A peine une semaine, après la libération de l’otage français Serge Lazarévic, la France se prononce, par la voix de son ministre de la défense, Jean Yves Le Drian, sur les pourparlers intermaliens qui se tiennent à Alger depuis juillet dernier. A en croire ses déclarations, la France souhaite un accord de paix entre le gouvernement malien et les groupes armés d’ici Janvier. Est-ce les prémices d’une issue heureuse? Ou un ultimatum au MNLA qui tient toujours au fédéralisme. En tout cas rien n’est moins sûr.
« Il faut que la feuille de route soit validée en janvier à Alger. Tout le monde (gouvernement malien et groupes armés) doit comprendre que l’heure de vérité s’approche », a déclaré le ministre français de la défense Jean Yves Le Drian, à propos des pourparlers d’Alger, dans une interview accordée à nos confrères de TV5 monde, et RFI dans l’émission ‘’INTERNATIONAL’’, le dimanche dernier. Une déclaration qui intervient, quelques jours après la libération de l’otage français, Serge Lazarevic, en échange de quatre terroristes par les autorités maliennes. Toute chose qui a irrité une partie de l’opinion publique nationale.
« La perspective c’est janvier, avec la pression nécessaire pour que ça aboutisse. Pas uniquement en terme politique. Il y a aussi une dimension économique, un développement nécessaire du Nord du Mali », le patron de la défense française, Jean Yves Le Drian, comme s’il lançait un ultimatum. Avant d’ajouter que la France soutient la médiation Algérienne, pour dit-il, qu’après des années d’incompréhensions et de combats, le Mali puisse retrouver sa sérénité globale et que les groupes armés puissent entrer dans le processus démocratique.
De l’avis de certains observateurs, ces déclarations du ministre français de la défense, donnent une lueur d’espoir au gouvernement malien, presque pris à la gorge par les groupes rebelles, depuis les événements survenus à Kidal lors de la visite, du premier ministre Moussa Mara.
Ainsi, longtemps critiquée et soupçonnée d’être un soutien pour les groupes armés indépendantistes, la France va-t-elle maintenant renvoyer l’ascenseur aux autorités maliennes en pesant de tout son poids pour l’aider à recouvrer son intégrité territoriale, en échange du sacrifice consenti par le gouvernement malien dans le processus de libération du dernier otage français, Serge Lazarévic, détenu dans le sahel ? Va-t-elle, influer sur les pourparlers d’Alger quasiment bloqués ?
Telles sont entre autres questions qui taraudent l’esprit des populations maliennes, qui peinent encore à digérer la libération de quatre terroristes sans jugement, par le gouvernement malien en échange de l’otage français Serge Lazarévic. Au nombre desquels, Mohamed Ag Wadoussène, qui a tiré à bout portant sur un gardien de prison, pour s’évader de la maison centrale d’arrêt de Bamako, où, il était détenu, avant d’être arrêté à nouveau, puis libéré.
Faut-t-il le souligner, le gouvernement malien et les groupes armés sont en négociation à Alger, depuis juillet dernier, sous la médiation de l’Algérie. Des négociations qui toujours peinent à aboutir sur un accord définitif, essentiellement à cause des irrédentistes du Mnla, qui tiennent, à un ‘’Etat fédéral’’ ou rien.
Lassina NIANGALY