Le jeudi 5 octobre 2017, le projet justice, prévention et réconciliation pour les femmes, mineurs et autres personnes affectées par la crise au Mali (JUPREC) a organisé une rencontre à son siège sis à Hamdallaye ACI 2000 de Bamako pour non seulement mesurer l’impact de ses différentes activités déjà effectuées, mais aussi, informé les Organisations de défense des droits de l’homme des formations intenses qu’il compte organiser sous peu. Ladite rencontre était pilotée par Abdoulaye Doucouré du Projet Juprec, en présence de ses collaboratrices.
Au cours de cette rencontre, plusieurs questions ont été abordées dont le rôle de la justice transitionnelle, le rôle de la CPI (Cour pénale internationale) au Mali, le mandat de la Commission vérité justice et réconciliation (CVJR) et bien d’autres sujets. Il ressort de ladite rencontre que la justice transitionnelle est un ensemble de mécanismes qui visent à rétablir la justice dans un Etat qui a vécu une crise profonde et de graves violations des droits de l’Homme. La crise peut, par exemple, avoir été causée par un conflit armé, un soulèvement populaire, une période d’oppressions politique ou une catastrophe naturelle.
Les mécanismes de justice transitionnelle prennent plusieurs formes. Ils s’articulent autour de 4 grandes piliers à savoir : les mécanismes pour établir la vérité, la répression pénale des crimes commis, les mécanismes ou mesures de réparation et enfin, les reformes des institutions pour éviter de nouvelles crise. En outre, l’assistance a compris que la Cour pénale internationale joue un rôle complémentaire à celui des tribunaux maliens pour luter contre l’impunité. Elle n interviendra que dans un nombre très limite des cas. Elle le fera seulement si l’Etat Malien n’a pas la capacité ou la volonté de juger les hauts responsables des crimes les plus graves.
Le débat sur la CVJR a été électrique que les autres sujets. Pour preuve, d’entrée de jeu, le représentant des victimes de la crise, Monsieur Touré, non moins secrétaire générale de l’Union nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) de Kidal, a souhaité à ce que les victimes sièges au sein de la CVJR. « Aucune victime n’est représentée au sein de la CVJR, or, nos bourreaux y sont représentés. Le ministère de la réconciliation ne joue pas son rôle comme il faut. Ils ont politisé la CVJR qui ne répond pas aux normes », a-t-il fustigé.
La mission de la CVJR, selon l’ordonnance du 15 janvier 2014 à l’origine de sa création est de contribuer à l’instauration d’une paix durable à travers la recherche de la vérité, la réconciliation et la consolidation de l’unité nationale et des valeurs démocratiques. Cette commission est chargée d’enquêter sur les crimes passés. Elle doit aussi identifier les causes profondes de la situation actuelle, depuis la première rébellion Touarègue de 1963. Les antennes régionales de la CVJR sont situées à Bamako, Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal. Elles ont pour mandat de recueillir les témoignages de victimes, de témoins, d’auteurs de crimes et de toute autre personne touchée de près ou de loin par la crise.
Le projet justice, prévention et réconciliation pour les femmes, mineurs et autres personnes affectées par la crise au Mali (JUPREC) est mis en œuvre par un consortium piloté par avocats sans frontières Canada (ASFC) en partenariat avec le Centre d’études et de coopération internationale (CECI) et l’école nationale d’administration publique (ENAP) et réalisé grâce à la contribution du gouvernement Canadien par le biais d’affaires mondiales Canada (AMC).
Aguibou Sogodogo