Intox et désintox: la CMA et sa roublardise

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La CMA, s’en inquiète et accuse le gouvernement de torpiller l’accord d’Entente
Les responsables de la CMA lors d'une conférence de presse tenue le 18 octobre 2016

Vindicative, puérile, versatile ; la CMA a étalé ses mille et une facettes à la manchette des canards, cette semaine, sur les questions relatives à la mise en place des autorités intérimaires où elle félicite et dénonce à la fois l’attitude du Gouvernement ; mais également sur la rentrée scolaire enfin effective à Kidal. Face à l’INTOX à ciel ouvert, nous vous proposons la DESINTOX.
Lisez les croustillantes PÉPITES de la semaine.

L’expansionnisme
Intox
Chez le confrère ‘’Le Prétoire’’, Almou Ag Mohamed, porte-parole de la CMA, a félicité le Gouvernement d’avoir pris à bras le corps le processus de mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Il affirme à cet effet : « on a vu depuis un certain temps que le gouvernement de la République du Mali prenait des décisions courageuses ».

Désintox
On croyait révolu ce temps où les rebelles faisaient la séparation nette entre le Gouvernement de la République du Mali et une virtuelle Azawad. Parce que, ceux qui continuent à le faire, sont ceux-là mêmes qui sont entrés en pourparlers inclusifs avec le Mali, qui ont signé un Accord avec le Mali, et dans lequel Accord ils conviennent dès l’article 1er : « respect de l’unité nationale, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’État du Mali, ainsi que de sa forme républicaine et son caractère laïc. »
Il convient de répondre à l’amnésie des ex-rebelles de Kidal que les décisions courageuses du Gouvernement ne sont pas récentes. Elles remontent à bien plus longtemps. Et pour cause, en acceptant d’aller en territoire étranger pour discuter d’accord, contre l’avis d’une grande partie de la population, il prenait déjà une décision courageuse de bravade.
Les décisions courageuses remontent également au moment où l’armée a été cantonnée dans des zones précises pour mettre un terme à l’état de belligérance, conformément à l’Accord préliminaire de Ouagadougou du 18 juin 2013, relative aux mesures de confiance ; à l’Accord de cessez-le-feu, du 23 mai 2014 et de ses modalités de mise en œuvre du 13 juin 2014 ; à la résolution 2164 (2014) du Conseil de sécurité des Nations Unies ; à la Déclaration de cessation des hostilités d’Alger, du 24 juillet 2014.
Cela, contrairement à la CMA qui cherchait et cherche encore à occuper de nouvelles positions. Les affrontements de Tabankort, de Ménaka et d’Anéfis en étant les plus parfaites illustrations de cet expansionnisme de la Coordination des mouvements armés.

Le festival de brigands
Intox
Le porte-parole de la Coordination des mouvements armés (CMA) précise : « la plus notoire c’est la désignation des membres des autorités intérimaires. Pour nous, c’est quelque chose de notoire, c’est une avancée majeure ».

Désintox
En fait, Almou Ag Mohamed, le très phraseur porte-parole de la CMA, ne fait pas là une révélation majeure. Le Mali, dans son ensemble, comme la Médiation internationale, savait que la mise en place des autorités intérimaires était vitale pour les ex-rebelles. Non pas pour la prise en charge des besoins des populations qui paient le plus lourd tribut de la situation d’impasse qui prévaut ; mais pour les agendas personnels des chefs des groupes armés de la Coordination. L’agenda, à en croire des sources crédibles, c’est un pillage massif et rapide des ressources des régions sous leur tutelle. L’on apprend que des missions de prospection ont été envoyées dans le pays que tout le monde connaît en Europe, dans la perspective de signature de contrats avec des sociétés dudit pays. Autant dire que c’est un festival de brigands qui est en gestation sous le nez et à la barbe de tout le monde. Ils se préparent à faire pire que ce qu’ils ont toujours reproché au ‘’Gouvernement de la République du Mali’’.
L’enjeu pour les ex-rebelles de la Coordination des mouvements armés, c’est aussi un positionnement politique. En usant d’une terreur qui a toujours prévalu ; mais légitimée par l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger ; les ex-rebelles entendent devenir les faiseurs de roi. Ce qui implique qu’ils seront toujours au cœur du système politique et continueront à tirer les ficelles.
Autrement, au regard du dispositif provisoire de gestion en place et de la courte période prévue pour les autorités intérimaires ; l’imminence d’élections communales, locales et régionales, il ne devait plus avoir lieu de remuer ciel et terre.

