Intime conviction : Quand le GATIA menace le jeu d’intérêt de la France au nord du Mali

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mali-armee2010-2En la matière, la Minusma se réfère au cessez-le feu de mai 2014 et fait fi de l’Accord de Ouagadougou (Burkina Faso) qui stipulait pourtant le cantonnement de toutes les forces rebelles. Un cantonnement qui n’a jamais été effectif à cause de «l’impuissance» de la Minusma et surtout de la complaisance, voire de la connivence de la France. Ce ne fut jamais une mission essentielle aux yeux de l’Opération Serval. Barkhane s’est inscrite dans la même logique. Et tout le monde sait presque pourquoi !

Quel est d’ailleurs le vrai rôle de la France dans la crise malienne, voire dans l’embrasement de la bande sahélo-saharienne ? La question est sans doute naïve pour les experts de la géostratégie !  Mais, la vérité sur ce rôle est capitale pour le Malien lambda qui ne cesse de se la poser à longueur de journée.

Après les récents événements à Ménaka, Léré, Diré… et la prise de position de la Minusma, voire de la médiation, les Maliens commencent visiblement à comprendre et à dénoncer la présence de la force onusienne au Mali parce que sa neutralité est plus que jamais douteuse.

«Nous avons accueilli François Hollande en héros, en libérateur… Mais, aujourd’hui, nous voyons qu’il nous a délivrés des terroristes pour mieux nous livrer aux criminels réunis au sein de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (Cma). Pour quelle raison ? Il est le seul à savoir cela», nous disait un habitant de Ménaka après la «libération» de sa ville par le Gatia.

Une ville libérée de ces Mouvements qui sont au cœur du terrorisme et du narcotrafic au nord du Mali, voire dans la bande sahélo-saharienne. Et la Minusma ne fait que dire ce que la France souhaite dans la discrétion des salons feutrés de cette diplomatie des tranchées.

Comment déjouer le complot des narcotrafiquants ?

Un constat qui amène la dynamique Oumou Sall Seck, la maire de Goundam citant un adage songhaï sur sa page Facebook, «quand ceux qui t’aident à chercher ton aiguille perdue dans le sable ont le pied posé dessus, tu ne le retrouveras jamais». Une évidence, voire une lapalissade !

«Il est temps que le monde entier comprenne que nous sommes victimes d’un complot organisé par des narco-trafiquants qui financent les rebelles et leur dictent leur comportement», disait-elle avec l’amertume de la victime convaincue de la connivence entre celui qui est supposé la protégée et son agresseur.

L’édile de Goundam exhorte la communauté internationale, particulièrement la France, à «nous aider à nous débarrasser du serpent à deux têtes».

Nous avons envie de dire à cette brave femme leader que tout le monde est conscient que le nord du Mali est devenu un camp d’entraînement des terroristes et un transit de drogues.

Tout comme la France et la Minusma savent pertinemment que l’indépendance de l’imaginaire Azawad n’est qu’un prétexte pour bâtir un no man’s land propice aux trafics d’armes et de drogues. Que le nord du Mali devienne un hub international du trafic de drogues ou un sanctuaire du terrorisme, ce n’est pas ce qui les préoccupe en réalité. Ils ont d’autres intérêts qu’ils défendent dans l’ombre.

Il faut alors comprendre que ce «Serpent à deux têtes» dénoncé par Mme Sall est aussi un animal de cirque que la France entretient pour faire pression sur le Mali et son gouvernement ! Pour quelle raison ?

Seul Sarkozy pourra répondre à cette question parce que la réponse est liée à l’élimination de Kadhafi qui a entraîné l’effondrement de la Jamahiriria Arabe Libyenne. Les conséquences sont dramatiques avec la prolifération des groupes terroristes et des réseaux de narco-trafiquants dans le Sahel, la recrudescence de la traite des humains entre les côtes libyennes et l’Europe…

La France est par exemple accusée d’armer Boko Haram parce que le groupe TOTAL était menacé par des communautés remontées contre l’exploitation du pétrole dans le Delta du Niger (Nigéria) sans aucune contrepartie significative pour les populations locales.

