Journée de l’aide humanitaire: au Mali, des ONG proches de la rupture

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Journée de l’aide humanitaire: au Mali, des ONG proches de la rupture
Le 26 février 2014, un véhicule de Médecins du monde avait sauté sur une mine, près de l’aéroport de Kidal. Les deux occupants de la voiture avaient été blessés.
DR / MDM

Mardi 19 Août, journée mondiale de l’aide humanitaire, est l’occasion de souligner les conditions de travail des organisations humanitaires dans les zones à risques, comme par exemple dans le nord du Mali et plus spécifiquement à Kidal. Cette ville, fief des rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) est toujours contrôlée par des groupes armés. Des combattants islamistes sont également présents. La région est devenue trop dangereuse, les conditions de travail trop difficiles et Médecins du monde-Belgique a donc décidé de partir.

En 2012, lorsque les combats ont commencé à Kidal entre les rebelles touaregs et l’armée malienne, Médecins du monde-Belgique était la seule organisation internationale à être restée. Mais aujourd’hui la situation sécuritaire est très critique.

Ces derniers mois, une voiture de Médecins du monde a sauté sur une mine, le personnel a été menacé de mort et des tirs ont visé les logements de l’équipe. Christophe Barbut est membre du conseil d’administration de Médecins du monde-Belgique : « Ça fait deux ans et demi qu’on essaie, si j’ose dire, de tenir à Kidal. Et on est arrivé au bout de ce que l’on pouvait faire. On estime que maintenant on prend trop de risques et que donc, on n’est plus capable de travailler correctement ». Le risque pour Médecins du monde, c’est de ne plus travailler selon ses critères, notamment en termes de qualité de soins : « On a poussé au maximum nos capacités et les conséquences, les éléments de sécurité, rendent ingérable la mission. Raison pour laquelle on préfère se désengager. Ça ne veut pas dire que d’autres sont incapables de le faire. Ça veut dire que Médecins du monde-Belgique, avec son mode de fonctionnement, a atteint ses limites ».

Après douze années de présence à Kidal, Médecins du monde-Belgique prend donc la difficile décision de partir, progressivement, d’ici la fin de l’année. L’organisation reste cependant présente dans le nord du Mali : les programmes continuent dans la région de Gao.

par RFI

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