La boulimie financière
Intox
Almou Ag Mohamed se réjouit : « c’est le goulot d’étranglement qui existait depuis un certain temps ».

Désintox
Ce n’est pas seulement le goulot d’étranglement, c’est ce qui étranglait carrément l’ensemble du processus de paix et de réconciliation au Mali. C’est moins l’Accord qui était en péril que les ambitions personnelles d’une poignée de dirigeants de la Coordination des mouvements armés. Et ces ambitions passent nécessairement par les autorités intérimaires que le Gouvernement a pris le soin de désigner, conformément à ses engagements souscrits dans l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger.
En réalité, le goulot d’étranglement, s’il faut l’appeler ainsi, a toujours existé à Kidal. Et son nom est resté invariablement le même, à savoir la boulimie des ex-chefs rebelles dont la devise putride est : tout pour moi, rien pour les autres. Voilà qui sape l’idéal d’un combat (s’il a jamais existé) qui a jeté sur les routes des familles entières ; affamé des populations ; privé des enfants d’instruction ; privé des populations de soins de santé, d’eau potable…

L’ostracisme
Intox
Selon Sidi Brahim Ould Sidati, les responsables de certains mouvements qui font des déclarations sous la couverture de la CMA ne sont pas habilités à le faire. Il affirme cyniquement : « les membres de la CPA, MSA, CMFPR 2 ne sont pas habilités à prendre la parole au nom de la Coordination des mouvements de l’Azawad. La CMA n’est composée que du Mnla, du Hcua, et du MAA ».

Désintox
Aujourd’hui, ils perdent ce qui a été acquis de haute lutte. Nul n’est dupe. Ce qui est en cause, ce n’est pas l’appartenance des mouvements expressément cités ci-dessus. Ce qui est en cause, c’est une répartition des places au sein des nouveaux organes dirigeants. Il n’y a rien pour la CPA, MSA, CMFPR 2. Pour y parvenir, les membres fondateurs de la CMA utilisent la manière radicale en jetant sur eux l’anathème, en faisant d’eux des pestiférés qui n’ont plus droit au chapitre.
La CMA, en voulant endormir les consciences, insulte l’intelligence collective en faisant savoir que les trois mouvements cités ont été acceptés en son sein uniquement pour qu’ils puissent prendre part aux activités du Comité de suivi de l’Accord (CSA). Parce que ce qu’elle ne dit pas, c’est que cette acceptation a été faite sur la base d’affinités, sinon de complicités antérieures. Sinon, ces mouvements auraient bien pu intégrer la Plateforme, sans être frappés d’ostracisme à l’heure de commencer à jouir des dividendes de la paix.

La désinformation
Intox
Le même Sidi Brahim Ould Sidati poursuit : « ce sont ces trois mouvements armés qui ont pris part au processus de négociations jusqu’à la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale ».

Désintox
C’est connu que c’est le MNLA, le HCUA et le MAA-dissident qui ont pris part à toutes les étapes des négociations à Alger jusqu’à la signature de l’Accord garantissant une solution définitive à la crise qui affecte le nord de notre pays.
Mais il est tout autant connu et reconnu que ceux qui souscrivent aux dispositions d’un Accord, même après sa signature, sont également des Parties. Et c’est à ce titre que la CPA, MSA, CMFPR II prennent part aux activités du Comité de suivi de l’Accord et sont parties prenantes de sa mise en œuvre effective.
Par conséquent, soutenir ou même insinuer autre chose reviendrait à faire de la désinformation et de la manipulation de l’opinion.
Ce qui fait l’unanimité dans cette position insolite de la Coordination des mouvements armés, c’est que la CMA a trahi les autres mouvements politico-militaires qu’elle avait pourtant accepté en son sein.
Pourtant, André Thérive (Essai sur les trahisons) mettait en garde : ‘’la trahison est une question de dates’’.
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Les grincheux
Intox
« Dans l’Entente, une clé de répartition a été faite, ce dont le décret n’a pas tenu compte; parce qu’à Tombouctou où la taille de l’autorité intérimaire est de 12 membres, le gouvernement en a mis 13; au niveau de Kidal c’était 11 et c’est devenu 13; au niveau de Ménaka qui est encore déterminé par l’Entente, au lieu de 15 le gouvernement en a mis 17 »,

