Intervention au Nord-Mali : A la recherche d’un « angle de tir »

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Après moult tergiversations, tous les Maliens semblent aujourd’hui  résolus à aller au, Nord pour « casser de l’islamiste ». Peu à peu, les réticences de ceux qui traînaient se sont calmées, et l’on imagine la ténacité, les pressions amicales et les marchandages déployés pour venir à bout de certains pays.

L’Algérie, qui n’était pas très emballée dans cette affaire, a évolué dans sa position, et les Etats-Unis, hier plutôt froids, semblent aujourd’hui déterminés à mener la croisade contre la bande  armée qui occupe le septentrion malien. Petit à petit donc, les différents éléments d’une intervention se réunissent, et plus que jamais, c’est l’heure des grandes manœuvres diplomatiques et militaires. Le dernier acte en date, c’est la réunion des experts des Nations unies, de l’Union africaine et de la CEDEAO à Bamako avec pour objectif la mise sur pied d’un concept stratégique d’intervention dans le nord du pays et la localisation des bases étrangères. Le fait que cette rencontre ait lieu à Bamako est le signe d’un rapprochement des positions et d’un début de consensus : en effet, au départ, la capitale malienne ne voulait pas d’un déploiement de soldats, mais avait souhaité que les forces de la CEDEAO aillent directement combattre les islamistes sur leur terrain : une solution jugée absurde par la communauté internationale et qui avait divisé l’opinion et la classe politique maliennes. Mais avec cette réunion des experts, les autorités maliennes ont « mis beaucoup d’eau dans leur vin ». Du reste, il est important que les cœurs battent à l’unisson, dans la mesure où une internationale djihadiste est en train de se former pour affronter les « infidèles », avec le débarquement de militants venant de divers horizons en vue d’une guerre qui n’a rien de saint. Sous prétexte de propager l’Islam, des bandes de trafiquants, de criminels de tous bords se livrent au commerce d’armes, de drogue et même d’êtres humains, puisque les prises d’otages pour des rançons ne sont rien d’autre que du trafic humain. D’ailleurs, que ne feraient pas ces gens sans foi ni loi au nom…d’Allah ?

Redonner au Sahel sa beauté et sa pureté

La guerre au Nord-Mali est devenue inévitable. Les Etats-majors et la communauté internationale sont prêts et parlent désormais le même langage. S’agissant de l’intervention elle-même, il faut la souhaiter propre et définitive. Face à ces « vermines » (les rebelles) qui n’ont rien à voir avec l’Islam, il faut s’abstenir de faire le travail à moitié et surtout ne pas prendre le risque de faire de cette guerre un éternel recommencement, comme le redoutent à juste raison certains acteurs politiques et de la société civile. D’où l’importance de mobiliser des ressources adéquates. Les dernières réunions situent un peu plus clairement les perspectives, notamment l’opérationnalisation de l’entreprise au Nord. On sait par exemple où sera basé le Quartier général (QG) des forces d’intervention. D’autres dispositions d’ordre stratégique se mettent progressivement en place. C’est dire qu’en principe, les tergiversations sont terminées et qu’on a indubitablement atteint la phase de non retour. Les Maliens doivent donc intégrer cet état de fait dans leur esprit et se résoudre à faire chorus avec l’Etat. En tout cas, les cibles sont bien identifiées et localisées : il s’agit de groupes islamistes dont les excès dans les provocations quotidiennes révoltent et scandalisent l’opinion nationale et internationale. Est-il encore nécessaire de lancer un ultimatum aux irréductibles ? Pas si sûr d’autant plus qu’on connaît aujourd’hui leur grande capacité de nuisance et surtout, leur détermination à asservir les peuples du Sahel et de la région ouest-africaine. Tout de même, la porte du dialogue reste ouverte à l’intention des éléments les plus modérés dont ceux du MNLA, mais à condition que ces derniers se rangent définitivement du côté de tous ceux qui veulent rebâtir un Mali indivisible, laïque et démocratique et remettre le pays sur les rails du développement au profit de toutes les communautés. A ceux qui se sont un moment égarés de comprendre que leurs préoccupations peuvent trouver des solutions s’ils décident de se réintégrer au sein du territoire malien et d’épouser les manières républicaines de résoudre les différends à l’intérieur des Etats ouest-africains qui aspirent à coopérer davantage.

