veux même au pédé qui a rédigé le titre de cet article. Cet enfoiré de Zaidan fait les éloges funèbres d’un salopard, qui pour lui est un sage. Qui en plus, est un visionnaire. C’est tout à fait normal, qu’un criminel trouve ces qualités à ce chien explosé. Puisse Dieu l’exploser à son tour, puisque c’est dans le crime qu’ils se distinguent. Où est la sagesse chez cet homme? Un criminel qui doit avoir à son actif la mort de centaine de gens, et qui est honoré par un de ses semblables dans les colonnes d’un organe de presse de la place. Même à titre posthume, ces éloges sont une honte pour leur auteur et pour la rédaction de l’enquêteur. Comment peut-on trouver des qualités à un tel homme, en lui rendant hommage, de la manière la plus flatteuse qui soit, aux yeux des parents de ses victimes. Où est la retenue, la morale dans cette triste et révoltante oraison funèbre? C’est tout simplement sinistre et honteux. Il a eu ce qu’il mérite. Il a vécu comme un criminel, il est mort comme un chien, l’enfant de pute.

  2. “atrocement fauché par une mine”

    Atrocement???

    Pour ma part, j’aurais plutôt titré:
    “Cheik Ag Awissa, l’ordonnateur du massacre d’Aguelhok, HEUREUSEMENT fauché par une mine”
    ou
    “Cheik Ag Awissa, l’ordonnateur du massacre d’Aguelhok, ENFIN fauché par une mine”
    ou
    “Cheik Ag Awissa, l’ordonnateur du massacre d’Aguelhok, DIEU MERCI fauché par une mine”
    ou
    “Cheik Ag Awissa, l’ordonnateur du massacre d’Aguelhok, OPPORTUNEMENT fauché par une mine”

    Non?…

    Jéparézon?…

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