Et elle soutient le Mnla et ses alliés pour ses intérêts. C’est pourquoi l’Opération Serval à épargner Kidal ! C’est pourquoi elle fait aussi pression sur la Minusma pour exiger un retrait de Plateforme des groupes armés des positions récemment reconquises.

Parce qu’il s’agit d’une reconquête puise que la Cma est supposée se battre pour l’indépendance de l’Azawad dont Ménaka ne fait pas partie. Elle avait profité des événements de mai 2014 pour occuper ces villes, encouragée par le silence incompréhensible de la France et de ses alliés pourtant prompts à exiger de la Plateforme le respect des positions.

La Communauté des Maliens des Etats Unis d’Amérique (Usa) a donc raison de rappeler à la Minusma qu’elle est mandatée pour appuyer les autorités du Mali à étendre et à rétablir l’administration sur toute l’étendue du territoire national.

«…Nous nous demandons alors, quel est finalement le rôle de cette Minusma lorsqu’elle n’arrive pas à assumer les missions pour lesquelles elle a été mandatée», s’interrogent pertinemment les Maliens des Etats Unis dans une déclaration au lendemain de la victoire de Gatia sur la Cma.

Ils rejettent donc la déclaration du Représentant Spécial du Secrétaire général demandant le retour des parties à leurs positions initiales parce qu’ils la considèrent comme «une insulte» au peuple malien.

«Nous continuons à nous demander pourquoi la Minusma n’avait pas exigé le retrait du Mnla et du Hcua après les combats du 23 mai 2014 à Kidal», dénoncent-ils.

S’assumer et mettre la Minusma dehors

Une façon de dire qu’ils en ont assez des manipulations, des montages, des mensonges, des crimes que les occidentaux perpétuent sur le territoire malien sous la couverture d’une présence militaire visant à anéantir le terrorisme au Sahel.

Personnellement, ce que nous avons tiré comme enseignement de ces derniers mois de crise, c’est qu’il est temps qu’on s’assume ! Les populations de Gao, Ménaka… ne cessent de nous montrer la voie à suivre !

Nous avons été trop conciliants avec cette fameuse Communauté internationale partiale et cette «Amusement», pardon Minusma, qui n’a aucun intérêt à ce que la crise malienne finisse maintenant ! Nous voulons la paix, mais pas à tout prix. Il faut que cela se fasse dans le strict respect du peuple et de la nation.

Si la Minusma a toléré le Mnla dans les villes du Nord après la déroute des forces armées maliennes en mai 2014, elle doit aussi laisser le Gatia sur ses positions. Surtout que contrairement à l’occupation du Mnla, les populations prennent la présence du Gatia comme une libération ! Mais, cette «milice» dérange parce qu’elle est en train de mettre à nu les desseins de la France au Mali, voire dans le Sahel.

Mais, si jamais la Munisma entreprend quoi que ce soit contre le Gatia dans le Nord du Mali, nous devons nous mobiliser tous pour mettre fin à son mandat ! Quel que soit le prix à payer ! Vu la situation actuelle, qu’est-ce qu’une présence de la Minusma nous apporte-t-elle aujourd’hui comme gage de la paix et de la réconciliation ?

Nous aurions plutôt tendance à dire que nous avons tout à gagner dans ce retrait parce qu’au moins nos troupes ne seront plus cantonnées dans leur propre pays. Alors que, au même moment, les trafiquants et leurs alliés terroristes sont libres de tout mouvement pour venir harceler les populations.

Des populations qui ne cessent aujourd’hui de manifester leur ras-le bol de la présence de la Minusma et de Barkhane dans notre septentrion. Que la Mission onusienne s’assume ou qu’elle vide le plancher ! Les Maliens commencent à en avoir marre !

