Mieux, nous apprenons que dans certaines ambassades occidentales à Bamako, il y a un document qui circule. Il est intitulé : «la région autonome de Kidal». Ce document serait concocté par une Suissesse qui travaille à la Minusma à Bamako et qui serait la femme d’un leader du Mnla, qui vient de créer une nouvelle branche. Tout cela pour nous distraire, alors qu’ils sont tous ensemble. Nos autorités doivent donner plus de lisibilité aux actions entreprises dans cette partie de notre territoire. Sinon, faire comme si Kidal ne fait plus partie du Mali, c’est créer des doutes.
Une sécurité complexe
Le chef de la Minusma qui était l’invité du «Débat politique de Radio Klédu», le jeudi 3 avril 2014, se dit optimiste quant à la situation au Mali. Bert Koenders qui venait de Tessalit et Tombouctou, pense qu’il faut le dialogue et la réconciliation pour un Mali uni. Il a fait savoir que la situation, de façon générale, est satisfaisante, mais pas à hauteur de souhait dans la ville de Kidal qui reste une ville complexe, avec des populations qui ne parviennent pas à vivre en harmonie, comme à Tessalit qu’il a visité. Cette complexité, selon lui, ne se limite pas à Kidal, mais tout le territoire est concerné. Cela s’explique aussi par le fait que la sécurisation du territoire malien n’est pas une chose aisée. «Il faut composer, dialoguer et parler avec toutes les populations. Cela vaut mieux que la guerre, parce que sécuriser votre vaste territoire avec un million de militaires, ce n’est pas facile», a-t-il dit.
L’enquête préliminaire avance
Suite à l’assassinat de nos deux confrères de RFI, le 2 novembre dernier près de Kidal, après avoir été enlevés en plein centre-ville, le dossier avance selon les parents des victimes. Car, un ou plusieurs juges d’instruction du pôle anti-terrorisme vont être nommés d’ici une quinzaine de jours. Les avocats ont eu la confirmation de la levée d’immunité partielle des membres de la Minusma, accordée par l’Onu. Une dizaine de membres de la force onusienne au Mali, basés à Kidal ou à Bamako, ont répondu par écrit à des questions posées par les enquêteurs français et les avocats des familles espèrent pouvoir à leur tour les interroger. Les enquêteurs français ont demandé à leurs confrères maliens de leur fournir les fadettes, c’est-à-dire la liste des communications passées depuis plusieurs téléphones dont ceux retrouvés dans le véhicule des ravisseurs. Côté malien, un mandat d’arrêt contre l’un des suspects, Baye Ag Bakabo, a été lancé par le juge malien, mais l’insécurité dans la région de Kidal n’a pas permis, pour l’instant, à la justice malienne de se déplacer sur le terrain.