Le travail qui attend les uns et les autres étant immense, des mesures d’accompagnement s’imposent donc car c’est une grande région qui est concernée : la bande sahélo-saharienne qui mérite de redevenir une zone de paix et de développement. Il faut agir militairement, certes, mais de manière à préserver le Sahel d’un cataclysme susceptible d’ébranler l’écosystème. Il faut rendre la zone viable et vivable pour les communautés qui y habitent. Le défi est bien là : éviter de perturber la quiétude des populations au Nord et sortir de l’équation « Sahel égal danger ». La sous-région recèle d’énormes potentialités et sur tous les plans : qu’on se rappelle seulement l’énorme travail effectué dans le temps par des ONG, le Paris-Dakar, les festivals, etc.  Il est vrai que tout n’était pas parfait. Mais chaque acteur tentait, à sa manière, à donner vie à cette partie de notre pays qui ne doit pas être abandonnée entre les mains d’imposteurs, de trafiquants et de voyous de la pire espèce. On aurait vraiment tort d’abandonner aux islamistes invétérés ces belles régions avec leurs nombreux sites touristiques dont les immenses dunes de sable fin et les oasis qui font rêver, sa faune si riche et diversifiée, sa flore si magnifique…La géographie du Sahel est si captivante qu’on a du mal à s’en détacher. Il est difficile de ne pas succomber sous le charme du Sahel et à la légendaire hospitalité des communautés qui y vivent. C’est pourquoi il faut que la communauté internationale s’implique pour aider à réhabiliter cette vaste zone qui doit donc cesser d’être un « no man’s land » et une zone de passage pour trafiquants en tous genres. Le désert africain a besoin d’être pacifié, réhabilité et développé en priorité au profit des populations qui y vivent. Au moins, les bandits du désert auront  permis aux gouvernants et aux citoyens des autres régions de prendre conscience que le développement ne concerne pas que les capitales, villes et villages de la classe au pouvoir. Il faut constamment se rappeler que l’allocation des ressources nationales doit se faire tout en ayant à l’esprit les besoins de toutes les régions et communautés, sans exclusive. Les peuples du désert ont besoin du concours de tous si tant est qu’ils ont toujours su vivre en harmonie avec les autres. Aussi faut-il les débarrasser d’une horde d’illuminés se réclamant pompeusement et injustement de l’Islam. Le Sahel doit retrouver sa beauté et sa pureté.

Jean Pierre James

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4 COMMENTAIRES

  1. Qui aurait pensé à ça :LES JIHADISTES QUI NÉGOCIENT LA PAIX AVEC TOUTES LES SOUFFRANCES COMMISES DANS LE MONDE ENTIER.C’est bien que la communauté international fait face à la lutte contre le terrorisme une réalité en AFRIQUE comme ça dès que la pression tombe même ces soit disant négociateurs ne pourront plus les couvrir :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:

  2. Comment le Prophète IYAD et les Saints d’ANESARDINE, qui sont des djihadistes convaincus, sont soudainement saisis d’une ferveur religieuse de négociation et de phobie de la charia maintenant, juste maintenant ? La mort et le bucheron ? Et pourtant, au paradis, l’attendent joyeusement de sculpturales vierges soumises, d’une beauté inimaginable offerte à soi seul (90, 40 000, 400 000 ou même à volonté par un simple tic de la pensée, ça varie selon les prêcheurs qui ne précisent pas si c’est une horde d’étalons vierges qui sont réservés aux femmes du paradis). Y abondent des vaisselles dorées et argentées, des plats exquis, et l’alcool du paradis, aaah ! il est dit qu’il possède des vertus à nulle part pareille : il n’enivre pas, il n’est pas amère, plus succulent que le meilleur des rhums ou des hydromels. Un long fleuve éternel de lait coule loin vers l’horizon. Une mare de miel se répand à portée de main. Il parait, selon divers prêcheurs, qu’il suffit de penser à un plaisir pour mourir d’extase et ressusciter instantanément. Que du bonheur, rien que du bonheur, et encore du bonheur, tout le temps, sans discontinuer, sans jamais s’ennuyer.
    Et pourtant ! Son grand frère, Ben Laden aussi, a passé sa vie à fuir le paradis qu’ils prétendent imposer aux autres. C’est vraiment étrange…

    • 😉 Ce qui me fait marrer c’est de lire des “comments” comme les tiens. Le problème est que les gens ne croient même plus en l’au-delà. Ils sont musulmans (ou d’autres confessions) juste par héritage.
      A croire que nous sommes “pire que des bêtes”. Avec notre intelligence, on n’a pas encore saisi qu’on est pas là pour l’éternité, et le peu de temps qu’on passe ici-bas n’est nullement pour se repaître, “copuler”, chose que nous avons en commun avec “les animaux”.

      Bon, n’est-ce pas que “nul porteur ne portera la port d’autrui”?

    • Et, frère nonalinertie, tu te rappelles sans doute qu’il y a quelques semaines à peine (avant qu’il ne soient encore convaincu que la guerre aurait bien lieu), l’un de ces barbus, je ne sais plus lequel, déclarait que pour un djihadiste, mourir pour le djihad était la plus belle des chose!… 😀 😀

      Après la phase “tuons, violons, amputons, lapidons!”, nos valeureux soldats de Dieu entrent maintenant dans la phase “arrêtons tout de suite de tuer, violer, amputer, et faisons caca dans nos sarouals en attendant la fin!”

      Ces gens-là sont d’une versatilitééééééééééé! :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:

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