Joug islamiste sur le Nord-Mali

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Les groupes islamistes armés contrôlant le septentrion malien (Ansar Dine, Aqmi et le Mujao) ont tenu conciliabule à Tombouctou, en vue de se partager ce vaste territoire.

Tombouctou, nouvelle capitale des djihadistes ? Les groupes islamistes armés, qui ont pris le dessus dans le nord du Mali, se sont donné rendez-vous, ces derniers jours, dans la cité des 333 saints, en vue de « consolider » leurs relations et leur emprise sur la région, théâtre, depuis la mi-janvier, d’un soulèvement armé des indépendantistes touareg.

Depuis jeudi, les principaux groupes islamistes armés contrôlant le septentrion malien, c’est-à-dire Ansar Dine, al-Qaida au Maghreb islamique et le Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao, branche dissidente d’Aqmi), tenaient conciliabule en vue de se partager ce vaste territoire désertique échappant désormais au pouvoir de Bamako.

Selon l’Agence France Presse, évoquant des « sources concordantes », l’Algérien Nabil Makloufi, coordinateur des katiba (cellules combattantes) d’Aqmi au Sahel, Abou Zeid et Mokhtar Belmokhtar, deux autres chefs d’Aqmi, ont pris part à cette rencontre. De même que le chef du Mujao, présent à Tombouctou. Iyad Ag Ghali, ancienne figure de la rébellion touareg passé par l’école fondamentaliste saoudienne, chef du groupe islamiste Ansar Dine, était lui aussi de ce congrès de djihadistes. Ce dernier groupe islamiste armé, qui revendique l’application de la charia au Mali, est actuellement en discussion avec les indépendantistes touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), qui se sont pourtant présentés, au début de la rébellion, comme une sorte de digue contre les groupes djihadistes.

Ansar Dine et le MNLA sont allés jusqu’à conclure, samedi, un « protocole d’accord » sur leur éventuelle fusion au sein d’un Conseil transitoire de l’État islamique de l’Azawad. Les tractations entre les deux groupes ne sont cependant pas finalisées. Lundi, un désaccord persistait sur le communiqué final, des divergences de fond opposant l’un et l’autre camp sur l’instauration de la charia, la loi islamique, à laquelle le MNLA se dit hostile.

Reste que, dans les négociations, les djihadistes semblent bel et bien en position de force, prêts à régenter ce Nord-Mali auquel ils imposent, déjà, un mode de vie obscurantiste, profitant de l’indifférence internationale et de la confusion politique qui continue de régner à Bamako. L’objectif est clair, il a été fixé, depuis le nord de l’Algérie, par le patron d’Aqmi, Abdelmalek Droukdel : profiter du chaos malien pour imposer « graduellement » la charia et bâtir le premier État islamique de la région.

Rosa Moussaoui / humanite.fr

31 Mai 2012

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1 commentaire

  1. Rosa tu as oublié dans ton analyse, l’apport combien important de la France de Sarkozy à travers son allié la Mauritanie. Que les Djihadiste sachent que la partition du mali se fera sur nos cadavres.

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