Moussa Bolly

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10 COMMENTAIRES

  1. La présence des forces d’interposition onusiennes témoigne de la considération que le Mali a auprès des instances de l’Organisation Internationale . Ce qui est déjà un pas dans le processus de la pacification du pays . Un adage de chez nous dit: <>. Faisons preuve de rétention et soyons positifs .

  2. Est ce que vous avez vu partout ou ils ont été déployés les soldats de l’ONU réussir les missions ? Que cela soit en Asie, en Afghanistan ,en Irak, en Somalie , partout ils ont toujours d’autres desseins et quand la situation pourrisse ils s’en vont après 10 ans, 20 ans ou même plus . Au Mali ? ils restons une vingtaine d’années encore parce que nous n’avons pas été lucide en les faisant appel . Dommage !

  3. C’est écrit en petit en bas du long texte :

    “L’auteur de cet article est seul responsable de son contenu.”

    Mais Moussa Boly prévient : c’est une intime conviction , c’est son explication intérieure qu’il
    expose , celle qui lui vient du cœur spontanément ….sans trop réfléchir

    Pourtant c’est pas mal écrit …

    Avec un peu de réflexion il aurait compris que les instances internationales ne peuvent pas
    réagir autrement ..par respect des engagements …presque signés

    Je dirais que même si ces instances se réjouissent en secret de la victoire du GATIA…
    elles n’ont pas le droit de le dire…

    D’ailleurs de quoi est fait le GATIA ?…N’auraient-ils pas reçu un coup de pouce de certains ??? QUI LE SAIT .. 😛 😛 😉

  4. Karim KEITA qui est representant du peuple malien (car deputé à l’Assemblée Nationale) ne doit pas affirmer que la France est un pays “AMI”; il doit exprimer l’opinion publique ou se taire.

  5. Gnousso
    “Nous avons été et considéré toujours comme des exclames”

    😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 Tu as raison: Luttons contre L’EXCLAMATION de ces exclamagistes des temps modernes! 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆

    C’est vrai ça! 🙄 🙄
    Non mais! 😆 😆 😆 😆

  6. “Quand le GATIA menace le jeu d’intérêt de la France au nord du Mali”

    On peut tout écrire, sauf…….N’IMPORTE QUOI! 😯 😯 😯 😯

    Parmi les médiateurs, c’est justement la France qui insistait pour que le GATIA soit invité à la table et participe aux pourparler! 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄

    Mais dès l’instant qu’il s’agit de pondre un papier “anti-autres” (Minusma, France Algérie, Mauritanie, Pays-bas etc etc etc…) et dès l’instant qu’il s’agit de ressortir l’éternel refrain des soi-disant “complots”, “doubles-jeu”, ou “intérêts cachés” qu’on prête à longueur d’année aux uns et aux autres (et A TOUS propos et dans TOUS les domaines!!! 🙄 ), nombreux sont ceux qui écrivent N’IMPORTE QUOI! 🙄 🙄 🙄

    Le pire, c’est qu’ils sont surs de faire un triomphe auprès des “chefs de grin”… 🙄 🙄 🙄 🙄

    • C’est que le GATIA à échappé à la france. Ce sont des fils du terroir qui le composent. Il n’a pas voulu jouer le jeu de la france, prenant toutes ses responsabilités il a prouvé qu’on ne peut pas le manipuler.

  7. Si notre etait forte bien forme, bien équipe et capable de se sacrifier pour le peuple Dioncounda n’allait pas demander le soutien de la France. Nous devrions voir la ou nous avons trébuché mais pas la ou nous sommes tombé . La France n’a pas d’ami mais elle défend ses înterets. Mais nos dirigeants nous ont faient croire que la France est un pays frere. Nous avons été et considéré toujours comme des exclames comment un esclave peut être ami avec son maître? Nous devrions prendre les français comme nos ennemis. Leur présence et celle des Nations Unies au Rwanda n’ont pas éviter le génocide ils ont d’ailleurs contribué. De façon que la traitée par le Rwanda nous devrions réfléchir pour les prendre de la sorte.

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