Fagaga : L’impatience commence à gagner du terrain chez mes hommes à propos de l’application tardive de l’Accord d’Alger. L’Etat traîne les pieds, alors que tout il est clair, tout il est précis. Je suis persuadé que si les choses ne vont pas assez vite, ah !
Diagouraga : Ah ! Il peut avoir quoi, selon vous. Nous sommes en train de mettre en œuvre ce qui a été arrêté à Alger. Mais il n’est pas dit que nous allons céder au chantage. Vous savez, il faut faire beaucoup attention. Personne n’a intérêt à faire la guerre. Car, la guerre a toujours une issue incertaine. Je le dis en temps que vrai officier.
Fagaga : Qu’est-ce que vous voulez dire par là ? Que je ne suis pas un vrai colonel quoi ? Et pourtant, c’est dont croyez être un faux officier qui est en train de donner du fil à retordre à ceux qui se pensent être les vrais officiers.
Diagouraga : Ah bon, qu’est ce que vous croyez !? Que l’Etat a peur de vous ? Je suis désolé. Seulement, l’Etat veut éviter que les fils du pays s’entre tuent inutilement. Sinon vous savez pertinemment qu’il n’ y a pas que le Nord qui constitue le Mali quand même. Les autres Maliens savent se débrouiller, travailler à la sueur de leur front et ne comptent pas sur l’argent des autres pour vivre. OK. Et d’ailleurs les autres maliens sont très déçus de ce qu’on vous accorde et restent désormais sur le qui vive.
Fagaga : Nous nous en foutons de ce que vous dites et des autres. Comme le dirait l’autre : L’enfer, c’est les autres. Ce n’est pas aujourd’hui que l’Etat va se rétracter à appliquer l’accord d’Alger. Non. Combien de fois l’Etat s’est engagé à des choses qu’il ne fait pas.
Diagouraga : Nous sommes d’accord que le renfort envoyé au Nord sera réduit. Mais dire à l’armée de quitter définitivement le coin pour que vous fassiez votre loi, je crois que vous n’êtes pas encore au bout de vos peines. Car, les textes du Mali sont très clairs sur l’intégrité territoriale qui n’est pas du tout négociable. Sans critiquer qui que ce soit, jusqu’à preuve du contraire, le Nord et plus précisément Kidal fait parti de
Fagaga : Tout ce que vous dites est un non évènement pour nous. On a déjà entendu tout ça. Ce qu’on vous demande, c’est d’appliquer l’Accord d’Alger que nous attendons impatiemment.
Diagouraga : Et pourtant, vous avez intérêt à être sereins. Le Malien est imprévisible. Sans jouer au pyromane, je vous demande encore une fois de vous conformer aux textes du Mali. Pour le moment c’est ce que j’avais à vous dire. J’aurais pu le garder pour moi mais mieux vaut avertir.
Une personne avertie en vaut deux.
Maïmouna DANIOKO“