Journalistes tués au Mali: l’homme ayant planifié l’enlèvement identifié

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Claude Verlon et Ghislaine Dupont à Kidal au Mali, en juillet dernier. RFI
Claude Verlon et Ghislaine Dupont à Kidal au Mali, en juillet dernier.
RFI

Selon des sources sécuritaires maliennes et régionales, l’homme qui aurait planifié l’enlèvement des deux journalistes français de RFI, au Mali, aurait été identifié. Il s’agirait d’un Touareg nommé Bayes Ag Bakabo, qui aurait agi pour le compte d’Aqmi.

 

Un touareg soupçonné d’avoir “planifié” l’enlèvement le 2 novembre à Kidal (nord-est du Mali) des deux journalistes français tués juste après, a été formellement identifié, a appris jeudi l’AFP de sources sécuritaires maliennes et régionales.

 

 

Cet homme est le propriétaire de la voiture qui a servi à l’enlèvement, selon une source sécuritaire malienne proche de l’enquête. “Nous avons informé la France de l’identification formelle du propriétaire du véhicule des ravisseurs. Il s’agit de Bayes Ag Bakabo, un Touareg”, a précisé cette source.

 

Des enlèvements pour le compte d’Aqmi?

 

Selon des sources sécuritaires maliennes et régionales, l’homme qui aurait planifié l’enlèvement des deux journalistes français de RFI, au Mali, aurait été identifié. Il s’agirait d’un touareg nommé Bayes Ag Bakabo, qui aurait agi pour le compte d’Aqmi.

 

 

Bayes Ag Bakabo “est très fortement soupçonné d’avoir planifié les enlèvements pour le compte d’Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) qu’il a fréquenté assidûment un moment”, a précisé cette source malienne. Son complice, dont le nom n’a pas été communiqué, “est de la famille de Hama Lamine Sall, de nationalité mauritanienne, et dont la mère est Touareg”. “Nous sommes sur leur trace”, a-t-elle ajouté.

 

 

Selon cette source, Bayes Ag Bakabo appartient à “la même tribu” qu’Ambéry Ag Rhissa, un responsable de la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad(MNLA) à Kidal que les deux journalistes venaient juste d’interviewer. C’est devant son domicile qu’ils ont été enlevés, avant d’être tués moins de deux heures plus tard à une dizaine de kilomètres de la ville.

 

 

La piste de la panne du véhicule encore avancée

 

Une source militaire africaine à Kidal, également proche de l’enquête, a confirmé cette information en précisant que “Bayes Ag Bakabo s’est recyclé un moment dans le MNLA” après son engagement avec Aqmi.

 

 

La source malienne a précisé que l’exécution de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, journalistes à Radio France Internationale (RFI), pourrait avoir été provoquée par “la panne” du véhicule des ravisseurs et leur crainte d’être traqués et rattrapés par l’armée française lancée à leur recherche.

 

 

Cette source a affirmé que les deux journalistes étaient initialement “très probablement” destinés à être remis à la katiba (unité combattante) d’Aqmi dirigée par Abdelkrim el-Targui. Ce dernier est un ancien lieutenant touareg d’Abou Zeïd, un des chefs d’Aqmi tué en début d’année lors de l’offensive militaire tchadienne et française dans le massif des Ifoghas, dans la région de Kidal.

 

 

Selon Europe 1, Bayes Ag Bakabo, un “jihadiste sans grade” aurait enlevé les deux journalistes français, afin de se “racheter” auprès d’Aqmi, et notamment d’Abdelkrim el-Targui, à qui il les comptait les livrer, en guise de monnaie d’échange. Mais la panne du pick-up aurait changé la donne: demandant, par téléphone, ce qu’il doit faire des deux otages, Ag Bakabo aurait reçu l’ordre de les tuer, de la part d’el-Targui.

 

 

Dans une déclaration mercredi à l’agence de presse mauritanienne en ligne Sahara MediasAqmi a revendiqué l’assassinat de Ghislaine Dupont, 57 ans, et Claude Verlon, 55 ans. “Cette opération intervient en réponse aux crimes quotidiens commis par la France contre les Maliens et à l’oeuvre des forces africaines et internationales contre les musulmans de l’Azawad”, nom donné par les Touareg au nord du Mali, selon l’organisation.

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