Désintox
Acariâtres ! C’est la marque déposée de la Coordination des mouvements armés. Elle s’est battue avec une rare détermination pour la mise en place des autorités intérimaires. Désormais, c’est chose faite. À peine c’est fait qu’elle se met à pleurnicher par rapport à la clé de répartition adoptée par le Gouvernement qui aurait violé l’ENTENTE du 19 juin 2016.
A l’évidence, le Gouvernement n’a pas porté atteinte aux compétences des autorités intérimaires.
Il n’a pas touché au mode de désignation des représentants de la Plateforme et de Coordination auprès du représentant de l’État au niveau des circonscriptions administratives ni à leurs prérogatives et missions ni aux moyens financiers.
Tout comme il n’a pas touché à la mission du représentant de l’État.
Ce qui provoque donc des grincements de dents au niveau de la CMA, c’est un dépassement d’un membre, à Tombouctou et de deux membres à Kidal et Ménaka, par rapport à l’effectif des conseils sortants.
De prime abord, l’on serait tenté de croire que la CMA est mesquine, tatillonne.
Mais l’enjeu est ailleurs, parce que les ex-rebelles soupçonnent le Gouvernement de stratagème visant à favoriser leurs frères ennemis de la Plateforme. Et cela leur est insupportable. Ce, quand bien même tous les représentants de l’État dans 2/3 des localités où ils contestent sont perçus comme leur étant favorables.

L’artifice
Intox
Selon un communiqué en date du 12 octobre dernier : « la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) informe l’opinion nationale et internationale du lancement officiel par le Représentant de l’État, de l’ouverture des classes le 15 octobre 2016 dans la région de Kidal ».

Désintox
Cette déclaration n’est que pur artifice. Ce sont les ex-rebelles de la CMA qui s’étaient opposés à l’ouverture des classes l’an dernier. Ce sont eux qui sont allés chercher des écoliers, pour en faire de la chair à canon, lors des manifestations de Kidal. Le 18 avril 2016 avait débuté une manifestation sur la Place de la Liberté à Kidal. Selon les informations disponibles, la foule, qui comprenait des enfants, s’était ensuite dirigée vers l’aérodrome de Kidal où la manifestation a dégénéré. Autant dire que les enfants sont les derniers de leurs soucis.
La mention de la présence du représentant de l’État, à la cérémonie de lancement de la nouvelle année scolaire, est aussi tendancieuse. Et pour cause, sa présence n’est que ponctuelle. Il part à Kidal pour un événement précis, à l’issue duquel il plie bagage sans demander ses restes. On est encore loin du retour tant attendu de l’administration dans la région de Kidal. En réalité, l’on est en présence d’une opération de com rondement menée par des propagandistes aguerris qui mettent à profit toutes les occasions pour rebondir.

La mystification
Intox
Le même communiqué précise : « la cérémonie de lancement à laquelle sont invités tous les partenaires de l’école confirme la volonté de la CMA de faciliter le retour de l’administration conformément à l’accord de paix issu du processus d’Alger ».

Désintox
L’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger est clair. Tant qu’il suivra son cours de mise en œuvre, personne ne pourrait s’opposer au retour de l’administration et des Forces armées et de sécurité ‘’reconstituées’’ à Kidal. Parler de bonne foi, c’est faire de l’amalgame pour mystifier les Maliens qui ont longtemps compris que cela ne fait pas partie du vocabulaire de la CMA dont le sport favori est le revirement. L’expérience pénible des pourparlers d’Alger a été suffisamment édifiante à cet égard avec une série de volte-face.
D’ailleurs, la CMA elle-même parle du retour de l’administration à Kidal en le conditionnant au processus de mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali.

L’opportunisme
Intox
« Pour conforter cette dynamique en vue de la mise en œuvre de l’accord, la CMA a déjà fourni les listes de ses représentants au sein des autorités intérimaires, de la Commission d’Intégration, de la Commission DDR, du Comité national de la Réforme du Secteur de la Sécurité, ainsi que des patrouilles mixtes ».

