La restauration de la paix entre les différent belligérants d’un conflit et du vivre ensemble demeure la préoccupation majeure de tout pays qui connaît une crise semblable à la nôtre.
Pour une si grande attente, la justice transitionnelle reste la voie de recours la plus appropriée, voire un passage incontournable. Conscient des enjeux que cela représente, les autorités maliennes ont fait recours à beaucoup de stratégies, parmi elles, la justice transitionnelle, qui occupe d’ailleurs une place de choix.
Elle est une justice d’exigence à la fois tournée vers le passé et vers l’avenir pour permettre la réparation des violations du passé tout en posant les bases d’une gouvernance juste et partagée. C’est ainsi qu’elle est définie comme “un ensemble divers de processus et mécanismes mis en œuvre par une société pour tenter de faire face à des violations des droits de l’Homme commises dans le passé en vue d’établir la responsabilité, de rendre justice et de permettre la réconciliation”. Aussi elle doit permettre la création des conditions d’un avenir plus paisible afin d’éviter que les même erreurs à la base du conflit se reproduisent.
C’est une procédure qui se sert des mécanismes judiciaires et non judiciaires pour la restauration de la paix et du vivre ensemble. Pour cela elle a cette possibilité de dévier les voies usuelles de la justice ordinaire pour le règlement des crimes. La justice transitionnelle, au cours de son intervalle, doit permettre le procès, la révélation de la vérité, la réparation et la réforme administrative.
Cependant, la justice transitionnelle n’est pas une institution établie, mais un ensemble de processus et de mécanismes dont l’Etat est le seul garant de la légitimité.
Depuis un certain temps, les autorités maliennes et le système des Nations unies ont conçu le PDH (Programme conjoint des Nations unies d’appui à la promotion des droits de l’Homme). Il vient en appui aux pouvoirs publics et aux organisations de la société civile dans leurs efforts de promotion et de protection des droits de l’Homme et œuvre pour une justice de transition à la hauteur des attentes de la population malienne.
Youssouf Coulibaly