Des affrontements sporadiques, depuis le 26 juillet au soir après la prise de Takalot par la Cma, ont crû en intensité en fin d’après-midi du vendredi 29 juillet, pour atteindre leur paroxysme jusque tard dans la nuit aux environs de Ménaka et Djebock. Ces affrontements entre la Cma et le Gatia- qui ont commencé, nous le rappelons à l’aube du 11 juillet aux environs de Intashdayt dans la région de Kidal- ont eu pour conséquences la reprise de plusieurs localité par la Cma au Gatia et au MSA, dont notamment Takalot, Ménaka et Djebock.
Kidal prend acte de l’entrée apparemment sans effusion de sang ou coups de feu de la Cma dans la ville de Ménaka, elle retient les efforts engagés dans des échanges de discussion et d’apaisement avec les leaders militaires du MSA dont le Col. Assalat Ag Habi, qui aurait rejoint la Cma, selon nos sources. Une autre partie du MSA aurait préféré sortir de la ville. Nous espérons que des contre-attaques mettant en péril les civils n’auront pas lieu. Kidal prend également note des messages diffusés par les officiers de la Cma par radios locales et par le biais de leur porte-parole, pour demander au corps de l’administration de ne pas fuir et de continuer à assumer ses fonctions et tâches courantes pour servir la population.
Idem pour le message dans lequel la Cma a demandé au Forces armées du Mali de regagner leurs positions et leur camp pour sécuriser avec elle les populations et leurs biens, après qu’une partie d’entre elles s’était réfugiée dans le camp de la Minusma. Kidal condamne fermement le recours systématique à la violence et les provocations de toute partie choisissant la violence, et déplore les pertes en vie humaine.
Nous en appelons à la retenue
Nous souhaitons un prompt rétablissement aux blessés de part et d’autre. Kidal présente à toutes les familles endeuillées ses condoléances. Nous en appelons aussi à la résilience, le bon sens, la même modestie et l’humilité de l’élite des deux parties, afin qu’elles épargnent à leurs hommes et aux civils des pertes tragiques et inutiles. Nous en appelons également à l’impartialité stricte et due dans les limites connues des accords garantis et suivis par la médiation internationale ainsi que le gouvernement malien, afin que ces affrontements fratricides et lourds en tribut humain cessent.
Les enfants, les femmes et les personnes âgées sont les plus affectées par ce conflits, tant par la perte des chefs de famille sur le front, que par les autres conséquences indirectes (déscolarisation, pauvreté, insécurité, rareté des denrées alimentaires et produits sanitaires). Il est donc urgent de cesser ces hostilités afin de préserver la vie et la dignité humaine qui est sacrée, afin de permettre aux paisibles populations affectées par cinq ans de conflits, de vaquer à leurs occupations dans des zones naturellement inhospitalières, avec des conditions de vie très difficiles. Nous invitons à nous communiquer tout cas de maltraitance, nous restons prudemment observateurs des agissements de chacun, et en lien avec nos partenaires nationaux et internationaux.
Ag Hatta FAYE