Désintox
Toutes les listes possibles ont été fournies, parce que c’est l’intérêt de la CMA aussi de le faire sous peine de rater le train du DDR en marche. Il y a eu assez de retard dans la mise en œuvre de l’Accord pour permettre à une seule partie de continuer à traîner les pieds et à profiter des non-événements pour hypothéquer l’ensemble du processus en cours.
Par contre, s’il y a une liste problématique, c’est bien celle des ex-combattants concernés par le processus de désarmement, démobilisation, réintégration/désarment, démobilisation, réinsertion. Cela, en raison de la présence de noms de personnes qui n’ont jamais manié une kalachnikov, des gens qui n’ont jamais été ni de loin ni de près des combattants de la CMA et dont ils ne partagent certainement les revendications abjectes.
Le Gouvernement gagnerait à être regardant sur ces listes de fils à papa, afin que les mêmes causes ne produisent les mêmes effets.

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2 COMMENTAIRES

  1. Les mouvements de résistance de GAO n’ont pas dit qu’ils ne veulent pas des autorités intérimaires mais ils rejettent la liste qui été établie sans consensus et sans intégration des représentants des communautés, des jeunes et des femmes de la région de GAO.

    Bonjour,
    Le chef du HCUA et le Président de la CMA doivent accepter le protocole d’entente entre parties.

    Excellentes conclusions pour le CSA.

    Ce sont les autorités intérimaires qui vont nous permettre de mettre en place ou de contribuer au renforcement des services de base, de mettre en place le MOC (Mécanisme Opérationnel de Coordination) pour les aspects sécurité et d’organiser, en liaison avec la CENI, les élections communales et, plus tard, les régionales.

    Elles permettront aussi la préparation du retour, la réinstallation et la réinsertion des réfugiés et des populations déplacées, dont certains, feront partie des autorités intérimaires de la région ou de la commune.

    Autrement, comment voulez-vous qu’on fasse ?

    Les autorités intérimaires seront mises en place à travers la loi déjà promulguée, un décret (conditions) d’application de cette loi et le protocole d’entente entre parties prenantes pour la mise en place des autorités intérimaires.

    Ce que beaucoup de gens oublient, ce sont les ressortissants (membres de la Société civile dont des réfugiés Maliens de retour) de telle ou telle région ou de telle ou telle commune mais aussi les agents des services déconcentrés de l’État et les conseillers sortants, qui feront partie des autorités intérimaires.

    Ce ne sont pas, comme c’était dit dans une certaine presse au début, les membres de la CMA, de la plateforme et du gouvernement, qui feront partie de ces autorités intérimaires.

    Détrompez-vous. Le processus d’entente a mis tout ça au clair.

    Le dernier conseil extraordinaire des ministres, du 14 octobre 2016, a rappelé tous ces éléments.

    Seuls des conseillers spéciaux de la CMA et de la Plateforme sont nommés auprès du représentant de l’État dans la région ou dans la commune.

    LES MOUVEMENTS DE RÉSISTANCE CIVILE DE GAO VIENNENT DE REJETER LA LISTE DES AUTORITÉS INTÉRIMAIRES MAIS PAS L’ACCORD DE PAIX NI SA MISE EN ŒUVRE DONT LA MISE EN PLACE DES AUTORITÉS INTÉRIMAIRES.

    Certains croyaient que les jeunes de GAO avaient rejeté les autorités intérimaires.

    Les jeunes de GAO avaient, eux-mêmes, contredit ce qui avait été dit concernant leur rejet des autorités intérimaires.

    La preuve est que :

    (1) lors de la rencontre avec les autorités Maliennes (l’équipe gouvernementale), ils ont dit qu’ils souhaitent être impliqués dans la mise en œuvre de l’accord en particulier dans le DDR et les autorités intérimaires,

    (2) De même, lors du séminaire que l’ONG TILWAT International a organisé à GAO, du 12 au 15 AOUT 2016, que j’ai animé, les participants, incluant des jeunes et cinquante officiers et militaires de rang des forces armées maliennes, ont confirmé qu’ils soutiennent l’accord de paix et souhaitent être impliqués dans le DDR et les autorités intérimaires, voir le bilan à l’adresse :

    https://www.maliweb.net/contributions/bilan-seminaire-international-de-gao-engagement-modernisation-de-larmee-1822062.html

    (3) Ils souhaitent le démarrage du DDR et des autorités intérimaires au plus tôt.

    Entendons-nous sur la base de l’accord de paix en interprétant convenablement son contenu.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    Expert TIC, Gouvernance et sécurité
    TEL 00223 95 58 48 97

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